Andrée SAUVAGET

 

chapeau modèle "Amicy Boinard" porté par Andrée Sauvaget, 1924

 

 

Lucie Juliette Andrée SAUVAGET dite Andrée SAUVAGET

 

soprano français

(rue du Temple, Castres, Tarn, 19 août 1876* – 149 rue de Sèvres, Paris 15e, 08 janvier 1969*)

 

Fille d'Alfred Simon SAUVAGET (Rochefort, Charente-Maritime, 25 septembre 1830* – novembre 1911), violoncelliste à l'Opéra (1856 - 31 janvier 1859) et professeur de violoncelle au Conservatoire de Toulouse, et de Rosine Léopoldine HENRION (1838 – av. 1909).

Sœur de Marguerite Angèle SAUVAGET (Castres, 12 janvier 1870* – Aix-les-Bains, Savoie, 18 août 1898*) [épouse à Paris 16e le 04 mai 1898* Albert Louis Marie Joseph BONNEL DE MÉZIÈRES (Cambrai, Nord, 09 février 1870 – Oualata, Mauritanie, 01 septembre 1942), explorateur] ; et de Henri SAUVAGET (1881 –), violoncelliste et compositeur.

Epouse à Paris 16e le 01 mars 1909* (divorce le 15 mai 1918) son beau-frère Albert Louis Marie Joseph BONNEL DE MÉZIÈRES.

 

 

Elève de Lucien Fugère, elle a débuté en 1894 à l'Opéra de Paris. En juin 1902, elle signa pour trois ans avec Albert Carré pour chanter à l'Opéra-Comique.

En 1905, elle habitait 26 rue Pierre-Charron à Paris 8e ; en 1906, 67 avenue Henri-Martin à Paris 16e. Elle est décédée en 1969 à quatre-vingt-douze ans, domiciliée 8 rue Herran à Paris 16e.

 

Elle était peut-être parente de Marie SAUVAGET ( v. 1917), artiste des chœurs de l’Opéra et de la Société des Concerts du Conservatoire, qui chantait dans les années 1890-1900.

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra de Paris

 

Elle y débuta le 10 septembre 1894 dans la Walkyrie (Rossweiss) [version française de Victor Wilder].

 

Elle y créa le 23 décembre 1898 la Burgonde (Ruth) de Paul Vidal.

 

Elle participa à la première le 26 mai 1899 de Joseph (une Jeune fille) d'Etienne Méhul.

 

Elle y chanta Gwendoline (Compagne, 1894) ; la Walkyrie (Siegrune, 1898, qu'elle chanta pour la 100e le 13 mars 1899 ; Grimguerde, 1900) [version française de Victor Wilder] ; Faust (Siébel, 1899) ; les Huguenots (Dame d'honneur, 1911).

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Elle y débuta le 16 décembre 1902 en créant la Carmélite (la Montespan) de Reynaldo Hahn.

 

Elle participa le 18 janvier 1905 à la première d'Hélène (Vénus) de Camille Saint-Saëns.

 

Elle y chanta Cendrillon (Prince charmant) ; Phryné (Phryné) ; Titania (Titania).

 

 

 

une composition d'Alfred Sauvaget, père d'Andrée Sauvaget

 

 

 

Saint-Jean-de-Luz. Le concert de dimanche.

[…] La réunion tout entière était encore sous le charme, quand Mlle Andrée Sauvaget s’avance sur la scène et prélude par Une nuit de Cléopâtre, de Massé, à une délicieuse paysannerie de J. Darquier, ayant pour titre : Dans les bois de chez nous. Phrasée et nuancée d’une façon adorable par la jeune artiste, cette bluette a fait fureur.

(l’Express du Midi, 19 septembre 1894)

 

 

A l’Opéra-Comique.

C’est seulement au commencement de novembre qu’aura lieu la première représentation de la Carmélite. La comédie lyrique de M. Reynaldo Hahn, qui comporte quatre actes et cinq tableaux, servira de rentrée à Mlle Emma Calvé et de débuts au jeune ténor Muratore et Mlle Andrée Sauvaget. Un rôle important est réservé à M. Dufranne.

(Gil Blas, 26 août 1902)

 

 

La jolie, la séduisante, la troublante, la fascinante Andrée Sauvaget, que M. Albert Carré a eu l’heureuse inspiration d’engager à l’Opéra-Comique, est idéalement belle et chacune de ses apparitions sur la scène de notre second théâtre lyrique est un ravissement pour tous les sens ; on n’est pas plus charmeuse, on n’est pas plus divinement enchanteresse.

Cette si fine… parisienne, car elle en a au suprême degré toutes les grâces et toutes les séductions, est née à Castres (Tarn) ; artiste de tempérament et de race puisqu’elle est la fille de M. Sauvaget, le distingué professeur de violoncelle du Conservatoire de Toulouse, elle fit toutes ses études musicales au Conservatoire de cette ville et y fut une très brillante lauréate.

Le célèbre directeur de l’Opéra, Gailhard de Toulouse !, l’entendit et lui trouva toutes les qualités qu’il exige de ses pensionnaires femmes : beauté, belle voix, talent, jeunesse et enfin la plus importante… elle était de Toulouse… ou à peu près – car le grand impresario a établi que « être de Toulouse », constitue presque aujourd’hui un brevet de capacité artistique.

Les débuts de Mlle Andrée Sauvaget au théâtre national de l’Opéra eurent lieu en 1898, avec le succès le plus flatteur, dans le rôle de Siebel dans Faust qu’elle chanta maintes fois ; puis à la reprise de la Walkyrie elle interpréta le rôle d’Helmwigue et créa enfin le rôle de Ruth dans la Burgonde, opéra en quatre actes d’Emile Bergerat et de Camille de Sainte-Croix, musique de Paul Vidal (encore un Toulousain !).

Mlle Andrée Sauvaget quitta l’Opéra et après avoir travaillé avec Lucien Fugère, elle fut engagée à l’Opéra-Comique au mois d’octobre 1902 ; elle y a créé le rôle d’Athénaïs (Mme de Montespan) dans la Carmélite et a joué successivement les rôles du Prince Charmant dans Cendrillon, celui de Phryné (18 avril 1903), et celui de Titania (04 mai 1903).

(Annuaire des Artistes, 1903)

 

 

Appartint quelque temps à l’Opéra ; puis, comme on ne trouva pas à l’employer aussi souvent qu’elle le désirait, passa à l’Opéra-Comique. On vient de lui donner à reprendre Phryné ; sa franche beauté, la perfection de ses lignes l’auraient déjà prédisposée à remplir ce rôle de la belle Athénienne. Si les juges de l’Aréopage revenaient, ils auraient la joie de retrouver une Phryné aussi parfaite que l’ancienne et qui, de plus, chante de manière à contenter les plus difficiles.

(Participation d’Andrée Sauvaget à la matinée de gala donnée au Trocadéro le 21 avril 1903 avec la Patti au bénéfice de la Maison de retraite des vieux comédiens, Paris qui chante n°17, 17 mai 1903)

 

 

Dans la spirituelle revue de M. le marquis de Massa, la Revue dans les deux mondes, qui était représentée avant-hier avec un vif succès sur la scène de l’Epatant, Mlle Andrée Sauvaget nous révéla des qualités de théâtre que ses précédentes incarnations de l’Opéra ou de l’Opéra-Comique ne pouvaient laisser soupçonner : elle témoigna en effet d’une fantaisie capiteuse et pétillante, d’un tempérament original d’artiste, chantant fort agréablement le couplet et avec une très jolie voix – ce qui est un attrait venant s’ajouter encore à sa beauté, - gardant en outre une juste mesure, un ton de parfaite discrétion et une retenue du meilleur aloi dans son jeu. Le jour où quelque directeur s’avisera de recruter dans le personnel de nos théâtres lyriques quelques chanteuses intelligentes et jolies, afin de donner à l’opérette musicale et distinguée des interprètes de choix, Mlle Andrée Sauvaget sera sûrement parmi les premières élues.

(le Figaro, 10 juin 1905)

 

 

M. Masson, directeur du Trianon-Lyrique, vient d’engager Mme Andrée Sauvaget, de l’Opéra-Comique, pour chanter le rôle de Mme de Melval, dans les Voitures versées, de Boieldieu.

(le Figaro, 15 octobre 1921)

 

 

Bien jolie et fort élégante aussi la belle Andrée Sauvaget que nous applaudirons bientôt dans une opérette nouvelle.

(la Rampe, 15 mars 1925)

 

 

 

 

 

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