Étienne SAPIN

 

 

 

 

Étienne SAPIN

 

ténor français

(Les Roches-de-Condrieu, Isère, 08 septembre 1827* – Argenteuil, Seine-et-Oise [auj. Val-d’Oise], 18 avril 1898*)

 

Fils d’Étienne SAPIN (– av. 1860), chapelier, et de Gracieuse COMBE (– ap. 1860).

Epouse à Paris 9e le 27 décembre 1860* Louise Amélie CHARTON (Montmartre, Seine [auj. Paris 18e], 10 mai 1834 – Paris 9e, 19 octobre 1869*), fille d’Edme CHARTON (– av. 1860) et d’Etiennette Henriette MARQUET (– ap. 1860).

 

 

Il fut élève au Conservatoire, où il obtint en 1852 un 1er accessit d’opéra et un second prix d’opéra-comique, et en 1853 les seconds prix d’opéra et de chant ainsi qu’un premier prix d’opéra-comique. Il fut engagé en juillet 1854 à l’Opéra-Comique, mais n’y chanta pas, et en septembre de la même année, au Théâtre-Lyrique. Il chanta ensuite comme premier ténor à l’Opéra de Paris de 1856 à 1860. Puis il chanta une dizaine d’années en province et en Belgique : à la Monnaie de Bruxelles en décembre 1863 où il remplaça Bernard dans le Trouvère ; au Théâtre Royal d’Anvers où il chanta le 25 février 1864 Rigoletto, le 20 janvier 1865 Ernani, le 22 mars 1865 Roland à Roncevaux (Roland), le 25 novembre 1865 l’Africaine, et où il fit ses adieux le 19 avril 1866 dans Roland à Roncevaux. Il revint à l’Opéra de Paris de 1870 à 1888 pour chanter des rôles de coryphées. En 1889, il quitta la scène et, pour 24 ans, 4 mois et 15 jours de services, il toucha une pension de 3.350 francs.

En 1855, il habitait 1 rue Grange-Batelière à Paris ; en 1860, 29 rue de l’Arc-de-Triomphe à Paris 17e. Il est décédé en 1898 à soixante-dix ans, en son domicile, 38 avenue de la Gare à Argenteuil.

 

 

 

Sa carrière au Théâtre-Lyrique

 

Il y débuta en 1854.

 

Il y chanta le Muletier de Tolède (le Muletier, janvier 1855).

Sa carrière à l'Opéra de Paris

 

Il y débuta (salle Le Peletier) le 02 septembre 1856 dans Robert le Diable (le Hérault d’armes) (rôle qu’il chanta lors de la 1re au Palais Garnier le 06 décembre 1876).

 

Il y créa le 20 avril 1857 François Villon (Gossoyn) d’Edmond Membrée ; le 27 avril 1877 le Roi de Lahore (un Radjah) de Jules Massenet ; le 10 avril 1881 le Tribut de Zamora (le Cadi) de Charles Gounod ; le 05 mars 1883 Henry VIII (Comte de Surrey) de Camille Saint-Saëns ; le 12 janvier 1885 Tabarin (Nicaise) d’Emile Pessard ; le 20 décembre 1886 Patrie ! (Vargas) d’Emile Paladilhe ; le 30 janvier 1888 la Dame de Monsoreau (Maugiron) de Gaston Salvayre.

 

Il y participa à la première le 12 janvier 1857 du Trouvère (Ruiz) de Giuseppe Verdi [version française d’Emilien Pacini (rôle qu’il chanta au Palais Garnier) ; le 21 septembre 1857 du Cheval de bronze (le Prince Yang) d’Esprit Auber ; le 27 février 1885 de Rigoletto (Borsa) de Verdi [version française d’Edouard Duprez].

 

Il y chanta le Trouvère (Manrique, 1857) ; Sapho (Phaon, 1858 ; Agathon, 1re au Palais Garnier le 02 avril 1884) ; la Favorite (Fernand, 1859 ; Don Gaspard, 1re au Palais Garnier le 25 janvier 1875) ; Lucie de Lammermoor (Edgard, 1859) ; Guillaume Tell (Rodolphe, 1870, 1re au Palais Garnier le 26 février 1875) ; Hamlet (Laërte, 1870 ; Fossoyeur, 1875 ; Polonius, 1884) ; les Huguenots (Boisrosé, 1870, 500e le 24 avril 1872 ; Méru, 1875) ; la Juive (un Homme du peuple, 1re au Palais Garnier le 08 janvier 1875 ; un Officier, 1879 ; un Hérault, 1888) ; le Prophète (Garçon d’auberge, 1876 ; Jonas, 1883) ; la Reine de Chypre (Strozzi, 1re au Palais Garnier le 06 août 1877) ; l’Africaine (un Indien, 1re au Palais Garnier le 17 décembre 1877) ; Aïda (le Messager, 1re au Palais Garnier le 22 mars 1880 ; le Roi, 100e le 18 novembre 1884) ; le Comte Ory (Chevalier, 1880) ; le Freischütz (Ottokar, 1886).

 

 

 

 

On lit dans le Journal d'Anvers, au sujet des adieux du ténor Sapin, qui fit ses débuts à l'Opéra de Paris, des éloges mérités, paraît-il, et dont voici un simple extrait :

« La représentation de Roland à Roncevaux, donnée hier soir pour les adieux de M. Sapin, et au bénéfice des choristes, a été pour notre ténor l'occasion d'une ovation dont les fastes de notre théâtre n'offrent que de rares exemples. M. Sapin terminait sa troisième campagne théâtrale à Anvers ; il nous quitte et va poursuivre le cours de ses succès sur la scène de Lyon. Pendant les trois années que M. Sapin a été notre pensionnaire, son zèle et son talent ne se sont jamais démentis. Jamais, par son fait, une représentation n'a manqué, pas un spectacle n'a été changé ; toujours il était prêt, si ces cas se présentaient par le fait des autres. Son caractère et son aménité lui avaient créé en notre ville de nombreuses sympathies qui étaient partagées par tous ses camarades. L'ovation a été tout à fait digne des mérites de celui qui en était le héros. On sait que le rôle de Roland est un de ceux dans lesquels notre ténor est le plus complet et que, partant, il affectionne le plus. »

(le Ménestrel, 29 avril 1866)

 

 

Un chanteur dont la carrière fut particulièrement modeste bien que ses études au Conservatoire aient été relativement brillantes, le ténor Sapin, est mort lundi dernier, 18 avril, à Argenteuil, à l'âge de 70 ans. Il avait été au Conservatoire élève de Ponchard, de Duvernoy et de Moreau-Sainti, et après avoir obtenu en 1852 un premier accessit d’opéra, s'était vu décerner l'année suivante, avec les deux seconds prix de chant et d'opéra, un premier prix d'opéra-comique. Engagé à l'Opéra, où il ne devait guère rester moins de trente-cinq ans, il y parut presque obscurément dans des rôles secondaires, en joua pourtant quelques-uns plus importants, tels que Manrique du Trouvère, et fit même quelques modestes créations, entre autres dans François Villon, d'Edmond Membrée, et dans l'adaptation du Cheval de bronze. Mais la petitesse de sa taille lui fut surtout nuisible, et peu à peu, au bout de quelques années, Sapin se vit relégué dans l'emploi des grands coryphées, tels que le héraut de Robert le Diable et autres, où, d'ailleurs, il rendait de très utiles services. Sapin ne prit sa retraite qu'en 1888, avec une modique pension.

(le Ménestrel, 24 avril 1898)

 

 

 

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