Eugénie RIGAUT
Eugénie Rigaut dans l'Alcade de la Véga (Inès) de Georges Onslow, par L. Marin
Antoinette Eugénie PAILLARD dite PALLAR puis Eugénie RIGAUT
soprano français
(Paris, 04 septembre 1797 [18 fructidor an V] – Fontainebleau, Seine-et-Marne, 04 février 1883*)
Fille de Jean PAILLARD et de Marie Louise Joséphine LAMBERT.
Epouse à Paris le 06 janvier 1821* François Liberté RIGAUT (Soisy-sous-Etiolles [auj. Soisy-sur-Seine], Seine-et-Oise [auj. Essonne], 17 mars 1793* – Fontainebleau, 03 juin 1873*) professeur de chant au Conservatoire de Paris (01 janvier 1826 – démissionnaire le 01 octobre 1832), artiste de la Chapelle de Louis XVIII puis de Charles X.
Admise au pensionnat de chant du Conservatoire, dans le mois de juin 1808, elle reçut des leçons de Gérard pour la vocalisation, puis devint élève de Garat. Elle y obtint un premier prix de chant en 1813, et second prix d'opéra-comique en 1814. En 1815, elle débuta à l'Opéra-Comique, en tant qu'artiste pensionnaire, et y fut d'abord peu remarquée ; mais par degrés le public comprit mieux le mérite de la rare élégance et du fini de son chant. Artiste sociétaire de ce théâtre en 1823, elle fut, pendant les dernières années de la Restauration, l'actrice la plus en vue de l'ancien théâtre Feydeau. Elle créa les Voitures versées (Elise) ; la Dame blanche (Anna) ; Marie (Emilie) ; la Clochette (Lucifer) ; le Solitaire (Elodie) ; etc. En 1828, elle était sociétaire de l'Opéra-Comique. Dans les dernières années de sa carrière dramatique elle obtint de grands succès en chantant avec Ponchard et Martin. Retirée du théâtre en 1843, elle habita une maison de campagne près de Fontainebleau, avec son mari, ancien professeur de vocalisation au Conservatoire de Paris.
En 1821, elle habitait 2 rue des Colonnes à Paris. Son époux et elle sont décédés en leur domicile, 74 rue de France à Fontainebleau ; elle avait quatre-vingt-cinq ans lors de son décès en 1883.
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Elle a débuté à la salle Feydeau le 17 octobre 1815 sous le nom de Pallar.
Elle a participé à la première le 29 avril 1820 des Voitures versées (Elise) de Boieldieu.
Elle y créa le 18 octobre 1817 la Clochette ou le Diable page (Lucifer) de Ferdinand Hérold ; le 27 janvier 1820 la Bergère châtelaine (Louise) d'Esprit Auber ; le 17 août 1822 le Solitaire (Elodie) de Carafa ; le 11 septembre 1822 le Coq de village (Gogo) de Frédéric Kreubé ; le 08 octobre 1823 la Neige (Mlle de Wedel) d'Esprit Auber ; le 03 juin 1824 le Concert à la cour (Adèle) d'Esprit Auber ; le 04 novembre 1824 Léocadie (Sanchette) d'Esprit Auber ; le 03 mai 1825 le Maçon (Henriette) d'Esprit Auber ; le 10 décembre 1825 la Dame blanche (Anna) de Boieldieu ; le 12 août 1826 Marie (Emilie) de Ferdinand Hérold ; le 31 mars 1827 Ethelwina d'Alexandre Batton ; le 28 novembre 1828 l'Exil de Rochester ou la Taverne (Jenny) de Raphaël Russo. |
Méthode admirable, goût exquis, voix pure, flexible et légère, voilà ce qui distingue madame Rigaut, jadis mademoiselle Palar : c'est le rossignol femelle de Feydeau. N'ayant plus rien à acquérir du côté de la voix, elle a tourné ses études vers l'art du comédien, et ses travaux sont tous les jours couronnés de succès ; elle sonde le terrain en comédienne prudente, elle ne s'égare jamais : quelquefois elle est timide, parce qu'on voit qu'elle ne connaît pas encore certain endroit du pays ; mais bientôt elle se rassure et marche d'un pas assuré. Encore quelque temps, et madame Rigaut sera au premier rang des élèves de Thalie : Madame Gavaudan semble lui avoir laissé sa piquante malignité, son aisance naïve et toutes les autres qualités que possédait cette actrice, dont on regretterait trop la retraite, si Mme Rigaut s'éloignait. (Maurice Alhoy, Grande biographie dramatique, 1824)
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