Édouard PHILIPPE
Édouard Sylvain PHILIPPE dit Édouard PHILIPPE
auteur dramatique, musicien et publiciste français
(25 rue de la Jussienne, Paris ancien 3e, 18 avril 1840* – Saint-Ouen-l'Aumône, Seine-et-Oise [auj. Val-d'Oise], 06 janvier 1920)
Fils de Philippe PHILIPPE (Metz, Moselle, 1801 – Colombes, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 06 janvier 1881*), joaillier, et d'Eugénie OULIF (Paris, 1817 – Colombes, 26 mars 1889*).
Frère de Léon Gabriel PHILIPPE (Paris ancien 3e, 06 octobre 1838* – Paris 8e, 21 mars 1915*), ingénieur des ponts et chaussées.
Epouse à Méry-sur-Oise, Seine-et-Oise [auj. Val-d'Oise], 30 mars 1899* Augustine Octavie LECOMTE (Mayenne, Mayenne, 22 mai 1864* –), propriétaire, fille de Joseph Jean LECOMTE (1834 –), employé comptable, et de Marie LIVET (1834 –).
En dehors des livrets cités plus bas, il a fait représenter au théâtre : Risette et Durandeau, vaudeville en un acte (Théâtre des Arts, 07 février 1880) ; Casque en fer, drame en cinq actes, avec Péricaud (Château-d’Eau, 24 septembre 1880) ; le Criminel malgré lui, vaudeville en un acte (Théâtre Beaumarchais, 05 mai 1881) ; Casse-Museau, drame en cinq actes, avec Marot, Marx et Péricaud (Château-d’Eau, 13 décembre 1881) ; Kléber, drame en cinq actes, avec Marot et Péricaud (Château-d’Eau, 14 décembre 1882) ; On demande un quatorzième, vaudeville en un acte, avec Bertrand (Renaissance, 07 novembre 1883) ; les Millions du Polonais, comédie en trois actes, avec Marot et Jonathan (Bruxelles, 21 mars 1884) ; la Bagasse, vaudeville en quatre actes, avec Cadol et Duval (Menus-Plaisirs, 18 octobre 1884) ; la Petite Duchesse, drame en cinq actes (le même jour aux théâtres des Batignolles, de Belleville et de Montparnasse, 03 mars 1889) ; la Dame aux Tulipes, comédie en un acte, avec Péricaud (Marseille, 14 novembre 1891) ; le Gamin de New-York, drame en cinq actes, avec Wertheimber et Vider (Bouffes-du-Nord, 06 décembre 1894). En outre, il a publié une vingtaine de saynètes et monologues avec Louis Bridier.
Le 06 juillet 1886, il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur pour sa participation à la campagne de 1870. Il fut secrétaire général de la Renaissance et des Bouffes-Parisiens. Il fut également chanteur sous le pseudonyme de Bois-Colon.
En 1881, il habitait 2 rue Drouot à Paris 9e ; en 1897, au hameau de Vaux, commune de Méry-sur-Oise. Il est décédé en 1920 à soixante-dix-neuf ans, domicilié 12 rue Saint-Lazare à Saint-Ouen-l’Aumône.
=> le Réserviste, monologue d'Edouard Philippe et Louis Bridier (1893)
livrets
Babel-Revue, revue en 4 actes, avec Paul Burani, musique de Robert Planquette, Louis Varney, Edouard Okolowicz, Lonati, Riou et Edouard Philippe (Athénée-Comique, 10 janvier 1879) les Boussigneul, vaudeville en 3 actes, avec Gaston Marot et Alfred Pouillon, musique d’Edouard Okolowicz (théâtre des Arts, 07 février 1880) la Fée Cocotte, féerie en 3 actes, avec Gaston Marot, musique de Raoul Pugno et Emile Bourgeois (Palace-Théâtre, 26 janvier 1881) la Clairon, opérette en 3 actes, avec Gaston Marot et Elie Frébault, musique de Georges Jacobi (Renaissance, 07 novembre 1883) A la course, opérette en 1 acte, avec Louis Bridier (Le Havre, 20 juillet 1884) les Grenadiers de Mont-Cornette, opéra bouffe en 3 actes, avec Daunis et Lucien Delormel, musique de Charles Lecocq (Bouffes-Parisiens, 04 janvier 1887) |
Il est le fils d'un joaillier originaire de Metz, dont le nom a été donné, par décret du 30 janvier 1891, à une rue de Bois-Colombes (Seine), commune dont il a été le bienfaiteur. M. Edouard Philippe fit ses études à l'école Turgot. Destiné d'abord au commerce, il débuta dans la maison d'orfèvrerie Christofle et dirigea un de ses plus importants dépôt, pendant douze années. Ses goûts artistiques l'entraînant vers la musique, M. Philippe, comme directeur des « Enfants de Paris », conduisit le célèbre chœur d’Adolphe Adam sur la scène de la Comédie-Française, à l'occasion du centenaire de Napoléon Ier, en 1869. Secrétaire de la presse musicale, l'impresario Maurice Strakosch lui confia, à cette même époque l’organisation et la direction d'une tournée artistique en France, qui comprenait l'Alboni, Antoine Rubinstein et Vieuxtemps. Plus tard, avec M. O. Lami, il fonda la « Fédération des Sociétés musicales de France », dans une solennité où trois mille hommes exécutèrent, dans la cour carrée du Louvre, sous la direction de M. Edouard Colonne, la Fédérale de M. Massenet, en présence de Sadi Carnot, président de la République. Pendant la guerre de 1870, M. Philippe s'était engagé comme volontaire dans la légion bretonne formée à Rennes ; il fit la campagne complète des Vosges et de la Loire et passa en Suisse avec l'année de Bourbaki. Pendant son internement à Fraunfeld (Thurgovie), il fit élever un monument de granit aux soldats morts de sa légion. Cité à l'ordre du jour et promu lieutenant par le général Cambriels, sa nomination fut ratifiée par le ministre de la Guerre. Proposé pour la croix par le général Clinchant, pour sa belle conduite sous les forts de Joux durant la retraite de l'armée française, il ne reçut cette distinction qu'en 1886, sur la proposition du général Faidherbe, grand-chancelier de la Légion d'honneur. Licencié le 16 mars 1871, le lieutenant Philippe alla à Epinal, chercher, pour le rapporter à Mgr de Saint-Marc, évêque de Rennes, qui le lui avait confié, le drapeau qu'il y avait caché pendant l'occupation allemande ; puis il rentra d Paris, où, pendant la Commune, il préserva d'une explosion l'administration des Télégraphes et sauva de la destruction les 300 dépêches de la guerre envoyées par pigeons dans Paris pendant le siège. Ces faits, quinze ans plus tard, furent rappelés et hautement loués dans une lettre des plus flatteuses que lui adressa le ministre des Postes le 14 avril 1886. De 1872 à 1882, M. Philippe fut administrateur et rédacteur de la Revue et Gazette musicale, fondée par Fétis et publiée par les éditeurs Brandus ; il succédait à Edouard Monnais. Comme auteur dramatique, il a produit 75 actes de théâtre représentés à Paris. Ses principaux succès sont : les légendaires Boussigneul, qui ont eu plus de 8.000 représentations en Europe et ont été traduits dans plusieurs langues ; les drames judiciaires de Casque-en-Fer et Casse-Museau ; Kléber, drame militaire ; la Fée Cocotte, féerie ; Babel-Revue, etc. Il a écrit ses pièces en collaboration avec MM. Edouard Cadol, Burani, L. Péricaud, G. Mirot, Frébault, Georges Duval, Wertheimber, Jonathan et les musiciens Charles Lecocq, Raoul Pugno, Emile Bourgeois, Georges Jacobi, Louis Varney. Il est l'auteur, en outre, de vingt saynètes et monologues écrits avec M. Louis Bridier. M. Philippe a écrit au Voltaire, à l'Evènement et à l'Illustration. Pour ces journaux, il a accompagné le président Carnot dans tous ses voyages officiels. Il a été attaché, comme secrétaire général, aux théâtres de la Renaissance et des Bouffes-Parisiens. M. Philippe s'est consacré tout particulièrement aux œuvres de sauvetage. Secrétaire-général rapporteur des Sauveteurs de la Seine, puis vice-président, il remplit l'intérim de la présidence de cette société entre le général Azais et M. le sénateur H. Gomot, ancien ministre. Il est détenu le président d'honneur de cette société et de celle des Sauveteurs médaillés de Seine-et-Oise. Après avoir accompli, durant son existence, divers sauvetages périlleux, il se distingua tout particulièrement à l'incendie du théâtre de l'Opéra-Comique (1887) et le ministre de l'Intérieur lui décerna, sur la proposition du préfet de Police, la médaille d'or du gouvernement. Lors de l'Exposition universelle de 1889, il fut secrétaire de la section XII de l'économie sociale. Mandataire de la famille George Sand pour les œuvres théâtrales, il a fait don aux bibliothèques de l'Opéra et du Conservatoire de Musique des souvenirs précieux, qui sont exposés et catalogués. Il a également enrichi, aux Invalides, le musée de l'Armée, d'un curieux et rare soutenir de la guerre de 1870. Membre titulaire de la Société des Auteurs dramatiques et des Auteurs-Compositeurs, il fait partie de l'Association des Journalistes parisiens et de celle des Artistes musiciens. Il est chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'Instruction publique, chevalier de l'ordre d'Isabelle d'Espagne et titulaire, outre se médaille d'or du gouvernement, de la croix des Ambulances de la Guerre.
(C.-E. Curinier, Dictionnaire national des contemporains)
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La commune de Colombes [dans sa partie cédée en 1896 à Bois-Colombes] vient de donner à une de ses voies le nom de « rue Philippe de Metz ». La décision prise par le Conseil municipal a été approuvée par le Président de la République, sur la proposition du ministre de l'intérieur. C'est en souvenir de ses actes philanthropiques que le Conseil municipal a rendu cet honneur au nom du défunt [Philippe PHILIPPE], qui était originaire de Metz. Ajoutons que M. Philippe a laissé deux fils, l’un, M. Léon Philippe, directeur de l'Hydraulique agricole au ministère de l'agriculture, poste qu'il occupe depuis dix années ; le second fils est notre confrère Edouard Philippe, auteur dramatique et vice-président des Sauveteurs de la Seine.
(le Figaro, 02 mars 1891)
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