Oscar MÉTÉNIER

 

Oscar Méténier [photo Pierre Petit]

 

 

Marie Joseph Oscar MÉTÉNIER dit Oscar MÉTÉNIER

 

écrivain français

(Sancoins, Cher, 17 janvier 1859* 15 rue Jeanne-d'Arc, Saint-Mandé, Seine [auj. Val-de-Marne], 08 février 1913*)

 

Fils d’Hugues MÉTÉNIER, huissier et de Catherine Élisa Berthe THOULET (1831 – ap. 1913).

 

 

Secrétaire d'un commissaire de police à Paris (1883-1889), il se mit bientôt à écrire, transportant dans ses romans et au théâtre des peintures de mœurs, surtout celles des bas-fonds sociaux qu'il avait vus de près. Parmi ses romans, nous citerons : la Chair (1889) ; la Grâce (1886) ; Bohème bourgeoise (1887) ; Madame Berwick (1888) ; Madame la Boule (1889) ; le Gorille (1891) ; les Cabots (1891) ; Zézette (1891) ; Barbe-Bleue (1894) ; Demi-castors (1894) ; Marcelle (1894) ; le 40e d'artillerie (1895) ; l'Amour vaincu (1896) ; l'Amour qui tue (1896), etc. Auteur dramatique, il a donné : En famille (1887) ; la Casserole (1899) ; les Frères Zemganno (d’après le roman des Goncourt, 1890) et Monsieur Betsy (1890), avec Paul Alexis ; Très Russe (1893), avec Jean Lorrain ; Mademoiselle Fifi (tiré de la nouvelle de Maupassant, 1896 ; César Cui en a tiré un opéra russe en un acte, livret et musique [Moscou, 17 novembre 1903]) ; Lui (1898).

Fondateur du Grand Guignol, qu'il a dirigé trois ans (1897-1899), il a donné au théâtre, depuis cette date, la Revanche de Dupont l'Anguille, drame ; le Million, comédie (1899) ; Son Poteau (1901) ; Royal-Cambouis, drame (1901) ; la Voix, drame ; Boule de suif, drame tiré de la nouvelle de Guy de Maupassant ; Casque d'or, drame (1902) ; la Consigne, drame, et la Sonate du clair de lune, comédie traduite de l'allemand (1905). En librairie, il a publié : Vertus et vices allemands, impressions de voyages (1903), et une série de romans populaires, sous le titre général de Tartufes et Satyres (1905-1906). Il a collaboré à divers journaux notamment au Petit Moniteur, comme critique dramatique.

En 1897, il habitait 55 avenue de Neuilly à Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine] ; il y était domicilié lorsqu'il est décédé en 1913, célibataire, à cinquante-quatre ans.

 

=> Aristide Bruant, le chansonnier populaire, par Oscar Méténier (dessins de Steinlen, 1893)

 

 

 

livrets

 

Rabelais, pièce-opérette en 4 actes et 5 tableaux, avec Jean-Louis Dubut de Laforest, musique de Louis Ganne (Nouveau-Théâtre, 25 octobre 1892)

l'Empereur des dos, opérette en 1 acte, avec Lebraut, de Trogoff, musique de Lucien Poujade (Concerts Lisbonne, 11 juillet 1894)

le Mouchoir du Calife, opérette en 3 actes (en préparation en 1897)

 

 

 

 

Secrétaire de commissaire de police dans un quartier populaire de Paris (1883-1889), il fut à même d'étudier les bas-fonds de la capitale, les mœurs des assassins et des filles, qu'il devait peindre avec tant de prédilection. Il débuta dans la littérature réaliste par des nouvelles où l'argot tenait une grande place, et qui parurent en volumes à Bruxelles : la Chair (1885). Vinrent ensuite des romans et d'autres recueils de nouvelles : la Grâce (nouvelles, 1887) ; Bohème bourgeoise (1887) ; Madame Berwick (1888) ; Madame la Boule (1889), un de ses principaux romans de mœurs, publié d'abord dans le « Gil Blas » et qui lui valut, en 1892, une condamnation pour outrage aux mœurs, à la suite d'une nouvelle publication dans le « Supplément de la Lanterne » ; Myrrha Maria (1889) ; l'Infamie (1890) ; la Croix : autour de la Caserne (1890) ; le Mari de Berthe (1890) ; les Cabots (1891) ; la Lutte pour l'amour, nouvelles en argot (1891) ; le Gorille (1891) ; Zézette (1891) ; le Policier (1892) ; Barbe-Bleue (1893) ; le Beau Monde, recueil de nouvelles (1893) ; le 4Oe d'artillerie (1891) ; le Nymphomane (1893) ; Demi-castors (1894) ; Marcelle (1894) ; l'Amour vaincu (1897) ; l'Amour qui tue (1896) ; la série des Tartuffes et Satyres (1905-1906) ; Nina Sartorelle (1907) ; Notre-Dame de la Butte (1907) ; etc.

 

Au théâtre, aussi bien que dans le roman, il traita les sujets chers à l'école dite « naturaliste ». Il débute au Théâtre-Libre, qui faisait lui-même ses débuts, sous la direction d'Antoine, avec En famille, comédie (1887), dont le sujet était tiré d'une de ses nouvelles. Au même théâtre il donne une traduction, en collaboration avec J. Pavlovsky, de la Puissance des ténèbres, de Tolstoï (1889) ; puis, au théâtre Beaumarchais, l'Orage, drame en cinq actes, traduit d'Ostrovsky, en collaboration avec J. Pavlovsky (1889). Viennent ensuite : la Casserole, pièce en un acte (Théâtre-Libre, 1889) ; les Frères Zemganno, pièce en trois actes, d'après le roman des Goncourt, avec Paul Alexis (Théâtre-Libre, 1890) ; Monsieur Betsy, comédie en quatre actes, avec Paul Alexis (Variétés, 1890), qui fut jouée par José Dupuis, Baron, Mme Réjane ; la Bonne à tout faire, pièce en quatre actes, avec Dubut de Laforest et tirée d'un roman de ce dernier (Variétés, 1892) ; Rabelais, opérette en quatre actes, à grand spectacle, avec Dubut de Laforest, musique de Louis Ganne (Nouveau-Théâtre, 1892) ; Charles Demailly, pièce en cinq actes, d'après le roman des Goncourt, avec Paul Alexis (Gymnase, 1892) ; Très russe, pièce en trois actes, avec Jean Lorrain (Théâtre d'application, 1893).

 

Son plus grand succès sur la scène fut Mademoiselle Fifi, un acte, tiré de la célèbre nouvelle de Maupassant (Théâtre-Libre, 1896), qui lui attira des difficultés avec la Censure, peu soucieuse de laisser des uniformes allemands paraître sur la scène. Il fonda, en 1897, le Grand-Guignol, dont il resta directeur jusqu'en 1899. Nous citerons encore, parmi ses pièces : le Loupiot et la Brême, scènes de mœurs (1897) ; Lui !, drame en un acte (Grand-Guignol, 1898) ; la Revanche de Dupont l'Anguille, drame en deux actes (Grand-Guignol, 1898) ; Son Poteau, un acte (Grand-Guignol, 1901) ; Royal Cambouis (1901) ; la Voix (1902) ; Boule-de-Suif, drame en trois actes, tiré de la nouvelle de Guy de Maupassant (Théâtre-Antoine, 1902) ; la Consigne (1905) ; etc.

 

Ses romans, peintures fort osées de milieux très spéciaux, sont écrits dans un style simple et alerte. Ses pièces ne manquent pas d'un certain pathétique, un peu conventionnel du reste, car, en dépit de ses prétentions à une observation purement réaliste, il y a encore passablement de romantisme dans l'invraisemblance de certaines situations, aussi bien que dans les hardiesses de certaines tirades.

 

(P. Basset, Larousse Mensuel Illustré, juillet 1913)

 

 

 

 

 

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