Émile MERLE-FOREST

 

Emile Merle-Forest en 1921

 

 

Jean Émile Louis Barthélemy MERLE dit Émile MERLE-FOREST

 

metteur en scène et régisseur de théâtre français

(Lyon 2e, Rhône, 24 février 1870* – Lyon 2e, 14 novembre 1940*)

 

Fils de Jean MERLE (1844–1890), marchand de charbon, et de Marie Rose Émilie FOREST (1848–1891).

Epouse 1. à Pélussin, Loire, le 01 juillet 1889* (divorce à Toulouse le 24 février 1906*) Jeannette DÉGOUTTE (Sourcieux-les-Mines, Rhône, 03 décembre 1868* – 1911).

Epouse 2. à Schaerbeek, Belgique, le 19 juin 1906 Rosa Célina Victorine CLAESSENS (Etterbeek, Belgique, 18 décembre 1876 – ap. 1948) [sœur de Marguerite CLAESSENS, soprano].

 

 

En 1889, il était chef télégraphiste du Nouvelliste de Lyon. Au Conservatoire de Lyon, il obtint un premier prix de déclamation et un second prix de cornet à pistons (1892). Il entre en 1898 au Grand Théâtre de Lyon comme musicien de l’orchestre dirigé par Alexandre Luigini, y débute comme trial (cité en 1903), et y devient régisseur de la scène (1901-1904). En 1902, il prend le nom d’Émile Merle-Forest. Régisseur général au Capitole de Toulouse pendant quatre ans (1903-1907), il passe les saisons d’été à Béziers (1903), Boulogne-sur-Mer (1905 et 1908), et Aix-les-Bains (1906 et 1917). En 1908, il signe en tant que régisseur général pour dix ans avec le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, mais le quitte en 1914, sur l’offre de Jacques Rouché, pour aller occuper les fonctions de régisseur général de l’Opéra de Paris dans les derniers mois de 1918 jusqu’au 30 septembre 1922, et où il fut remplacé temporairement par Léo Devaux en 1920. Il fut également "stage director" à l’Opéra de Chicago (01 novembre 1917 au 01 mars 1918 ; 18 novembre 1918 au 25 janvier 1919 ; 13 novembre 1922 au 19 janvier 1923 ; 08 novembre 1923 au 26 janvier 1924). Il fut ensuite directeur de la scène de l’Opéra de Nice (1926-1931). Le 05 août 1928, il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur.

Il est décédé en 1940 à soixante-dix ans chez sa belle-sœur, Marguerite Claessens, 7 rue des Archers à Lyon 2e. Il est enterré à Ermont (Val-d’Oise).

 

 

 

 

Mises en scène d’Émile Merle-Forest à l’Opéra de Paris

 

05 février 1916 : création de la Forêt sacrée de Charles Pons

02 mars 1916 : création des Amants de Rimini (2e tableau du 3e acte) de Max d’Ollone

02 avril 1916 : première de Myrialde (5e acte) de Léon Moreau

10 janvier 1917 : création de la Victoire en chantant

25 mai 1918 : création de Rébecca de César Franck

06 juin 1919 : première du Retour de Max d’Ollone

20 juin 1919 : première d’Hélène de Camille Saint-Saëns

02 juillet 1919 : première de Salomé d’Antoine Mariotte.

05 juillet 1919 : première des Troyens à Carthage [aux Arènes de Nîmes] d’Hector Berlioz

14 juillet 1919 : création de Fête triomphale de Reynaldo Hahn

17 décembre 1919 : première de Goyescas d’Enrique Granados

09 juin 1920 : création de la Légende de saint Christophe de Vincent d’Indy

10 juillet 1920 : création de Sept chansons de Gian Francesco Malipiero

14 mars 1921 : création d’Antar de Gabriel Dupont

10 juin 1921 : première des Troyens d’Hector Berlioz

09 novembre 1921 : reprise d’Ascanio de Camille Saint-Saëns

05 décembre 1921 : première de l’Heure espagnole de Maurice Ravel

24 décembre 1921 : première d’Hérodiade de Jules Massenet

30 janvier 1922 : création de la Mégère apprivoisée de Charles Silver

03 avril 1922 : première de Falstaff de Giuseppe Verdi

 

 

 

 

Emile Merle-Forest en 1905

 

 

 

[Parsifal de Wagner, version française de Judith Gauthier et Maurice Kufferath, Monnaie de Bruxelles, 05 janvier 1914, mise en scène d'Emile Merle-Forest]

[…] La scène des filles-fleurs fut un ravissement sonore. Dans cette scène, comme dans les groupements du temple, comme dans la disposition des personnages, M. Merle-Forest s’est affirmé de façon victorieuse.

(le Guide musical, 11 janvier 1914)

 

[Cachaprès de Francis Casadesus, Monnaie de Bruxelles, 02 février 1914, mise en scène d'Emile Merle-Forest]

[…] Nous avons moins aimé le tableau de la ducasse, avec son prélude aux rythmes populaires. Cela nous a paru d’une gaîté un peu artificielle et monotone ; et il a fallu tout l’art du régisseur général, M. Merle-Forest, pour donner à ce tableau l’animation et la vie désirables.

(le Guide musical, 08 février 1914)

 

Les journaux de Paris annoncent l’engagement, comme régisseur général de l’Opéra, de M. Merle-Forest qui depuis six années occupait avec une rare distinction le même poste au Théâtre de la Monnaie. M. Merle-Forest était encore engagé à la Monnaie pour quatre années et c’est en mépris des obligations contractées par lui vis-à-vis de MM. Kufferath et Guidé qu’il a signé avec le futur directeur de l’Opéra. Il y aura procès.

(le Guide musical, 19-26 juillet 1914)

 

 

Conscience artistique.

On a généralement apprécié la mise en scène de Siegfried. C'est en effet la mise en scène traditionnelle de Bayreuth, conforme aux indications de Wagner lui-même que M. Merle-Forest réalisa à l'Opéra.

Mais ce que l'on ignore, c'est la difficulté qu'on eut à se procurer les « trucs » de la machinerie.

Le Théâtre de Bayreuth est un temple et le plateau est un sanctuaire où l'infidèle est proscrit. C'est pourquoi M. Merle-Forest n'hésita pas à se faire embaucher comme machiniste pour examiner l'envers de la mise en scène ; et pendant un mois il porta la cotte bleue sans que l'on connût son identité.

(Comœdia, 31 mars 1921)

 

 

Nous apprenons la mort récente, à Lyon, d'Emile Merle-Forest, que les vieux amateurs d'opéra n'ont certainement pas oublié. Après avoir débuté dans sa ville natale, Merle-Forest vint à Toulouse, où il occupa les fonctions de régisseur général sous les directions successives de Gabriel Tournié et de Justin Boyer. Le Capitole lui a dû de très belles réalisations de mise en scène : « les Barbares », « la Troupe Jolicœur », « la Reine Fiammette », « l'Etranger », « le Juif polonais », « le Jongleur de Notre-Dame », « Fortunio », « la Tosca », « la Walkyrie », « la Damnation de Faust » et bien d'autres œuvres encore dont la création a fait époque dans l'histoire artistique de Toulouse. Engagé à la Monnaie de Bruxelles, il y a monté « Parsifal », « Fidelio, « Ariane et Barbe-Bleue », « le Chant de la Cloche », puis, après quelques années passées en Amérique, il est devenu premier metteur en scène de l'Opéra où il a réglé les mises en scène d' « Antar », des « Troyens », de « Goyescas », etc. C'est un véritable maître de la mise en scène qui disparaît. Nous prions Mme Merle-Forest d'agréer l'expression de nos bien vives condoléances.

(la Dépêche, 26 novembre 1940)

 

 

 

 

 

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