Frédéric LUTZ
Frédéric Lutz (photo Alphonse Liébert) [musée Carnavalet]
Georges Frédéric LUTZ dit Frédéric LUTZ
baryton français
(Paris, 21 décembre 1829* – ap. 1874)
Fils de Thiébaud Frédéric LUTZ (né à Strasbourg, Bas-Rhin), ébéniste [fils de Jean Frédéric LUTZ, charpentier], et de Marie RIGAUT (née à Saint-Jean-de-Losne, Côte-d’Or), mariés à Paris 8e le 13 décembre 1830*.
Epouse à Valparaiso, Chili, le 08 janvier 1857 [acte retranscrit à Paris 4e le 19 octobre 1864*] Catherine Marguerite STÜVEN (1835–).
Il fit partie de la troupe du Théâtre de Liège pour la saison 1861-1862. Baryton du Théâtre de Strasbourg en 1863, il fut engagé par Léon Carvalho en juin de cette année-là au Théâtre-Lyrique de la place du Châtelet, où il fit l’essentiel de sa carrière. Il y resta jusqu’à la fermeture de ce théâtre en 1870. Le 27 novembre 1872, il créa au Théâtre-Italien (salle Ventadour), les Deux reines de France (le Jongleur) d’Ernest Legouvé, sur une musique de scène de Charles Gounod. Il chanta en représentation à la Monnaie de Bruxelles en 1872-1873, puis il partit s’établir au Chili.
En 1864, il habitait 80 rue de Rivoli à Paris 4e.
Sa carrière au Théâtre-Lyrique
Il y débuta le 03 septembre 1863 dans les Noces de Figaro (Figaro).
Il y créa le 22 septembre 1865 le Roi des mines (le comte Magnus) d’Edmond Cherouvrier ; le 30 décembre 1865 la Fiancée d’Abydos (Haroun) d’Adrien Barthe ; le 14 janvier 1867 Déborah (Mac Honor) d’Alphonse Devin-Duvivier ; le 08 février 1867 Sardanapale (le prince Salmenès) de Victorin Joncières ; le 23 octobre 1867 les Bleuets (Juan II) de Jules Cohen ; le 26 décembre 1867 la Jolie Fille de Perth (Ralph) de Georges Bizet.
Il y participa aux premières le 27 octobre 1864 de la Traviata (d’Orbel) de Giuseppe Verdi [version française de Duprez] ; le 23 février 1865 de la Flûte enchantée (Monostatos) de Mozart [version française de Nuitter et Beaumont] ; le 08 mai 1866 de Don Juan (Mazetto) de Mozart [version française] ; le 14 juin 1867 de la Somnambule (le comte Rodolphe) de Vincenzo Bellini [version française de Monnier] ; le 06 avril 1869 de Rienzi (Orsini) de Richard Wagner [version française de Nuitter et Guilliaume] ; le 17 novembre 1869 d’Un Bal masqué (Renato) de Verdi [version française de Duprez] ; le 30 décembre 1869 de la Bohémienne (le Comte d’Arnheim) de Michael William Balfe [version française de Saint-Georges] ; le 05 avril 1870 de Charles VI (Charles VI) de Fromental Halévy.
Il y chanta les Noces de Figaro (Figaro, 03 septembre 1863) ; Faust (Valentin, 05 janvier 1864) ; Roméo et Juliette (Capulet, 18 juillet 1867) ; le Val d’Andorre (Jacques Sincère, 24 octobre 1868). |
Comme Montaubry, dans sa jeunesse, Lutz a joué de la contrebasse dans quelques théâtres de vaudeville. Ennuyé de scier son armoire, comme dirait Fanfan Benoîton, il abandonna la musique instrumentale pour la musique vocale. Il a beaucoup couru la province, et était à Strasbourg, lorsque M. Carvalho l'engagea pour succéder à Balanqué ; il débuta dans la reprise des Noces de Figaro, et s'est fait une bonne place au théâtre. (Yveling Rambaud et E. Coulon, les Théâtres en robe de chambre : Théâtre-Lyrique impérial, 1866)
[la Jolie Fille de Perth] Ralph est ivre, il a noyé ses chagrins. Le malheureux aime Catherine, lui aussi, mais la jolie fille ne daigne pas s'apercevoir de son amour ; alors, morne, triste, désespéré, il boit. Lutz, l'excellente basse du Théâtre-Lyrique, se révéla artiste de premier ordre, dans cette scène ; il la chanta en grand chanteur, mais la joua, surtout, d'une si poignante façon, que son succès tint du délire et qu'il fut sacré par cette unique création. (Charles Pigot, Georges Bizet et son œuvre, 1912)
M. Lutz, le baryton de l’ancien Théâtre-Lyrique, se décide à quitter Paris. Il va partir pour le Chili, où il doit se fixer, dit-on, et se consacrer à l’enseignement. Les dilettantes chiliens trouveront en M. Lutz un maître professeur. (le Ménestrel, 26 juillet 1874)
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