LOCKROY
Lockroy, photo atelier Nadar [BNF]
Joseph Philippe SIMON dit LOCKROY
auteur dramatique et comédien français
(Turin, Italie, 17 février 1803 – Paris 8e, 19 janvier 1891*)
Fils d’Édouard François, baron SIMON (Troyes, Aube, 01 décembre 1769 – Paris, 13 avril 1827), général [fils d’Édouard Thomas SIMON dit SIMON DE TROYES (Troyes, 16 octobre 1740 – Besançon, Doubs, 04 avril 1818), médecin et bibliothécaire], et de Louise Rosalie ALLIOT (– av. 1837).
Epouse 1. Louise Julie GORENFLOT (– av. 1837), actrice.
Epouse 2. à Paris ancien 4e le 07 septembre 1837* Antonia Rose Désirée Stéphanie Jouvence JULLIEN (Vérone, Italie, 1812 – Paris 8e, 14 mai 1883*) [fille de Marc-Antoine JULLIEN (Paris, 10 mars 1775 – Paris, 04 avril 1848), homme politique] ; parents d’Édouard Étienne Antoine SIMON dit Édouard LOCKROY (Paris ancien 1er, 18 juillet 1838* – Paris 16e, 22 novembre 1913*), homme politique [épouse à Paris 9e le 03 avril 1877* Anne Caroline Alice LEHAËNE (Paris ancien 8e, 27 mars 1847 – Paris 15e, 20 septembre 1928*), veuve de Charles HUGO, fils de l’écrivain Victor HUGO].
De sa liaison avec Caroline GIRARD (1830–1925), cantatrice, est née Juliette SIMON-GIRARD (1859–1954), cantatrice.
D'abord avocat, il joua avec talent, de 1827 à 1845, la comédie et le drame à l'Odéon, à la Porte-Saint-Martin, à la Comédie-Française, et devint, en 1848, commissaire du gouvernement près ce dernier théâtre. Auteur dramatique, il a écrit, de 1827 à 1863, soit seul, soit en collaboration avec Scribe, Anicet-Bourgeois, Cogniard, Cormon, etc., un grand nombre de drames, de comédies, de vaudevilles, de livrets d'opéra, où l'on trouve une parfaite entente des moyens scéniques. Parmi celles qui ont eu le plus de succès, nous citerons : Catherine II (1831) ; Un duel sous le cardinal de Richelieu (Vaudeville, 09 avril 1832) [Donizetti en a tiré l'opéra Maria di Rohan] ; Perrinet-Leclerc (1832) ; Passé minuit (Vaudeville, 10 juin 1839) [Deffès en a tiré l'opérette du même nom] ; les Trois épiciers (1840) ; le Chevalier du guet (1840) ; Deux compagnons du tour de France (1845) ; les Dragons de Villars, musique d'A. Maillart (1856) ; la Reine Topaze, musique de Victor Massé (1856) ; etc. Il a été nommé chevalier de la Légion d’honneur le 14 août 1865.
En 1838, il habitait 5/7 rue des Pyramides à Paris 1er. Il est décédé en 1891 à quatre-vingt-sept ans, en son domicile, 32 rue Washington à Paris 8e. Il est enterré au cimetière de Montmartre (21e division).
livrets
les Amours de Faublas, ballet-pantomime en 3 actes et 4 tableaux, chorégraphie d’Emmanuel Théaulon, musique d’Alexandre Piccinni (Porte-Saint-Martin, 12 juin 1835) le Bon garçon, opéra-comique en 1 acte, avec Auguste Anicet-Bourgeois, musique d'Eugène Prévost (Opéra-Comique, 22 septembre 1837) l’Extase, vaudeville en 3 actes, avec Auguste Arnould, musique d’Alexandre Pierre Joseph Doche (Vaudeville, 23 janvier 1843) => livret Marie de Rohan ou Un duel sous Richelieu, mélodrame italien en 3 actes d’après Un duel sous le cardinal de Richelieu de Lockroy et Edmond Badon, version française avec Edmond Badon, musique de Gaetano Donizetti (Monnaie de Bruxelles, 09 janvier 1845 ; Opéra de Paris, 10 février 1918) => livret Bonsoir, monsieur Pantalon !, opéra-comique en 1 acte, avec Morvan, musique d’Albert Grisar (Opéra-Comique, 19 février 1851) la Croix de Marie, opéra-comique en 3 actes, avec Adolphe Dennery, musique d’Aimé Maillart (Opéra-Comique, 19 juillet 1852) les Trois Sultanes, comédie de Charles Simon Favart retouchée par Lockroy, musique de Creste (Variétés, 26 juillet 1853) le Chien du Jardinier, opéra-comique en 1 acte, avec Eugène Cormon, musique d’Albert Grisar (Opéra-Comique, 16 janvier 1855) les Dragons de Villars, opéra-comique en 3 actes, avec Eugène Cormon, musique d'Aimé Maillart (Théâtre-Lyrique, 19 septembre 1856 ; Opéra-Comique, 05 juin 1868) la Reine Topaze, opéra-comique en 3 actes, avec Léon Battu, musique de Victor Massé (Théâtre-Lyrique, 27 décembre 1856) la Fée Carabosse, opéra-comique en 3 actes et 1 prologue, avec Cogniard, musique de Victor Massé (Théâtre-Lyrique, 28 février 1859) la Neuvaine de la Chandeleur, opérette en 1 acte, musique de Willem Frederik Greive (Baden-Baden, 10 septembre 1862) Ondine, opéra-comique en 3 actes, avec Eugène Mestépès, musique de Théodore Semet (Théâtre-Lyrique, 07 janvier 1863) Passé minuit, opérette en 1 acte, avec Auguste Anicet-Bourgeois d’après leur vaudeville, musique de Louis Deffès (Bouffes-Parisiens, 24 novembre 1864) Suzanne, opéra-comique en 3 actes, avec Eugène Cormon, musique d’Emile Paladilhe (Opéra-Comique, 30 décembre 1878) les Contes bleus, opéra-comique en 3 actes, avec Cogniard, musique d’Albert Grisar (inédit) |
Lockroy, caricature de Nadar
Il reçut une excellente éducation et montra de bonne heure une remarquable aptitude pour la littérature. S'étant fait comédien, Lockroy débuta à l'Odéon en 1827, par le rôle de Lorédan dans les Vêpres siciliennes, de Casimir Delavigne. Le nouveau venu avait du feu, un physique intelligent et une diction correcte ; aussi reçut-il un accueil des plus bienveillants. Peu après il suivit Harel, de l'Odéon, au théâtre de la Porte-Saint-Martin, et mit son talent si chaleureux et si distingué au service des jeunes écrivains qui essayaient alors de régénérer le théâtre. Plus tard, M. Lockroy entra à la Comédie-Française, dont il devint un des meilleurs acteurs, et il renonça complètement au théâtre en avril 1840, au moment où il était arrivé à l'apogée de son talent de comédien. M. Lockroy ne s'est pas borné à être un excellent acteur ; c'est aussi un écrivain dramatique d'un réel mérite. Soit seul, soit en collaboration avec Scribe, Anicet Bourgeois, Arnould, Cogniard, Bourgeois, Cormon, Métespès, etc., il a écrit un grand nombre de drames, de comédies, de vaudevilles, de livrets d'opéra, etc., où l'on trouve de l'imagination et une parfaite entente des moyens scéniques. Nous citerons de lui : la Marraine, vaudeville en un acte (Gymnase, 1827) ; Catherine II, comédie en trois actes et en prose (Odéon, 1831), pièce qui eut un succès littéraire ; Un duel sous le cardinal de Richelieu, drame en trois actes mêlé de couplets, avec Edmond Badon (Vaudeville, 1832), que le public accueillit avec faveur ; le Mariage corse, comédie en un acte (1832) ; Perrinet-Leclerc ou Paris en 1418, drame historique en cinq actes (Porte-Saint-Martin, 1832), pièce dans laquelle l'auteur joua le principal rôle ; les Jours gras sous Charles IX, drame historique en trois actes (Vaudeville,1832) ; C'est encore du bonheur ou le Prédestiné, vaudeville en trois actes (Vaudeville,1833), où Arnal joua le rôle principal ; l'Impératrice et la Juive, drame en cinq actes (Porte-Saint-Martin, 1834) ; Karl ou le Châtiment, drame en 4 actes (Porte-Saint-Martin, 1835) ; le Frère de Piron, comédie-vaudeville eu un acte (Vaudeville, 1836) ; la Vieillesse d'un grand roi, drame en trois actes (Comédie-Française, 1837) ; le Bon garçon, opéra-comique en un acte, musique d'Eugène Prévost (Opéra-Comique, 1837) ; Marie Rémond, drame-vaudeville en trois actes (Vaudeville, 1839) ; Passé minuit, vaudeville en un acte (Vaudeville, 1839), petit chef-d'œuvre dans le genre comique ; les Trois épiciers, vaudeville en trois actes (Variétés, 1840), qui eut un grand succès ; le Chevalier du guet, comédie en deux actes (Variétés, 1840) ; Lafont aida à la vogue de cette pièce, digne de la Comédie-Française ; Charlot, vaudeville en trois actes (Variétés, 1840) ; le Maître d'école, vaudeville en un acte (Variétés, 1841) ; l’Extase, comédie en trois actes (Vaudeville, 1843) ; Deux compagnons du tour de France, vaudeville en deux actes, qui eut du succès (Variétés, 1845) ; Irène ou le Magnétisme, comédie-vaudeville eu deux actes (Gymnase, 1847) ; la Jeunesse dorée, drame en cinq actes (Ambigu, 1849) ; Bonsoir, monsieur Pantalon, opéra-bouffon en un acte, musique de Grisar (Opéra-Comique, 1851) ; la Croix de Marie, opéra-comique en trois actes, musique d’Aimé Maillart (Opéra-Comique, 1852) ; la Conscience, drame en cinq actes, avec Alexandre Dumas (Odéon, 1854), pièce dont le succès fut très grand ; le Chien du Jardinier, opéra-comique en un acte, musique de Grisar (Opéra-Comique, 1855) ; les Dragons de Villars, opéra-comique en trois actes, musique d'Aimé Maillart (Théâtre-Lyrique, 1856) ; la Reine Topaze, opéra-comique en trois actes, musique de Victor Massé (Théâtre-Lyrique, 1856) ; la Fée Carabosse, opéra-comique en trois actes, musique de Victor Massé (Théâtre-Lyrique, 1859) ; Ondine, opéra-comique en trois actes (Théâtre-Lyrique, 1863) ; etc. (Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 1866-1876)
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