Joseph-Adolphe LESAGE
Joseph-Adolphe Lesage (photo Paul Emile Pesme) [Musée Carnavalet]
Joseph LESAGE dit Joseph-Adolphe LESAGE
acteur et chanteur (basse chantante) français
(46 rue Flahaut, Rouen, 20 février 1828* – Paris 11e, 15 janvier 1891*)
Fils de Guillaume LESAGE (Montjoie [auj. Saint-Michel-de-Montjoie], Manche, 26 mai 1772 – av. 1857), marchand vinaigrier [fils de Guillaume LESAGE (1737 – Montjoie, 20 mars 1807*), laboureur], et de Marie Rose CABOT (Bourneville [auj. Bourneville-Sainte-Croix], Eure, 01 avril 1789 – ap. 1857), mariés à Bourneville le 01 octobre 1822*.
Elève de Provost au Conservatoire de Paris, il obtint un accessit (1849), un second prix (1851), puis un premier prix de comédie (1852), et fut pensionnaire à la Comédie-Française, où il débuta le 10 mai 1853 dans le Tartuffe (Orgon), et où il joua jusqu’en 1854. Il se dirigea ensuite vers le chant, et fut engagé au Théâtre-Lyrique en août 1856.
Il est décédé à soixante-deux ans, célibataire, dans la nuit du 15 au 16 janvier 1891, en son domicile 14 rue Crussol à Paris 11e. Il est enterré au cimetière parisien de Pantin (100e division).
Sa carrière au Théâtre-Lyrique
Il y débuta en 1856.
Il y créa le 27 décembre 1856 la Reine Topaze (Gritti) de Victor Massé ; le 26 mai 1857 les Nuits d’Espagne (le major Robinson) de Théophile Semet ; le 15 janvier 1858 le Médecin malgré lui (Géronte) de Charles Gounod ; le 29 septembre 1858 Broskovano (Jovitza) de Louis Deffès ; le 24 mars 1860 Gil-Blas (Don Vincent) de Théophile Semet ; le 17 juin 1860 Maître Palma (Palma) de Mlle Rivay ; le 08 février 1861 Madame Grégoire (Zurich) de Louis Clapisson ; le 18 mars 1862 la Chatte merveilleuse (Babolin) d’Albert Grisar.
Il y participa aux premières le 01 septembre 1857 d’Euryanthe de Weber [version française de Saint-Georges et de Leuven] ; le 08 mai 1858 des Noces de Figaro (Antonio) de Mozart [version française de Barbier et Carré] ; le 05 juin 1860 des Rosières (le Commandeur d’Apremont) de Louis-Ferdinand Hérold ; le 13 décembre 1861 la Tête enchantée de Léon Paliard.
Il y chanta Jaguarita l’Indienne (Hector Van Trump, 07 novembre 1861). |
Lesage est un homme d'esprit et de trop d'esprit même, puisque continuellement on le lui reproche, un comédien élève de Samson, et un chanteur qui a appris à chanter avec Merli. Cette incarnation d'une trinité en un seul être a fait qu'il a laissé le Théâtre-Français, où il eut de grands succès dans l'ancien répertoire, pour le Théâtre-Lyrique, où ses succès, là encore, furent vraiment mérités. Il créa Jaguarita et le Médecin malgré lui. C'est un comédien qui raisonne sa voix et son art, et qui sait, chose rare chez ses collègues. Un jour, après la première du Médecin malgré lui, Meillet entra au foyer en disant : — C'est horrible de jouer ces personnages de Molière, j'étais dans mes petits souliers !... — Et lui donc ! repartit Lesage. Aujourd'hui il hésite entre les deux carrières, nous lui conseillons de décider bientôt ; celle qu'il choisira sera la meilleure. (Yveling Rambaud et E. Coulon, les Théâtres en robe de chambre, 1866)
|