Auguste LEGRAND

 

 

 

 

Auguste LEGRAND

 

ténor français

(Paris, 1823 – Paris 9e, 27 octobre 1888*)

 

Fils de Jean Marie Alexandre LEGRAND et de Sophie PERRET.

Epouse à Paris ancien 1er le 06 février 1851* Eugénie Clarisse FLAIX (Chantilly, Oise, 17 avril 1825* – Paris 9e, 11 novembre 1888*), fille de François FLAIX (1803–), marchand boucher, et de Flore Elisabeth THURET (1805–).

 

 

Ténor comique et trial, il fut engagé au Théâtre-Lyrique dès son ouverture en 1847 (alors Opéra-National), y fut également régisseur, et y resta jusqu’en 1870. De 1875 à sa mort, il fut régisseur à l’Opéra-Comique, où il chanta des petits rôles.

En 1851, il habitait 52 rue de la Ferme-des-Mathurins à Paris 1er ; en 1855, 9 rue du Faubourg-du-Temple à Paris 10e. Il est décédé en 1888 à soixante-cinq ans en son domicile, 18 rue Rossini à Paris 9e.

 

 

 

Sa carrière au Théâtre-Lyrique

 

Il y débuta le 15 novembre 1847 en créant les Premiers pas de Carafa, Adam, Halévy et Auber.

 

Il y créa le 16 mars 1854 la Promise de Louis Clapisson ; le 16 décembre 1854 le Muletier de Tolède (don César) d’Adolphe Adam ; le 24 décembre 1854 A Clichy d’Adolphe Adam ; le 13 juin 1855 l’Inconsolable de Fromental Halévy ; le 14 septembre 1855 Une nuit à Séville (Fernand) de Frédéric Barbier ; le 27 octobre 1855 les Lavandières de Santarem (le Baron de Casilhas) d’Auguste Gevaert ; le 01 mars 1856 la Fanchonnette (le Chevalier de Soyecourt) de Louis Clapisson ; le 27 décembre 1856 la Reine Topaze (Manfredi) de Victor Massé ; le 10 juin 1857 le Duel du commandeur (Roger de Vaudreuil) de Théodore de Lajarte ; le 05 novembre 1857 Margot de Louis Clapisson ; le 21 janvier 1860 Ma tante dort (le Chevalier) d'Henri Caspers ; le 23 mars 1860 Gil-Blas (Don Cléophas) de Théophile Semet ; le 17 juin 1860 Maître Palma (Lorenzo) de Mlle Rivay ; le 01 septembre 1860 Crispin rival de son maître (Valère) d'Adolphe Sellenick ; le 08 mai 1861 Au travers du mur (Léon) de Joseph Poniatowski ; le 15 mai 1861 le Buisson vert de Léon Gastinel ; le 19 novembre 1861 la Nuit aux gondoles de Prosper Pascal ; le 13 décembre 1861 la Tête enchantée de Léon Paliard ; le 25 avril 1862 la Fleur du Val-Suzon de Georges Douay ; le 30 octobre 1862 Hymne à la musique de Charles Gounod ; le 01 mai 1863 les Fiancés de Rosa de Clémence Valgrand et le Jardinier et son seigneur (le Baron) de Léo Delibes ; le 09 septembre 1864 l'Alcade (Fabien) d'Ernest Uzépy ; le 29 mars 1865 le Mariage de Don Lope (Don Gusman) d’Edouard de Hartog ; le 14 janvier 1867 Déborah (Robin Chrystal) d'Alphonse Devin-Duvivier ; le 08 février 1867 Sardanapale (Piana) de Victorin Joncières ; le 27 avril 1867 Roméo et Juliette (Benvolio) de Gounod ; le 05 mars 1869 En prison (Trombolino) d’Ernest Guiraud.

 

Il y participa à la première le 25 avril 1854 de la Reine d’un jour d’Adolphe Adam ; le 23 mai 1856 de Richard Cœur de Lion (Florestan) d’André Modeste Grétry ; le 08 mai 1858 des Noces de Figaro (Bazile) de Mozart [version française de Barbier et Carré] ; le 21 janvier 1862 de Joseph (Siméon) d’Etienne Méhul ; le 24 décembre 1863 Rigoletto (Matteo Borsa) de Giuseppe Verdi [version française d'Edouard Duprez] ; le 16 novembre 1868 de l'Irato ou l'Emporté (le Docteur) d'Etienne Méhul.

 

Il y chanta la Perle du Brésil (un Chef brésilien, 1858) ; Obéron (Obéron, 1863) ; le Freischütz (Ottokar) de Weber.

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Il y débuta en 1876.

 

Il y créa le 10 mars 1879 la Courte échelle (Bellegarde) d’Edmond Membrée ; le 19 janvier 1884 Manon (le Portier) de Jules Massenet.

 

 

 

 

Date de la création du théâtre [Théâtre-Lyrique]. Un artiste consciencieux et intelligent, qui rend de grands services à une direction. Jouant tout au pied levé, connaissant bien le répertoire, Legrand fait partie de cette véritable classe d'artistes qui n'ont pas de faux amour-propre, qui sont toujours à la disposition de la direction, et acceptent indifféremment tous les rôles. Le public sait reconnaître et apprécier ces vrais serviteurs de l'art.

Excellent musicien et une des plus belles jambes des théâtres parisiens, on croirait ses maillots garnis, il n'en est rien.

(Yveling Rambaud et E. Coulon, les Théâtres en robe de chambre : Théâtre-Lyrique impérial, 1866)

 

 

M. Auguste Legrand, régisseur de l'Opéra-Comique, est mort hier, après une très courte maladie. La pleurésie qui l'avait pris la semaine dernière a dégénéré en fièvre typhoïde et l'a enlevé en quelques jours.

Auguste Legrand était pensionnaire au Conservatoire en 1845-46, en même temps que Gueymard, Barbot, Balanqué, etc.

Il débuta le jour de l'ouverture de l'Opéra-National fondé par Adolphe Adam dans le local de l'ancien Cirque du boulevard du Temple.

Il a passé ensuite plusieurs années en province et était rentré au Théâtre-Lyrique (ancien Théâtre-Historique) sous la direction d'Edouard Seveste.

Il prit les fonctions de régisseur, alors que M. Carvalho dirigeait la scène de la place du Chatelet, sans cesser d'appartenir au Théâtre-Lyrique comme artiste. En 1875, sous la direction Du Locle, il entra à l'Opéra-Comique comme régisseur de l'administration et des écritures. Il a continué à occuper ces fonctions, sous la direction Carvalho, et jusqu'à sa mort, sous la direction Paravey. Agé de 66 ans, il en paraissait à peine 55.

Ses obsèques auront lieu demain matin.

(le Figaro, 28 octobre 1888)

 

 

Deux enterrements d'artistes ont eu lieu ce matin : celui de Bouffé, à Notre-Dame d'Auteuil, et celui d'Auguste Legrand, régisseur de l'Opéra-Comique, à Notre-Dame-de-Lorette.

Tous les lecteurs de la Liberté savent ce qu'était Bouffé, dont nous avons donné hier une courte biographie. Nos « A travers champs » contiennent aujourd'hui quelques détails très intéressants sur cet éminent artiste.

Auguste Legrand, moins connu, avait cependant quarante et quelques années de service au Théâtre-Lyrique et à l'Opéra-Comique, auxquels il appartint successivement.

Il avait débuté au Théâtre-Lyrique du boulevard du Temple, alors nommé « Opéra-National », sous la direction de Seveste, en qualité de ténor léger. Il avait une jolie voix et beaucoup d'élégance et de distinction comme comédien.

Malheureusement, il perdit de bonne heure ses moyens et il dut se résigner à ne plus jouer que de petits rôles, en joignant à son emploi d'artiste celui de régisseur.

Il resta dans ces doubles fonctions au Théâtre-Lyrique jusqu'à l'incendie de la salle de la place du Châtelet, sous la Commune. Plus tard, il fut engagé [à l’Opéra-Comique] par M. Du Locle comme régisseur général et pour jouer les utilités. Il conserva sa situation dans ce théâtre jusqu'à sa mort, survenue à la suite d'un refroidissement, qui le prit un des soirs de la semaine dernière, en rentrant chez lui.

Auguste Legrand était fort aimé de ses camarades et amis. On a pu en juger par la foule considérable qui assistait à ses obsèques ce matin.

(la Liberté, 30 octobre 1888)

 

 

 

 

 

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