Jeanne LECLERC
Jeanne Leclerc dans Mignon (Philine), photo atelier Nadar [BNF]
Jeanne Clotilde LECLERCQ dite Jeanne LECLERC
soprano français
(14 rue de Tenremonde, Lille, Nord, 03 août 1860* – Paris 9e, 19 août 1914*)
Fille de Gustave Alfred LECLERCQ (Lille, 23 novembre 1830* –), boucher, et d'Elizat Joseph DESMAZIÈRES (Wavrin, Nord, 24 mai 1829* –).
Elève de Duprez et de Mme Edouard Colonne, elle a débuté à la Gaîté le 19 mars 1888 en créant le Bossu (Aurore de Nevers) de Charles Grisart. Engagée en novembre 1889 à l'Opéra-Comique, elle y a chanté la plupart des rôles de sopranos légers. Elle a donné des représentations à Monte-Carlo, puis elle est rentrée à l'Opéra-Comique en avril 1891. Le 21 mars 1899 elle a créé à Monte-Carlo Messaline (Tyndaris) d'Isidore de Lara. Toujours en 1899, elle est apparue dans Lucie de Lammermoor (Lucie) au Théâtre de la Renaissance aux côtés d'Emile Cossira et de Soulacroix ; le 08 novembre de cette même année, elle y créa Daphnis et Chloé (Chloé) d'Henri Maréchal. Elle a également chanté en province et à l'étranger, notamment au Covent Garden de Londres où elle a interprété le Chalet (Bettly) en 1899. Henry Février a transcrit et harmonisé Plaisir d'amour de Martini et l'a dédicacé à Jeanne Leclerc et à M. Duverdray.
En 1895, elle habitait 28 boulevard Saint-Denis à Paris 10e ; en 1911, 13 bis rue des Mathurins à Paris 9e, où elle est décédée en 1914, célibataire, à cinquante-quatre ans. Elle est enterrée au cimetière parisien de Pantin (53e division).
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Elle y débuta en 1889.
Elle y créa le 30 mai 1890 la Basoche (1re Jeune Fille) d'André Messager ; le 25 septembre 1893 Madame Rose (Rosette) d'Antoine Banès ; le 07 juin 1895 Pris au piège (Hortense) d'André Gedalge ; le 26 novembre 1895 Xavière (Mélie) de Théodore Dubois.
Elle y participa à la première le 06 mars 1896 d'Orphée et Eurydice (l'Amour) de Gluck.
Elle y chanta Mireille (Clémence, 29 novembre 1889 ; Mireille) ; Carmen (Micaëla) ; le Déserteur (Jeannette) ; les Dragons de Villars (Georgette) ; la Flûte enchantée (une Fée) ; Lakmé (Ellen) ; Manon (Javotte ; Poussette) ; Mignon (Philine) ; les Noces de Jeannette (Jeannette) ; le Pardon de Ploërmel (un Pâtre) ; Philémon et Baucis (Baucis) ; Richard Cœur de Lion (Laurette) ; Werther (Sophie). |
M. Dufriche (le berger Myrtil) et Jeanne Leclerc (Zélide) dans la Guirlande ou les Fleurs animées de Rameau au théâtre de Verdure de Charles Bordes (août 1903)
Concerts du Châtelet. — Mlle Jeanne Leclercq a chanté d'une voix juste, pure et d'un timbre très agréable un air de la Création d'Haydn. L'auditoire lui a été immédiatement sympathique, car on a vu, dès les premières notes, qu'elle chantait avec beaucoup de goût et de style. L'air de la Reine de la nuit de la Flûte enchantée lui a fourni l'occasion d'aborder des difficultés d'un caractère particulièrement délicat et dans lesquelles la virtuosité joue un rôle prépondérant. On l'a beaucoup et très légitimement applaudie. (Amédée Boutarel, le Ménestrel, 21 décembre 1890)
La semaine dernière est morte, à Paris, à l'âge de cinquante ans, Mlle Leclercq. Douée d'une fort jolie voix de soprano léger, ayant acquis une maîtrise peu ordinaire, Mlle Jeanne Leclercq appartint pendant pas mal d'années à l'Opéra-Comique où elle fit applaudir ses réelles qualités de cantatrice. Ayant dû renoncer au théâtre, elle s'était, depuis quelque temps déjà, adonnée au professorat. (le Ménestrel, 29 août 1914)
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Jeanne Leclerc en 1895
Discographie
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Air du Rossignol "Au bord du chemin" extrait des Noces de Jeannette de Massé Jeanne Leclerc (Jeannette), Piano et Flûte Odéon 36126, mat. XP 1623, enr. à Paris en 1905
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