Félix HUGUENET
François HUGUENET dit Félix HUGUENET
acteur et chanteur d'opérette français
(passage Couderc, Lyon 2e, Rhône, 10 mai 1858* – Antibes, Alpes-Maritimes, 18 novembre 1926*)
Fils de Claude HUGUENET (1819 – av. 1898), chapelier, et de Stéphanie Léonie LÉGER (1828 – av. 1898).
Epouse à Paris 9e le 06 avril 1898* Juliette SIMON-GIRARD (1859–1959), cantatrice.
De sa liaison avec Henriette DOYEN dite DANGEVILLE (1862 –), artiste dramatique, est né Henri HUGUENET (Paris 17e, 16 février 1887* – Saint-Cloud, Seine-et-Oise [auj. Hauts-de-Seine], 19 octobre 1964), employé de commerce.
Fils d'un chapelier, il joua d'abord en province et dans des tournées à l'étranger, puis se rendit à Paris où, après des débuts difficiles, il fut engagé aux Variétés (1886), au Palais-Royal (1888), aux Menus-Plaisirs (1892), aux Bouffes-Parisiens, où il chanta l'opérette. Il y reprit le rôle de Puycardas dans Miss Helyett qu’il joua quatre cent cinquante fois. Remarqué pour la sincérité de son jeu, sa finesse, ses qualités de comédien, il fut engagé, en 1896, au Gymnase, où il obtint un succès éclatant dans l'archiduc Paul de la Carrière, d'Hermant. En 1898, il épousa Mme Simon-Girard, fit une tournée en Russie, puis joua à Paris, tantôt au Vaudeville, tantôt au Gymnase, et fut très applaudi dans Madame Sans-Gêne, Georgette Lemeunier, la Robe rouge, etc. Cet artiste a continué de faire applaudir ses brillantes qualités de comédien dans diverses créations : l'Archiduc Paul, Lucette, Joujou, le Secret de Polichinelle, l'Age d'aimer, etc. Après avoir joué à la Renaissance (1906), il entra à la Comédie-Française (1908), mais n’y resta que deux ans. Revenu aux théâtres du Boulevard, il termina sa brillante carrière au Vaudeville, avec la Tendresse (1921) et la Chair humaine (1922). Le 28 décembre 1918, il a participé à la première de la Fille de Madame Angot (Larivaudière) de Charles Lecocq à l'Opéra-Comique. Il a fondé en mai 1917 l’Union des Artistes et a été nommé le 24 mai 1924 chevalier de la Légion d’honneur.
En 1895, il était domicilié 65 rue de Courcelles à Paris 8e ; en 1922, 66 rue de la Chaussée-d'Antin à Paris 9e. Il est décédé en 1926 à soixante-huit ans, dans sa villa Toledad, boulevard du Littoral à Antibes. Il est enterré au cimetière des Batignolles (24e division).
Félix Huguenet en 1895
opérettes créées
la Femme de Narcisse (Narcisse) de Louis Varney (Renaissance, 14 avril 1892) le Brillant Achille (Achille Toupart) de Louis Varney (Renaissance, 21 octobre 1892) Mam’zelle Carabin d’Emile Pessard (Bouffes-Parisiens, 03 novembre 1893) les Forains (Paul Vaubert) de Louis Varney (Bouffes-Parisiens, 09 février 1894) le Bonhomme de neige (Van Gluten) d'Antoine Banès (Bouffes-Parisiens, 19 avril 1894) l’Enlèvement de la Toledad (le Capitaine Antonio) d’Edmond Audran (Bouffes-Parisiens, 17 octobre 1894) la Duchesse de Ferrare (Briancourt) d’Edmond Audran (Bouffes-Parisiens, 25 janvier 1895) la Dot de Brigitte (le Colonel) de Gaston Serpette et Victor Roger (Bouffes-Parisiens, 06 mai 1895) la Belle Epicière de Louis Varney (Bouffes-Parisiens, 16 novembre 1895)
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Félix Huguenet dans Par le fer et par le feu (Zagloba) de Maurice Bernhardt
Il suffirait d'examiner les diverses physionomies dramatiques de M. Félix Huguenet que nous reproduisons ici, pour saisir à quel degré ce grand comédien pousse l'art et le souci de se transformer. Et nous le proclamerions pour cela le plus parfait artiste de composition qui soit aujourd'hui, si le terme appliqué la plupart du temps à des acteurs dont le principal mérite est de savoir si bien se maquiller que de rôle en rôle jamais ils ne se ressemblent à eux-mêmes, n'avait en même temps quelque chose qui honore et qui limite leur art. M. Félix Huguenet n'est pas de ceux-ci, car c'est d'abord et surtout par le dedans qu'il compose ses personnages. Chacun d'eux s'installe, en quelque sorte, en lui si complètement que l'artiste trouve avec autant d'aise l'ensemble des traits, des réflexes, des tics, des façons d'être, qui en identifient le caractère et la situation sociale, que si depuis longtemps il était réellement le personnage. L'extérieur : c'est-à-dire la tête, les vêtements, etc., sont toujours en accord parfait avec l'individu, mais constituent bien plutôt des détails qui en parachèvent la vérité totale que les éléments primordiaux qui le déterminent.
L'aisance et la spontanéité d'un jeu aussi fouillé, aussi minutieux, nous prouve quel instinct prodigieux de la vérité humaine guide M. Félix Huguenet dans son art. On y chercherait vainement une trace d'effort, d'application : c'est qu'il saisit un personnage dans son ensemble, dans sa synthèse, plutôt qu'il n'en superpose les divers traits. Nous voyons la vie jaillir de lui — en même temps simple et complexe — comme des êtres qui nous entourent : et il ne s'agit pas ici de ce naturel de théâtre trop brillant, trop sûr de soi, et qui, presque autant que la contrainte, fausse la vérité, mais de ce naturel que nous avons tous et qui n'a rien d'apparent... De même que pour Brummel, et à juste titre, l'homme bien habillé était celui dont, à première vue, on ne remarquait pas le costume, l'acteur vraiment naturel devrait être celui chez qui on remarque à peine le naturel. Et, de fait, on ne songe pas à admirer M. Félix Huguenet dans ses premières répliques, car celles-ci ont la grisaille de la vie courante ; ce n'est que peu à peu que, pris par son jeu comme on le serait par la réalité même, on saisit la valeur effacée et comme invisible d'un tel art. Nul de nos meilleurs comédiens n'égale M. Félix Huguenet en légèreté. Que son personnage soit âpre ou frivole, aimable ou antipathique, jamais son jeu ne cesse d'être aéré, détendu, jamais le trait n'est appuyé, ni le relief massif. Le maximum d'impression est obtenu par le minimum de dépense morale et physique. Dans un silence pris à propos, un geste furtif, un froncement de sourcil, un regard au ciel, il fait percevoir une nuance psychologique ou un état d'âme qu'un long développement ne ferait pas comprendre avec plus de précision. Au dernier acte de Monsieur Brotonneau, il changeait de poche, en cachette, une photographie. Jamais je n'oublierai avec quelle discrétion il réalisait ce jeu de scène, ni tout ce qu'il y faisait tenir.
Ainsi fait à l'image de la vie, le talent de M. Félix Huguenet sait s'assouplir à l'expression de ses aspects les plus divers. Le créateur de la Robe Rouge ne s'est pas spécialisé dans un emploi ; et il a tenu ou est capable de tenir avec une égale perfection tous les rôles de comédie s'accordant avec son physique : les vaniteux comme les modestes, les brillants comme les humbles, les roublards comme les naïfs. Quatre de ses meilleurs rôles sont certainement Denis Roulette de Sire, M. Jouvenel du Secret de Polichinelle, le baron Courtin du Foyer, le comte de Larzac de Papa. Or, qu'ont de commun, entre eux, cet ancien gamin de Paris lancé dans une aventure héroï-comique, ce grand'père tendre et timoré, cet aventurier légal bluffeur et portant beau, ce quinquagénaire brillant et léger ? M. Félix Huguenet possède également une fantaisie discrète et irrésistible qui dans certains rôles l'égale aux plus grands comiques. Mais c'est dans Mouzon de la Robe Rouge qu'il atteignit aux cimes de son art. Il faut l'y avoir vu pour savoir quelle richesse humaine, quelle infinité d'observations il pouvait faire tenir dans un jeu si discret et si léger. Saisissant tous les détails qui marquent et révèlent la déformation professionnelle de son personnage, il nous en donne un portrait à la fois saisissant de vérité individuelle et fixant le type définitif, synthétique, du juge d'instruction, tel que l'a conçu, d'après nature, M. Brieux. Qu'il étale devant ses confrères sa présomption et sa vanité, qu'il laisse percer sa vulgarité d'âme de noceur de province, qu'il se montre, devant l'accusé, intimidant ou patelin, il n'a pas un moment où il ne semble saisi, par des oreilles et des yeux indiscrets, dans le vif de sa vie de chaque jour...
Retracer la carrière de M. Félix Huguenet serait refaire l'histoire du boulevard depuis trente ans. Il n'est pas un théâtre de Paris où il n'ait joué, sauf l'Odéon. Contrairement à ce que l'on croit, c'est dans la comédie qu'il débuta. Il fit seulement un détour dans l'opérette où il réussit brillamment ; mais les théâtres comiques le reprirent vite. Il est dommage — pour celle-ci — qu'il n'ait fait que passer à la Comédie-Française où il eût égalé les artistes de la grande époque. Il y remporta les plus grands succès de sa carrière dans Sire, le Foyer et la Robe Rouge, — qu'il avait créée au Vaudeville à côté de Réjane. Tartuffe ne lui fut pas favorable : il ne pouvait, si tardivement prendre fructueusement contact avec le classique : mais n'a-t-il pas fait, de bien des personnages modernes, des types d'une largeur classique ? Il n'eût pas, en tout cas, fait à la Comédie-Française une plus belle série de créations que celles que, depuis, il fit un peu partout ; il eût seulement gagné, à y rester, d'avoir, quelques années plus tôt, ce ruban rouge qui, aujourd'hui, le remet à son vrai plan. (Jean Manégat, le Théâtre, 15 octobre 1924)
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M. Huguenet a succombé à la maladie dont il souffrait depuis plusieurs mois, et qui inquiétait depuis quelque temps ses nombreux amis. Avec lui disparaît un des plus grands artistes dramatiques de l'heure présente. M. Huguenet était né à Lyon, en 1858. Il interpréta d'abord de nombreuses opérettes : Mam’zelle Carabin, l'Enlèvement de la Toledad, les Forains, la Duchesse de Ferrare. Puis il joua la comédie, et ce fut alors une série de créations magistrales, qui placèrent Huguenet au premier rang des comédiens de ce temps. Quand il joua, au Théâtre-Français, le Foyer et Sire, une de ses plus célèbres partenaires, Mme Pierson, disait que, avec lui, on était sans difficulté dans le ton juste, tant lui-même était naturel et vous entraînait dans son sillage. Au moment de signer le contrat qui l'aurait attaché à la Comédie-Française comme sociétaire à part entière, il reprit sa liberté, et il joua de nouveau dans les grands théâtres du boulevard. Parmi ses créations les plus fameuses, on peut signaler le grand-duc dans la Carrière, d'Abel Hermant ; le juge d'instruction dans la Robe rouge ; le vieux père dans le Secret de Polichinelle ; il a joué dans Marraine, le Voleur, la Tendresse, etc... M. Huguenet a fait plusieurs tournées en Amérique du Sud et en Europe avec un grand succès, et de l'une d'elles il rapporta une belle somme pour les aveugles de la guerre. Il était membre du comité de la Société des artistes dramatiques et chevalier de la Légion d'Honneur. Il avait épousé Mlle Juliette Simon-Girard, la célèbre divette d'opérette. La mise en bière de M. Huguenet a eu lieu hier soir, à la villa Toledad, au cap d'Antibes. Le cercueil partira d'Antibes dimanche matin, par l'express de 9 heures. Inhumation au cimetière du Père-Lachaise. (Journal des débats, 21 novembre 1926)
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Félix Huguenet [photo Nadar]
Cinquante ans de théâtre, quatre-vingt-cinq pièces, deux cent soixante actes, et quarante auteurs avec lesquels il ne se brouilla jamais, tel fut le bilan de ce grand seigneur du théâtre, qui servit toujours avec probité l'art dramatique. Son père avait à Lyon un magasin de chapellerie, place des Célestins, à côté du théâtre de ce nom. A quinze ans, Félix Huguenet joue déjà de petits rôles au théâtre des Variétés de Lyon. En 1876, à dix-huit ans, il tient le rôle de Philippe d'Aulnay dans la Tour de Nesle, à Saint-Etienne. Puis il passe par Genève, et fait partie d'une tournée en Italie. Il ne vient à Paris qu’une fois libéré du service militaire, mais ses débuts sont excessivement difficiles. Il erre du théâtre Beaumarchais à Belleville, de Montparnasse à Montmartre ; on le voit à Ba-Ta-Clan. Il connaît la pauvreté, la fatigue, la faim ; il s'exerce dans tous les genres, et c'est peut-être cette rude école qui fait de lui le type de comédien le plus brillant, et le plus consciencieux, et sans doute le plus humain des acteurs du Boulevard, car Félix Huguenet fut peut-être le seul comédien français que l'on n'ait pas fait prisonnier de son succès. En 1886, il est enfin engagé aux Variétés, et en 1888 au Palais-Royal où il reprend Ma camarade et Divorçons. Mais, bientôt dégoûté de ne faire aucune création, il part pour l'Amérique avec Mme Judic et Coquelin aîné, et c'est à son retour que — bien que ne possédant qu'un filet de voix — il parvient à se faire engager aux Bouffes-Parisiens où il reprend le rôle de Puycardas dans Miss Helyett qu'il joue quatre cent cinquante fois. De ce jour, il est connu, et c'est ainsi à l'opérette que ce grand comédien doit son premier succès. Engagé aux Menus-Plaisirs (1892), à la Renaissance, revenu aux Bouffes (1893) puis au Palais-Royal, ses créations, à cette époque de sa carrière (1888-93), sont : la Femme de Narcisse, le Brillant Achille, le Veglione, Mademoiselle Carabin, l'Enlèvement de la Toledad, la Duchesse de Ferrare, les Forains, la Dot de Brigitte, la Belle Epicière. Il passe d'un genre à l'autre avec une souplesse, une intelligence, une fantaisie charmantes, une bonhomie qui lui est propre. Il crée au Palais-Royal le rôle de Pontagnac dans le Dindon (1895) ; au Vaudeville, puis au Gymnase, il reprend la Famille Pont-Biquet (rôle créé par José Dupuis). Tantôt il crée, tantôt il reprend plusieurs rôles très importants : l'archiduc Paul dans la Carrière, Cascart dans Zaza, Journay dans Georgette Lemeunier, Piton Labaumette dans Marraine, Pagevin dans Un conseil judiciaire, Barras dans Paméla, Montbrizard dans Fiancé malgré lui, Bachelier dans Villa Gaby. Dans la Robe rouge (1900) il remporte un immense succès personnel dans le rôle d'un magistrat politicien, ambitieux sans scrupules, au regard froid, aux lèvres pincées, à la parole cassante et brève ; au Gymnase, il joue Hermance a de la vertu, la Bascule (1901) ; Joujou, l'Archiduc Paul, Lucette (1902) ; le Secret de Polichinelle (1903). Voici maintenant dans cette pièce le bourgeois, à la barbe grise encadrant un honnête visage où brillent deux yeux pleins d'ingénuité. Dès la première scène on a deviné le personnage, tout à la fois épais et finaud, débonnaire et jaloux de son autorité. Il reprend aux Variétés la Boule (1904), Par le fer et par le feu (théâtre Sarah-Bernhardt) ; revient en 1905 au Gymnase pour jouer l'Art d'aimer et l'Enfant chérie, rôle d'un vieil amoureux qui n'arrive pas à se débarrasser de sa jeunesse ; à la Renaissance, en 1906, il crée les Passagères et le Voleur ; à la Porte-Saint-Martin, le Chevalier d'Eon ; à l'Athénée, le Chant du cygne. La Comédie-Française lui ouvre enfin ses portes (7 décembre 1908) pour jouer le Foyer. On l'utilise dans son succès de la Robe rouge (reprise) ; on écrit pour lui une pièce, Sire, où il fait encore valoir toutes ses qualités ; et, dans le classique, il établit un remarquable Tartufe. Un goût violent d'indépendance ne lui permet pas de marquer le pas. Il quitte volontairement la maison de Molière en 1910, et regagne le Boulevard où l'attendent de nouveaux triomphes. Au Gymnase, c'est Papa, pièce dans laquelle il crée un type d'homme du monde sur lequel la cinquantaine a glissé ; puis l'Amour défendu. Il est devenu dès lors un objet de respect pour ses cadets. On dit : « le genre Huguenet », « jouer comme Huguenet ». En 1912, à la Porte-Saint-Martin, il joue la Crise, les Flambeaux. En 1913, il part pour l'Amérique, et en 1914 il revient pour créer Madame, et ensuite Monsieur Brotonneau (Porte-Saint-Martin). Pendant la Guerre, il joue les Huns et les autres, au théâtre Antoine (1915) ; reprend Miquette et sa mère aux Variétés (1916) ; fonde l'Union des Artistes, un de ses plus beaux titres de gloire, en 1917 ; crée Notre image (théâtre Réjane, 1918). En 1919, il reprend Lysistrata (théâtre Marigny), crée au Vaudeville la Tendresse (1921), la Chair humaine (1922), et entre temps reprend Amants au Gymnase. Mais ce qu'on ne saurait trop rappeler c'est que, pendant la Guerre, ce cœur généreux entreprit dans l'Amérique du Sud une grande tournée de propagande française, et qu'il en rapporta une forte somme qu'il versa aux œuvres de bienfaisance. Pendant un demi-siècle de carrière, ce très grand artiste, a dit Robert de Flers, fut un très brave homme. Sa bonté faisait partie de son talent, et comme on lui demandait, un jour, quel était le sentiment qu'il aimait le mieux exprimer sur la scène : « L'amour malheureux », répondit-il, parce que c'est celui qui vous oblige à pardonner le plus souvent. » Félix Huguenet eut, de plus, le souci constant de défendre sa profession, et de lui conquérir sans. cesse plus de respect et plus d'estime. L'un de ses plus beaux rôles fut celui qu'il remplit dans la fondation de l'Union des Artistes ; et lorsque, en 1924, le ministre de l'instruction publique lui décerna la croix de chevalier de la Légion d'honneur, on sut que cette croix avait été demandée par plus de deux cents comédiens français, appuyés par tous les auteurs. Huguenet fut membre du jury d'admission au Conservatoire, et membre du Comité de la Société des Artistes dramatiques, à laquelle il se dévoua généreusement. Ayant terminé sa tâche, Huguenet se retira au cap d'Antibes. C'est là qu'il mourut ; gravement malade, il avait espéré trouver la guérison par le soleil du Midi. Félix Huguenet laissera une place vide dans l'histoire du théâtre, et c'est à la reprise des rôles qu'il avait créés avec tant d'intelligence et de science que l'on se rendra compte du talent qu'il fallait avoir pour les faire si bien passer de la fiction poétique dans la demi-réalité du théâtre. Huguenet avait épousé Mme Simon-Girard, la créatrice des Cloches de Corneville. (Henry Lyonnet, Larousse mensuel illustré, mars 1927)
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