Marguerite HERLEROY
Marguerite Herleroy en 1912
Caroline Fernande Marguerite CUNY dite Marguerite HERLEROY
soprano français
(Lierre, province d'Anvers, Belgique, 21 janvier 1875* – 1964)
Fille d'Auguste Jean Baptiste CUNY (Longchamp [auj. Longchamp-sur-Aujon], Aube, 16 septembre 1840* – Paris 10e, 28 février 1904*), brasseur [fils de Charles Joseph CUNY (Saint-Nabord, Vosges, 12 janvier 1804 – Colombey-les-Deux-Eglises, Haute-Marne, 05 août 1869), brasseur], et de Marguerite Charlotte Aline MIGNON (Neufchâteau, Vosges, 27 janvier 1845* – Neufchâteau, 24 avril 1894*), mariés à Neufchâteau le 11 avril 1866*.
Sœur de Charles Louis CUNY (Neufchâteau, 13 mai 1867* – Paris 8e, 23 avril 1931*), général de brigade.
Epouse à Neufchâteau le 16 avril 1895* Nicolas Edmont HERBINET (Fresnois-la-Montagne, Moselle [auj. Meurthe-et-Moselle], 21 décembre 1866* – Saint-Pierre-la-Garenne, Eure, 09 avril 1940), vétérinaire de l'armée, maire de Saint-Pierre-la-Garenne de 1931 à 1940.
Elle travailla sa voix à Paris avec Pauline Viardot. Elle débuta en 1906 au concert à Monte-Carlo, puis en 1908 à l’Opéra-Comique. Elle se produisit également sur les grandes scènes françaises (Dijon, Nice, Biarritz), et étrangères : à Monte-Carlo [première de l’Or du Rhin (Freia) en 1909], à l’Opéra de la Cour de Saint-Pétersbourg [Thaïs, Manon], à la Monnaie de Bruxelles, au Covent Garden de Londres en 1913, ainsi qu’en Espagne. Elle s’adonna ensuite au concert, en particulier comme interprète de mélodies françaises. Elle fut nommée chevalier de la Légion d’honneur le 02 novembre 1938 sur demande du ministère de l’Education nationale.
En 1911, elle habitait 1 square Métropole à Paris 7e ; en 1922, 61 rue Jouffroy à Paris 17e ; en 1942, 136 boulevard Malesherbes à Paris 17e et "Reine-Marguerite" au Cap d'Antibes (Alpes-Maritimes).
bottin mondain de 1942
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Elle y débuta le 23 décembre 1908 dans Carmen (Frasquita).
Elle y créa le 10 mars 1909 Solange (Laure) de Gaston Salvayre ; le 08 décembre 1909 Myrtil (2me Jeune Fille) d'Ernest Garnier ; le 30 mai 1910 On ne badine pas avec l'amour (Nicole) de Gabriel Pierné.
Elle y chanta Carmen (Micaëla) ; Cendrillon (le Prince charmant) ; Manon (Manon) ; Phryné (Lampito) ; la Légende du point d'Argentan (l'Errante). |
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Elle y débuta le 28 août 1921 dans Faust (Marguerite). |
Marguerite Herleroy par Abel Faivre
Marguerite Herleroy en 1909 [photo Paul Berger]
Marguerite Herleroy dans Manon (Manon) en 1910
Marguerite Herleroy dans le Barbier de Séville (Rosine) à la Gaîté-Lyrique en 1913 [photo Félix]
Parmi le groupe fidèle des cantatrices qui ont l'honneur intermittent de collaborer au septennat glorieux et tyrannique de M. et Mme Albert Carré, directeurs de l'Opéra-Comique, se détache Mme Marguerite Herleroy, une des plus distinguées pensionnaires de la maison Favart (Léoncavagni et Puccinello, successeurs). Svelte et grande, ayant le don des attitudes élégantes et des mouvements harmonieux, le visage d'une vivacité fine et spirituelle, Mme Herleroy est une artiste consciencieuse, qui possède une voix de soprano des plus pures et des mieux timbrées qui soient et qui s'en sert avec un art achevé. Elle retint l'attention de la critique pour la manière extrêmement personnelle dont elle traduisit les rôles qui lui furent confiés ; elle fut, entre autres, le « Prince Charmant » de Cendrillon, portant le travesti avec une aisance remarquable et séduisante par la générosité de son organe. Collaboratrice précieuse de M. Fourdrain, elle joua avec autant de perfection que de sobriété « l'Errante » de la Légende du Point d'Argentan, rôle qui, sans être d'une extrême importance vocale, est pourtant celui auquel s'attache l'intérêt principal de l'œuvre. Sur cette même scène de l'Opéra-Comique, elle se montra une tendre Micaëla, puis égrena d'agréables notes cristallines dans la vive ariette de Lampito, et l'illustre Saint-Saëns vient, d'ailleurs d'agréer Mme Herleroy pour interpréter à Alger, en février prochain, le rôle de Phryné elle-même, pendant la grande quinzaine de gala réservée au Maître qui dirigera en personne les répétitions de ses ouvrages. Après avoir triomphé en province dans le répertoire et principalement dans Manon, cette jeune cantatrice aborda le drame wagnérien et cette évolution, qui ne pouvait être tentée que par une musicienne consommée nous permit de l'applaudir à Monte-Carlo, dans les plaintes de Freïa (Or du Rhin), où elle fut assez touchante et assez exquise « pour que, assure Willy l'Infaillible, les dieux la regrettent avec tant d'angoisse ». Mme Herleroy a obtenu également de justes succès comme cantatrice de concert, en traduisant d'une diction nette et impeccable, la poésie expressive des lieder douloureux de Schumann ou des mélodies pathétiques de Schubert. Bizet, à qui on demandait où en était son ouvrage de Carmen, répondit : « Je viens de l'achever. Il m'a donné beaucoup de mal : j'ai tâché d'être simple ! je crois y être parvenu. » Toute la conception esthétique de Mme Herleroy peut s'indiquer dans cette belle et sincère réponse. Mme Herleroy estime, en effet, que « l'art est de laisser croire à la facilité » ; si, dans ses compositions, rien n'est abandonné au hasard et si les nuances sont très minutieusement observées et mises en lumière avec un soin qui témoigne d'une étude approfondie et d'un louable souci de perfection, son jeu paraît à ce point naturel qu'elle ne semble pas jouer mais vivre ses rôles. Charme et distinction, tels sont les deux mots qui synthétisent le mieux les qualités artistiques de cette intéressante et sympathique cantatrice qui s'est noblement vouée à la gloire de la grande et vraie Musique. (Léon Passurf, Paris qui chante n° 539, 02 août 1913)
Mme Herbinet (dite Herleroy), née Caroline-Fernande-Marguerite Cuny, à Paris : a donné sans compter le concours de son talent à de nombreux concerts de bienfaisance, aimant surtout à apporter un peu de joie aux malades et blessés de nos hôpitaux. Sensible à toutes les misères créées par la guerre a répondu généreusement chaque fois qu'il a été fait appel à sa charité par des dons en argent ou en nature. (médaille de bronze de la Reconnaissance française, Journal Officiel, 12 décembre 1920)
A l’Opéra. A la fête des Ailes, Mme Marguerite Herleroy s’est tirée avec beaucoup d’à-propos d’une situation délicate. Elle venait de chanter deux morceaux et devait en chanter un encore quand un officier aviateur lui apporta une gerbe de fleurs. - Mais je n’ai pas fini, lui dit-elle. En costume d’impératrice Eugénie, elle ne pouvait se charger d’un bouquet qui eût gêné son geste. L’aviateur, gêné à son tour, n’osait remporter le bouquet et restait sur la scène au port d’armes avec sa gerbe de fleurs ; des murmures railleurs s’élevaient dans la salle. C’est alors que Mme Herleroy eut l’idée de s’approcher de l’aviateur et de lui adresser les paroles de la romance. Les sourires se changèrent en applaudissements et, à chaque rappel, l’aviateur dut revenir saluer avec l’artiste. (le Cri de Paris, 30 janvier 1927)
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Marguerite Herleroy en 1913
Marguerite Herleroy, sur son cheval favori "Lampito" [rôle qu'elle a chanté dans Phryné] en 1911
Discographie
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publicité de 1913