Rose HEILBRONNER
Rose Heilbronner, photo Reutlinger [BNF]
Rosa HEILBRONNER dite Rose HEILBRONNER
soprano français
(Paris 10e, 16 décembre 1879* – Issy-les-Moulineaux, Hauts-de-Seine, 30 septembre 1967)
Fille de Bernard HEILBRONNER (Carlsruhe, Grand-duché de Bade, 22 février 1831 – Paris 9e, 06 mai 1909*), papetier, et d'Eudoxie LEMOINE (Callenelle [auj. dans Péruwelz], province du Hainaut, Belgique, 12 novembre 1840 – Paris 9e, 13 janvier 1918*), légitimée par leur mariage à Colombes, Seine [auj. Hauts-de-Seine], le 01 juin 1882*.
Epouse à Royan, Charente-Maritime, le 09 septembre 1925 Ernest BOURMAUCK (Loupoigne, Genappe, Belgique, 09 juillet 1897 – Entraigues-en-Valjouffrey, Isère, février 1944), chef d'orchestre belge.
Elle travailla le chant avec Mme Martini et Rosa Bauer. Elle a débuté à l'Opéra-Comique le 18 décembre 1907 dans Iphigénie en Aulide de Gluck. Elle a chanté les rôles de soprano léger comme Mélisande dans Ariane et Barbe-Bleue, Micaëla dans Carmen, Eurydice dans Orphée et Eurydice, et Rozenn dans le Roi d'Ys. Elle a également fait quelques apparitions à l'Opéra de Paris et à la Gaîté-Lyrique (Cendrillon), ainsi que dans de nombreux théâtres et casinos de la province française et belge jusqu'à la Première Guerre mondiale. Elle a particulièrement collaboré avec le compositeur Guy Ropartz, directeur de l'Opéra de Nancy, où elle a créé le 03 février 1912 le rôle de Koethe dans son opéra, le Pays. Le 15 janvier 1913, elle a créé la Terre qui meurt (Marie-Rose) de Marcel Bertrand au Théâtre des Arts de Rouen. Après la Première Guerre mondiale, elle a poursuivi sa carrière en particulier à la Monnaie de Bruxelles (1919-1921), et dans les théâtres de province, en chantant des rôles tels qu'Anna dans la Dame blanche, Manon, la comtesse Almaviva, Louise, Tosca, Fanny dans Sapho de Massenet, Vannina de Paul Bastide, et même Marina dans Boris Godounov. Au cours des années 20, elle s'est consacrée principalement aux concerts, en France et en Belgique. Elle chantait encore dans des concerts à Paris en mars 1932. Elle fut également professeur de chant. Son mari Ernest Bourmauck était premier chef d'orchestre au Théâtre du Capitole de Toulouse, et l'auteur d'œuvres musicales.
En 1922, elle habitait 69 rue de Dunkerque à Paris 9e. Elle est décédée en 1967 à quatre-vingt-sept ans. Elle est enterrée au cimetière de Montmartre (14e division).
bottin mondain de 1942
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Elle débuta le 18 décembre 1907 en chantant la première d'Iphigénie en Aulide (Diane) de Gluck.
Elle a été affichée dans Ariane et Barbe Bleue (Mélisande) ; Aphrodite (Corina) ; Carmen (Micaëla) ; Cendrillon (Cendrillon) de Massenet ; la Dame Blanche (Anna) ; Don Juan (Elvire) ; la Flûte Enchantée (une Dame, Pamina) ; Ghyslaine (Ghyslaine) ; Joseph (jeune fille) ; Louise (Camille, Glaneuse, Elise) ; Madame Butterfly (Kate) ; Orphée (Eurydice, Ombre heureuse) ; la Reine Fiammette (Pomone) ; le Roi d'Ys (Rosenn). |
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Elle n'y chanta qu'au cours d'un Gala, le 20 octobre 1910, Fedora (la Comtesse Olga) d'Umberto Giordano. |
Rose Heilbronner dans Carmen (Micaëla) en 1912
Rose Heilbronner habillée par la maison Agnès, 1913
La représentation de Don Juan, à l'Opéra-Comique, samedi dernier [15 juin], fut un triomphe pour Mme Rose Heilbronner, qui interprétait le rôle si délicat et si difficile d'Elvire. La jeune et charmante cantatrice, par son style classique où se révèlent de sérieuses études et une culture artistique profonde, par la beauté de sa voix, la justesse de son jeu et l'émotion qu'elle a su donner au personnage, a soulevé à de nombreuses reprises les applaudissements enthousiastes de la salle. L'œuvre de Mozart a trouvé en Mlle Heilbronner l'interprète rêvée. (Nicolet, le Gaulois, 19 juin 1912)
Deux taxi-autos sont entrés en collision, vers dix heures du soir, à l'angle des rues Lamartine et de Maubeuge. Dans l'une de ces voitures se trouvait Mlle Rose Heilbronner, de l'Opéra-Comique. La sympathique artiste a été atteinte par des éclats de vitre qui ont occasionné des coupures heureusement peu graves. (le Rappel, 24 mai 1913)
L'Opéra de Nice vient de donner la représentation d'un drame lyrique inédit en trois actes, l'Auréole, paroles de MM. Paul Vaillant-Couturier et Édouard Trémisot, musique de M. Édouard Trémisot. Le musicien ne paraît pas avoir été très bien servi par le livret dont il est l'un des auteurs, et qui manque essentiellement d'action et d'intérêt. L'interprétation masculine semble aussi avoir été médiocre, et l'on cite seulement avec éloges Mlles Rose Heilbronner et Vallombré. (le Ménestrel, 31 janvier 1914)
De Monte-Carlo : Les deux dernières sélections d'opéra données au profit des œuvres militaires de la guerre obtinrent le plus vif succès. L'une, Samson et Dalila, sous la direction de M. Catherine, nous a valu d'admirer la belle voix de Mlle Valentine Carton, de l'Opéra de Monte-Carlo, excellemment entourée par MM. Séveilhac, Edouard Rouard et Marcel Journet ; l'autre, Faust, sous la direction de M. Georges Lauweryns, eut pour remarquables interprètes MM. Edouard Codou, Journet, Mme Tésorine Fontaine et Mlle Rose Heilbronner, dont la voix pure, le sentiment exquis et le grand charme firent merveille dans le rôle de Marguerite. Sous la direction parfaite de MM. Catherine et Lauweryns, les chœurs et l'orchestre participèrent brillamment à l'éclat de ces deux soirées. (Nicolet, le Gaulois, 03 mars 1915)
Une bonne nouvelle, c'est l'engagement, au Grand-Théâtre de Bordeaux, de Mlle Rose Helbronner, la brillante chanteuse de la Monnaie. (Lyrica, septembre 1922)
Matinée Rose Heilbronner Mme Rose Heilbronner, l'excellente cantatrice de l'Opéra-Comique et de la Monnaie, qui se consacre maintenant au répertoire des Concerts et au Professorat, a donné récemment chez elle une matinée musicale en grande partie réservée aux mélodies de Max d'Ollone, accompagnées par l'auteur. L'auditoire apprécia vivement la beauté de ces mélodies dont l'écriture est si parfaitement vocale et dont les couleurs variées expriment avec un égal bonheur l'émotion tendre et intime, les grands élans passionnés, la langueur orientale ou la très subtile ironie chinoise. On a applaudi chaleureusement Mme Remaugé, Mlle Chabance et Mlle Donnio qui chantèrent Enfant Eros, l'Indifférente, Chanson orientale, Chanson de Page, avec de jolies voix très heureusement conduites. La maîtresse de maison fit particulièrement applaudir l'éclat et la générosité de sa voix dans l'Attente et le Vent de Max d'Ollone et toute la délicatesse de son phrasé et de son art si sûr dans des Lieder de Schumann. (Victor Borèse, Lyrica, février 1931)
Dans la récente promotion parue à l'Officiel, nous avons vu avec plaisir figurer le nom de Mme Rose Heilbronner, de l'Opéra-Comique, professeur de chant à Paris et à Limoges, qui reçoit la rosette d'officier de l'Instruction publique. Nos meilleures félicitations à la distinguée cantatrice, dont on a plus d'une fois apprécié le beau talent à Limoges, soit sur la scène lyrique, soit dans les concerts, et qui consacre à l'enseignement du chant avec un vif succès, les ressources de son expérience et de son goût musical. (Lyrica, avril 1932)
|
robe de la maison Agnès portée par Rose Heilbronner, 1913
Discographie
|
Duo "Aimons, il faut aimer" extrait de l'acte I de Galathée de Victor Massé Rose Heilbronner (Galathée), Paul Payan (Pygmalion) et Orchestre Cylindre Edison 17128, enr. à Paris en octobre 1911
|
Chanson-Duetto du Rossignol et de la Fauvette extrait de l'acte II du Jour et la Nuit de Lecocq Rose Heilbronner (Manola), Alix Martell [Suzanne Brohly] (Béatrix) et Orchestre Disque Pour Gramophone 034296, mat. 16959 1/2 u, réédité P 299, enr. à Paris le 25 novembre 1911
|
Duo "C'est une chanson d'amour" extrait de l'acte IV des Contes d'Hoffmann d'Offenbach Rose Heilbronner (Antonia), Léon Beyle (Hoffmann) et Orchestre Disque Pour Gramophone 034176, mat. 02608 1/2 v, enr. à Paris le 03 décembre 1912
|
Duo "Aimons, il faut aimer" extrait de l'acte I de Galathée de Victor Massé Rose Heilbronner (Galathée), Joachim Cerdan (Pygmalion) et Orchestre Disque Pour Gramophone 034173 et 034190, mat. 02628v et 02629v, réédités sur W 266 enr. à Paris le 17 décembre 1912
|
Air "Il est doux, il est bon" extrait de l'acte I d'Hérodiade de Massenet Rose Heilbronner (Salomé) et Piano Aérophone 1488, enr. vers 1910
|
"Divine pureté" extrait de l'acte III de Faust de Gounod Rose Heilbronner (Marguerite), Léon Beyle (Faust), Paul Payan (Méphistophélès) et Orchestre Disque Pour Gramophone 034091, mat. 01817v, réédité W 248, enr. à Paris le 10 janvier 1911
|
Chanson de Taven "Voici la saison, mignonne" extrait de l'acte II de Mireille de Gounod Rose Heilbronner (Mireille), Suzanne Brohly (Taven) et Orchestre Disque Pour Gramophone 034125, mat. 02219v, enr. à Paris le 21 novembre 1911
|
Prière "D'art et d'amour" extrait de l'acte II de la Tosca de Puccini [version française de Paul Ferrier] Rose Heilbronner (Floria Tosca) et Orchestre Odéon 97562, mat. XP 4980, enr. à Paris vers 1912
|
Grand air "Vous le savez, ma mère" extrait de Cavalleria rusticana de Mascagni [version française de Paul Milliet] Rose Heilbronner (Santuzza) et Orchestre Odéon 97564, mat. XP 4983, enr. à Paris vers 1912
|
Duo "Les rendez-vous de noble compagnie" extrait de l'acte I du Pré-aux-Clercs de Herold Rose Heilbronner (Nicette), Pierre Melgati (Girot) et Orchestre Idéal 5575, enr. vers 1912
|