Jeanne GUIONIE
Jeanne Caroline DUPUY dite Jeanne GUIONIE
soprano français
(Paris 10e, 03 novembre 1879* – Paris 16e, 20 février 1976*)
Fille d'Émile Eugène DUPUY (1849 –), employé, et de Caroline Marguerite LAVOYE (1855 –).
Epouse 1. (divorce le 17 octobre 1919) Edmond Alfred Antoine GUIONIE (1872 –), employé ; parents de Raymond Emile GUIONIE (Paris 11e, 06 avril 1897* – Tarbes, Hautes-Pyrénées, 28 mars 1977).
Epouse 2. à Paris 9e le 10 juillet 1924* (divorce 24 juin 1925) Adrien Raoul Charlemagne SCHUBERT (Paris 8e, 07 juin 1874* –), ingénieur.
D'abord élève de Dubulle, elle entra ensuite au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1re médaille de solfège en 1902, un premier prix de chant en 1903 (classe d'Auguste de Martini), un 2e accessit d'opéra-comique en 1903 et un premier prix d'opéra-comique en 1904 (classe d'Emile Bertin). Elle débuta à l'Opéra-Comique le 16 septembre 1904.
En 1924, elle habitait 27 rue de Navarin à Paris 9e ; en 1942, 2 rue de Navarin à Paris 9e. Elle est décédée en 1976 à quatre-vingt-seize ans, en son domicile, 29 rue Mirabeau à Paris 16e.
Bottin mondain de 1942
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Elle y débuta le 16 septembre 1904 dans la Traviata (Violetta).
Elle y chanta Cor Fleuri (Oriane), Philémon et Baucis (Baucis), Carmen (Frasquita), Cavalleria rusticana (Lola), Don Juan (Elvire), le Barbier de Séville (Rosine), Fortunio (Jacqueline), Hélène (Hélène), Galathée (Galathée), Mignon (Philine), la Basoche (Marie d'Angleterre), la Fille du régiment (Marie), la Flûte enchantée (Papagéna), Louise (Irma), la Légende du Point d'Argentan (l'Errante) et Orphée (Eurydice).
Elle a participé à la première le 23 mai 1905 de Chérubin (la Comtesse) de Jules Massenet.
Elle a créé le 23 mars 1906 Aphrodite (Mousarion) de Camille Erlanger. |
Jeanne Guionie lors de ses débuts à l'Opéra-Comique en 1904 dans la Traviata (Violetta)
Mlle Guionie, qui est une élève de Bertin, a fait le plus heureux début dans le rôle difficile de Violetta de la Traviata. De grandes séductions de voix, de jeu et de beauté naturelle en font déjà une chanteuse de qui l'on peut beaucoup espérer. (Musica n°26, novembre 1904)
Un pastel de Helleu dirait mieux cette blondeur dorée, le lacté rose de ce teint, le charme de cet être artistement charmeur, qu'apparaît à tous — tous admirateurs et de la femme et de la cantatrice — Madame Jeanne Guionie, de l'Opéra-Comique. De l'esprit dans les yeux, sur les lèvres, au bout des doigts, dans le geste ; jolie, rieuse, musicienne, lyrique ; un organe dont, cet été, le premier prix du Conservatoire a consacré — non sans un regret du jury de ne pouvoir créer plus haut pour elle — la virtuosité et l'exquise souplesse de vibrations. Et chez l'abonné de la salle Favart l'ouïe jalouse la vue, toutes deux simultanément éprises, séduites, captivées ; et, dans « la Traviata » comme dans « Don Juan », l'oreille dispute aux yeux celle dont un sonnet d'Albert Samain, un pastel de Helleu diraient mieux cette blondeur dorée, le lacté rose de ce teint, le charme… (A. de Flin-Mortagne, Carnet Mondain n°1, 26 novembre 1904)
Parisienne de Paris. très séduisante, ayant toutes les grâces, Mme Jeanne Guionie est idéalement jolie ; elle a le plus délicieux sourire, et ce sourire est immuable sur ses dents de nacre et sur ses lèvres de carmin ; sa chevelure est opulente et est nuance d'or vénitien : toute sa physionomie et toute sa personne sont enfin d'un charme intraduisible. Cette adorable artiste commença l’étude du chant sous la direction de l'excellent professeur Dubulle, puis se présenta au Conservatoire national de musique où elle fut admise à son premier concours ; après seulement sept mois d'études, elle remporta, en 1902, à l'unanimité, la première médaille de solfège. En 1903, elle remporta le premier prix de chant (classe A. de Martini) en interprétant d'une façon exquise la célèbre valse de l'Ombre du Pardon de Ploërmel, et obtint la même année un second accessit d'opéra-comique (classe Bertin). En 1904 enfin, elle fut toujours victorieuse et remporta le premier prix d'opéra-comique et fut la première nommée. Engagée immédiatement par M. Albert Carré, elle débuta à l'Opéra-Comique le 16 septembre 1904 dans la Traviata avec le plus éclatant succès aux côtés de Léon Beyle et Delvoye. Douée d'une voix sympathique, joliment timbrée, elle vocalise tout naturellement comme chante un oiseau, cette jeune artiste a pris possession de la scène avec une aisance et une autorité peu habituelles chez les débutantes. Elle a interprété le rôle de Violetta en chanteuse habile et très sûre d'elle-même : comédienne adroite et d'une belle plastique, elle a fait preuve de qualités qui lui assurent une place brillante dans la troupe de l'Opéra-Comique. Pour son second début sur notre seconde scène lyrique, Mme Jeanne Guionie a interprété le rôle de Dona Elvire dans Don Juan aux côtés de Renaud et de Fugère et a obtenu un succès personnel très vif. Mme Jeanne Guionie est mariée et a un très joli bébé qui est tout le portrait de sa mère. (Annuaire des Artistes, 1905)
De Montluçon, notre correspondant nous écrit : « Le gala organisé au théâtre municipal de Montluçon, pour fêter notre distingué compatriote, M. André Dousset, de l'Opéra-Comique, a eu lieu vendredi dernier. Au programme : Mignon, qui fut merveilleusement interprétée par Mme Billa-Azéma (Mignon), Mlle Guionie (Philine), MM. Gilly (Wilhelm Meister), Azéma (Lothario) et Dousset (Laërte), tous de la salle Favart. Les chœurs et l'orchestre appartenaient également à l'Opéra-Comique. Une seconde représentation donnée samedi a obtenu, comme la première, le plus vif succès, et les Montluçonnais ont fait à M. Dousset et à ses camarades un accueil enthousiaste. » (le Figaro, 06 juillet 1914)
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Jeanne Guionie en 1922