Honoré GRIGNON
Honoré Grignon dans Lambert Simnel (le Major), costume pour la création à l’Opéra-Comique
Honoré GRIGNON dit GRIGNON père
basse comique française
(Paris ancien 6e, 18 mai 1800 [28 floréal an VIII] – Gravigny, Longjumeau, Seine-et-Oise [auj. Essonne], 22 janvier 1880*)
Fils de François GRIGNON (–1814) et de Dominique HARISTOY (–1828).
Epoux de Bellotte GODCHAU TARKHEIM (Paris ancien 7e, 30 janvier 1802 – Longjumeau, 17 janvier 1886*) ; parents de Hippolyte GRIGNON, baryton.
Il débuta à l'Odéon en 1821. Il chanta dans un théâtre de banlieue pendant deux ans, puis chante à La Haye (1825-1826), à l’Opéra de Paris (1830), Bordeaux (1833), à l'Opéra-Comique (1836-1849), puis au Théâtre-Lyrique (1851-1856), où il fut régisseur (1851-1856). Âgé de 61 ans en 1861, avec 40 ans de théâtre, il obtint une pension de 300 francs de la Société des artistes.
En 1855, il habitait 10 rue du Faubourg-du-Temple à Paris 10e ; en 1862, il habitait à Gravigny, Longjumeau, où il est décédé en 1880 à soixante-dix-neuf ans.
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Il y débuta en 1830 dans la Muette de Portici. |
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Il y débuta en mai 1836 dans les Deux reines et le Nouveau seigneur de village.
Il y créa le 02 décembre 1837 le Domino noir (Lord Edfort) d’Esprit Auber ; le 11 janvier 1838 le Fidèle berger (Serrefort) d'Adolphe Adam ; le 24 août 1838 la Figurante (Pachéco) de Louis Clapisson ; le 31 octobre 1838 le Brasseur de Preston (lord Mulgrave) d’Adolphe Adam ; le 31 décembre 1838 la Mantille (Don Torribios) de Luigi Bordèse ; le 01 mars 1839 le Planteur (Jakson) d’Hippolyte Monpou ; le 06 mai 1839 le Panier fleuri (Roland) d’Ambroise Thomas ; le 19 septembre 1839 la Reine d’un jour (Trim Trumbell) d’Adolphe Adam ; le 18 mai 1840 Zanetta (baron Mathanasius de Warendorf) d’Esprit Auber ; le 17 juin 1840 le Cent-Suisse (Brockly) de Joseph Napoléon Ney ; le 02 septembre 1840 l’Automate de Vaucanson (Vaucanson) de Luigi Bordèse ; le 12 octobre 1840 la Reine Jeanne (Durazzo) d’Hippolyte Monpou et Luigi Bordèse ; le 21 janvier 1841 le Guitarrero (Martin de Xiména) de Fromental Halévy ; le 04 février 1842 le Duc d’Olonne (La Rose) d’Esprit Auber ; le 09 juin 1842 le Code noir (Parquet Denambuc) de Louis Clapisson ; le 23 août 1842 le Conseil des Dix de Narcisse Girard ; le 14 septembre 1843 Lambert Simnel (le Major Tom Will) d’Hippolyte Monpou ; le 10 février 1844 Cagliostro (le prince de Valberg) d’Adolphe Adam ; le 08 mai 1844 le Bal du Sous-préfet d’Edouard Boilly ; le 13 octobre 1845 la Charbonnière (M. Rigobert) d’Alexandre Montfort ; le 16 septembre 1846 Sultana de Maurice Bourges ; le 10 novembre 1846 Gibby la Cornemuse de Louis Clapisson ; le 21 février 1848 Gille ravisseur (Cassandre) d'Albert Grisar.
Il y chanta Richard Cœur de Lion (Florestan, 27 septembre 1841) de Grétry ; Monsieur Deschalumeaux de Pierre Gaveaux (février 1843) ; le Déserteur (Jean-Louis, 30 octobre 1843) de Monsigny ; Cendrillon (baron de Montefiascone, 25 janvier 1845) de Niccolo Isouard ; Paul et Virginie de Rodolphe Kreutzer (1846). |
Sa carrière au Théâtre-Lyrique
Il y débuta le 27 septembre 1851 en créant Mosquita la Sorcière (Gallardo) de Xavier Boisselot.
Il y créa le 21 février 1852 la Poupée de Nuremberg (Cornélius) d’Adolphe Adam ; le 08 décembre 1852 Guillery le trompette de Salvatore Sarmiento ; le 22 décembre 1852 Tabarin de Georges Bousquet ; le 11 mars 1853 les Amours du Diable (le grand Vizir) d’Albert Grisar ; le 28 avril 1853 le Colin-maillard (le baron de Laverdure) d’Aristide Hignard ; le 17 mai 1853 l’Organiste dans l’embarras (Klussmann) de Jean-Baptiste Weckerlin ; le 28 novembre 1853 Georgette ou le Moulin de Fontenoy d’Auguste Gevaert ; le 16 avril 1854 Une rencontre dans le Danube de Paul Henrion ; le 20 mai 1854 Maître Wolfram (Wilhem) d’Ernest Reyer ; le 29 novembre 1854 le Roman de la rose de Prosper Pascal ; le 14 septembre 1855 Une nuit à Séville (Zapatero) de Frédéric Barbier ; le 27 octobre 1855 les Lavandières de Santarem d’Auguste Gevaert ; le 01 mars 1856 la Fanchonnette (le Père Bonheur) de Louis Clapisson ; le 23 mars 1856 Mam’zelle Geneviève d’Adolphe Adam.
Il y participa aux premières le 17 octobre 1851 des Rendez-vous bourgeois (Dugravier) de Niccolo Isouard ; le 03 novembre 1852 du Postillon de Lonjumeau (Biju) d’Adolphe Adam ; le 14 septembre 1855 de Marie de Louis Ferdinand Herold. |
Honoré Grignon dans Une nuit à Séville (Zapatero), lithographie d'Alexandre Lacauchie (1855)
A l'époque où les théâtres de la banlieue avaient un but autre que celui de la spéculation, et qu'ils formaient, par la pratique, des élèves pour des scènes plus élevées, nous avons remarqué dans des rôles de Martin (à cette époque les théâtres de la banlieue formaient aussi des élèves pour l'opéra et l'opéra-comique) un jeune homme qui, sous le nom d'Honoré, faisait concevoir de belles espérances et procurait d'abondantes recettes à M. Séveste. Malheureusement pour ce dernier, et fort heureusement pour Honoré, l'Odéon s'empara de cet artiste, que Bordeaux sut accaparer ensuite. Mais c'est à Paris que sa place était marquée. En 1830, il débutait brillamment sur le théâtre de l'Académie royale de Musique, quand la révolution de Juillet éclata. Contraint de retourner en province, le théâtre de Rouen profita de cette bonne fortune, et ce n'est qu'en 1836 qu'il vint se ranger sous la bannière de M. Crosnier. Les principaux rôles qu'Honoré Grignon a créés à l'Opéra-Comique, et qui lui ont valu sa réputation, sont : l'Anglais du Domino noir, le Planteur dans l'opéra de ce nom, Mathanasius dans Zanetta, Martin de Xiména dans le Guitarrero, Rolland dans le Panier Fleuri, etc. (Théâtres, acteurs et actrices de Paris, 1842)
Un ancien artiste, Honoré Grignon, vient de mourir, âgé de quatre-vingts ans, dans une petite propriété où il s'était retiré, près de Longjumeau. Grignon avait débuté en 1821, à l'Odéon, alors théâtre musical. Après quelques années de province, il revint à Paris, en 1830, et fit un début à l'Opéra, dans la Muette de Portici. Étant retourné de nouveau en province, où il obtenait de grands succès, Grignon revint une dernière fois à Paris, en 1836, et, entra à l'Opéra-Comique, où il resta dix-huit ans. Son nom demeure attaché au souvenir de la plupart des ouvrages qui furent joués à cette époque ; une de ses créations les meilleures fut celle de l'Anglais dans le Domino noir. (Henry Buguet, l’Europe artiste, 15 février 1880)
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