Édouard GLUCK
Edouard Gluck en 1896
Charles Édouard GLÜCK dit Édouard GLUCK
ténor français
(14 boulevard du Grand Cours, Nîmes, Gard, 07 août 1859* – rue Jouffroy, Paris 17e, 10 février 1925*)
Fils de Camille GLÜCK (Mulhouse, Haut-Rhin, 22 janvier 1831* – Nîmes, 30 octobre 1884*), sous-ingénieur au Chemin de fer, et de Victoire NAGEL (Strasbourg, Bas-Rhin, 19 novembre 1828* – Strasbourg, 04 juin 1903*), mariés à Lyon 3e le 01 septembre 1858*.
Frère d'Henri Gaston GLÜCK (Nîmes, 26 novembre 1864* – Nîmes, 04 avril 1865*).
Epouse à Paris 17e le 24 juin 1891* Pauline Jeanne BAL (Paris 10e, 20 janvier 1863* – 40 rue Saint-Denis, Asnières-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 04 novembre 1941*) [fille de Louis Félix BAL (1833 – ap. 1891), guillocheur, et de Sophie Charlotte MEUNIER (1838 – ap. 1891), marchande au Temple] ; parents de Édouard Gaston GLÜCK (Lyon 1er, Rhône, 19 novembre 1885* – Paris 14e, 05 septembre 1965*), employé, et de Camille Maurice GLÜCK (Lyon 1er, 27 août 1887* – Pornichet, Loire-Atlantique, 18 avril 1966), inspecteur à la Compagnie des Transports en commun [épouse à Paris 17e le 25 juillet 1922* Marguerite Marie Louise MORISSEAU].
Ingénieur civil, il fit également carrière dans l'art lyrique. Après des débuts difficile en novembre 1887 à la Monnaie de Bruxelles, il a auditionné en juin 1888 à l'Opéra de Paris avec l'air de l'Africaine, mais la direction de l'Opéra a préféré engager M. Gallois. Cette année-là, il chanta à Paris, au Théâtre National Lyrique, où son contrat fut résilié. En octobre 1889, il est à Athènes ; en 1890-1891, au Théâtre royal français de La Haye, où son contrat est résilié ; en mars 1891 à Douai où il chante une reprise de David (David) de Charles Duhot. En mai 1891, il est engagé à l’Opéra-Comique pour pallier l'absence de Jean Mouliérat. En 1892-1893, il est premier ténor d'opéra-comique au Théâtre français de La Nouvelle-Orléans, en remplacement d'Emmanuel Lafarge ; il y débute le 19 novembre 1892 dans Carmen, puis paraît dans Faust, Mignon, la Traviata, les Dragons de Villars, Lucie de Lammermoor, le Roi d'Ys, le Barbier de Séville et Lakmé. Il chante ensuite en province : Le Havre (1893-1894) ; Limoges (1895) ; Lyon (1895-1896) (où il chante Manon, la Juive (Léopold), Philémon et Baucis, la Vivandière, Mignon] ; Angers (1896) ; Vichy (1897) ; Bordeaux (1897-1898), où son contrat est résilié ; Lyon (1898-1899) [où il chante Carmen, Mignon, Mireille]. Puis il se produit au Liceu de Barcelone (1900) ; au Teatro Lirico de Milan (1900-1901) ; au Grand Théâtre de Marseille (1901-1902), où son contrat est résilié ; à Nantes (1905-1906), où son contrat est résilié, et à l'Opéra de Monte-Carlo où il crée le 07 février 1907 Thérèse (un Officier) de Jules Massenet. En 1922, il était ingénieur à l'Ecole centrale de Paris.
En 1889, il habitait 76 rue Lemercier à Paris 17e. En 1922, il habitait 40 rue Saint-Denis à Asnières-sur-Seine, où il était domicilié lors de son décès survenu en 1925 à l'âge de soixante-cinq ans.
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Il y débuta le 22 mai 1891 dans Carmen (Don José), qu'il chanta les 22 mai, 06 et 12 juin 1891.
Il y chanta, à partir de 1900, Mignon (Wilhelm Meister) ; Lakmé (Gérald) ; Carmen (Don José, notamment le 22 septembre 1901 avec Marie Delna). |
Bruxelles, 10 novembre 1887. Le théâtre de la Monnaie est toujours à la recherche de ténors. […] L’autre soir, nous avons eu M. Gluck, – pas le vieux Gluck, un autre : M. Edmond Gluck [sic], descendant direct, d’ailleurs, de l’ancien. – Ce M. Gluck est ingénieur de son état et chanteur par fantaisie. Je dois à la vérité de dire qu’il n’est resté à la Monnaie que le seul soir de son début, et que ce soir-là n’a été suivi d’aucun autre. Comment M. Gluck a-t-il chanté ? Je serais bien embarrassé de vous le dire, car on ne l’a pas entendu ; la voix avait l’air de sortir, mais elle ne dépassait pas la rampe… M. Gluck sera certainement retourné, le lendemain, à son génie… civil, et il aura bien fait. (Lucien Solvay, le Ménestrel, 13 novembre 1887)
La Première chambre du tribunal civil de la Seine a rendu hier une décision qui intéresse les artistes. M. Gluck, ténor au Théâtre-Lyrique, ayant été remercié par son directeur, a intenté un procès à M. Santerre, en remboursement de l’indemnité stipulée dans son engagement. Par l’organe de Maître Faucon, M. Santerre a plaidé l’incompétence du tribunal civil, par ces motifs qu’un artiste engagé par une direction devait être considéré comme un facteur de l’exploitation théâtrale, en d’autres termes assimilé à un commerçant. Le tribunal, après avoir entendu Maître Quérenet pour M. Gluck, s’est déclaré compétent, attendu qu’un artiste en passant un contrat d’engagement avec un directeur de théâtre ne passe pas un contrat de louage d’industrie, que dès lors le contrat est civil et par suite l’artiste non commerçant. Le tribunal a remis à huitaine pour statuer sur la demande de M. Gluck. (le Rappel, 01 décembre 1888)
Le Havre, 30 novembre 1893. M. Hourdin est toujours très applaudi ; par contre, M. Gluck, ténor léger, chante de plus en plus avec mollesse, on commence à regretter son engagement. Malgré notre indulgence, il ne donne pas tout ce que l’on doit attendre de lui étant donné les sacrifices que s’impose la direction. (la Lanterne, 02 décembre 1893)
Fils d'un ingénieur distingué de la Compagnie des chemins de fer de P.-L.-M., M. Gluck est né à Nîmes. Après d'excellentes études au lycée de cette ville, il obtint son diplôme de bachelier es-sciences, et fut admis à l'École Centrale des Arts et Manufactures de Paris. Il en sortit, avec le diplôme d’ingénieur en 1883. Attaché, en cette qualité, aux ateliers de P.-L.-M. à Oublino, près Lyon, ses goûts artistiques lui firent, peu après, abandonner les sciences abstraites, pour embrasser la carrière théâtrale. Il alla à Paris où l'excellent maître Téqui compléta son éducation d'artiste, et il partit à l'étranger appelé par des engagements successifs. Mais le mirage de la grande ville foyer de tous les arts l'attirait. Il revient à Paris et s'y fait connaître du grand public, en se faisant entendre dans les salons mondains. Chez Mme de Trédern, chez Mme Gallet, chez Mme d'Ausac, chez le comte de Riancey, au cercle Volney, aux Mirlitons, etc..., il obtient la plus flatteurs succès. Aussi lorsque Carvalho reprend la direction de l'Opéra-Comique, en 1891, s'empresse-t-il de s'assurer le concours du jeune ténor, qui débute le 22 Mai de cette même année, dans le rôle de don José, de Carmen. Ce début fut des plus heureux. Le public fit au nouveau venu un grand succès, que la presse parisienne fut unanime à enregistrer en même temps qu'elle constatait les brillantes qualités de chanteur et de comédien, que l'artiste avait su mettre au service d'une jolie voix. Pendant près de deux ans, il interpréta à ce même théâtre divers rôles du répertoire, et ne le quitta que pour aller moissonner d'autres lauriers dans le nouveau monde. Le Havre, Genève, et Lyon le possédèrent successivement, et le succès le suivit grandissant dans chacune de ces villes. Ajoutons, pour terminer qu'appelé au cours de l'été dernier à donner quelques représentations à Vichy, le public lui fit un accueil si enthousiaste, que le directeur s'empressa de s'assurer pour toute la durée de l'été prochain, le concours de l'excellent artiste. C'est dans cette ville, devant un public d'élite, qu'il est appelé à paraître en nous quittant. Mais d'ici là nous aurons 6 mois à l'applaudir, et le public, par son empressement, saura prouver au directeur de notre première scène, qu'il sait reconnaître les sacrifices qu'il s'est imposés, et qu'il lui sait gré d'avoir su grouper autour de lui des artistes d'une si haute valeur dignes du grand renom artistique de la Ville d'Angers. (le Théâtre Illustré, 10 octobre 1896)
L’Opéra-Comique donne, ce soir, Carmen, avec Mlle Delna. Le rôle de Don José sera chanté par M. Gluck, ténor du Grand Théâtre de Marseille, qui a déjà, avant-hier, avec un vif succès, remplacé M. Maréchal dans ce même rôle. (le Journal, 22 septembre 1901)
De Marseille : Au Grand-Théâtre, la saison ne s’annonce guère brillante. Au cours de bien des représentations, et devant l’insuffisance de certains chanteurs, les habitués du parterre ont sorti le sifflet. Pour donner satisfaction aux mécontents, la commission municipale a résilié les engagements de Mme Hélène Therry, falcon ; Mlle Delorme, dugazon ; M. Gluck, ténor, et de M. Bruno Maurel, chef d’orchestre. (Gil Blas, 12 novembre 1901)
Paris. Concerts Colonne. De Berlioz on donnait (à la demande générale) une audition supplémentaire de l'admirable Requiem. L'exécution qu'en donna M. Edouard Colonne en cette matinée du dimanche 31 janvier fut peut-être supérieure aux deux précédentes ; les choeurs surtout ont eu plus d'homogénéité, bien que certaines hésitations se soient encore produites dans les attaques. Ce fut M. Edouard Gluck qui remplaça M. Cazeneuve dans le chant idéal du Sanctus. La voix, sans être puissante, est jolie et juste. (H. Imbert, le Guide musical, 07 février 1904)
Théâtre de Nantes. M. Gluck, ténor léger, a débuté dans Manon. Cet artiste possède une voix assez menue, mais il chante avec beaucoup de goût. Il a notamment interprété d’une façon charmante la rêverie du second acte. (le Monde artiste, 29 octobre 1905)
Théâtre de Nantes. M. Gluck, ténor léger, a été remplacé par M. Lavarenne, qui se sert avec habileté d’une voix un peu menue, mais bien timbrée. (le Monde artiste, 03 décembre 1905)
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Discographie
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Cavatine extrait de l'acte III de Faust de Gounod Edouard Gluck (Faust) et Orchestre cylindre Edison 17336, enr. à Paris en 1905/1906
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