Ernest GEORIS
Ernest Georis en 1926 [photo Abel]
Joseph Louis Ernest GEORIS dit Ernest GEORIS
chef d'orchestre belge, naturalisé français en 1906
(Angleur, province de Liège, Belgique, 02 octobre 1872* – ap. 1942)
Fils d'Hubert GEORIS (1841 –), employé et musicien, et d'Elisabeth STIENNON (1852 –).
Epouse à La Haye, Pays-Bas, le 10 avril 1895* Dieudonnée Adolphine Léontine DEROUSSEAUX (Liège, 21 mars 1871 – ap. 1936), naturalisée française en 1906.
Parents de Georges Adolphe Lucien GEORIS (Paris 11e, 26 mars 1899* – Orly, Seine [auj. Val-de-Marne], 05 avril 1959), musicien puis directeur de garage [épouse 1. à Paris 20e le 10 juin 1924* (divorce le 30 septembre 1933) Claire Hermance BESNARD ; épouse 2. à Paris 16e le 16 juin 1936* Germaine Anna Alice JANICOT] ; de Louis Ernest GEORIS (Paris 9e, 24 septembre 1900* –) ; de Marcelle GEORIS [épouse MASSOZ].
Chef des choeurs et chef de chant à l'Opéra-Comique de 1905 à 1910, il y débuta comme chef d'orchestre le 31 octobre 1909 en dirigeant les Noces de Jeannette. Cette année-là, il fut nommé officier de l'Instruction publique. puis il a dirigé à Paris la création de plusieurs opérettes : Pépète de José Padilla au théâtre de l'Avenue le 04 février 1925 ; Passionnément ! d'André Messager au théâtre de la Michodière le 15 janvier 1926 ; le Temps d'aimer de Reynaldo Hahn au même théâtre le 07 novembre 1926 ; Pom-Pom de Bétove [Michel-Maurice Lévy] au théâtre de la Potinière le 02 mars 1928. En 1929, il était chef d'orchestre de la Gaîté-Lyrique. On lui doit la musique d'une comédie musicale en un acte, Cypris captive, sur un livret de Léo Claretie.
En 1899, il habitait 12 rue Guilhem [auj. rue du Général-Guilhem] à Paris 11e ; en 1900, 17 rue Gérando à Paris 9e ; en 1916, 108 avenue Mozart à Paris 16e.
Bottin mondain de 1942
Il fit les plus sérieuses études musicales au Conservatoire de Liège où il remporta en 1884 le premier prix de solfège ; en 1890 le premier prix d'harmonie et en 1892 les premiers prix de piano et d'orgue. A sa sortie du Conservatoire, il fut engagé en qualité de chef de chant, chef des choeurs et chef d'orchestre au théâtre des Arts à Rouen. De 1893 à 1895 il occupe les mêmes fonctions au grand théâtre de Reims ; en 1895-1896, il est chef d'orchestre au grand théâtre de Marseille où il monte avec un grand succès personnel Tristan et Iseult. En 1896-1897 il est engagé au théâtre de La Haye. M. Georis arrive enfin à Paris et fait partie de l'orchestre des Concerts d'Harcourt en qualité d'alto et d'accompagnateur ; au second concert (23 janvier 1898) chargé de réaliser au clavecin la basse chiffrée d'un Concerto de Haendel pour hautbois, il obtient les félicitations de M. d'Harcourt et de tous ses collègues. Entre temps le vaillant artiste a fait en qualité d'accompagnateur des grands concerts six saisons à Spa (1893 à 1898). Il a fondé dans cette ville une Société de musique classique où ont été exécutées quantité d'oeuvres, mais surtout celles de la jeune école française. En 1899 chef d'orchestre du Casino d'Enghien il a monté et conduit, en trois mois, trente-quatre ouvrages parmi lesquels : Carmen, Faust, Manon, Rigoletto, Lakmé, la Favorite, la Traviata, etc. Enfin au mois de septembre 1900 il a été nommé second chef d'orchestre du théâtre lyrique de la Renaissance. M. Ernest Georis est l'auteur de plusieurs mélodies, de morceaux de piano et d'orchestre entre autres : le Largo de Haendel (exécuté aux concerts d'Angers quatre fois). (Annuaire des Artistes et de l'Enseignement, 1902)
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Un de nos concitoyens, M. Ernest Georis, premier prix d'orgue, de piano et d'harmonie du conservatoire de Liège, avait été chargé de diriger, comme chef d'orchestre, une série de représentations données par la troupe de l'Opéra-Comique dans les « théâtres de la rive gauche ». La façon dont il s'est acquitté de sa tâche lui a valu d'être nommé chef des choeurs de l'Opéra-Comique. Le gouvernement français avait déjà remis à M. E. Georis le ruban d'officier d'académie. (la Belgique, 13 août 1905)
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L'art du chant m'a toujours fort intéressé. C'est pourquoi j'acceptai volontiers l'aimable invitation que me faisait M. Georis (qui fut, de 1905 à 1910, chef de chant, chef d'orchestre et chef des chœurs à l'Opéra-Comique ; et qui dirigea, entre autres, les études chorales de Miarka, Aphrodite, Marie-Magdeleine, la Flûte enchantée), d'assister à l'une de ses leçons particulières de son appartement, 17, rue Gérando — près la butte sacrée — et aussi, au cours qu'il donne, chaque semaine, sur la scène de la Cigale, très amicalement prêtée par son sympathique directeur : M. R. Flateau. J’y fus dernièrement, et je n'eus pas à regretter mon dérangement. De charmantes élèves égayaient, de leurs toilettes, la salle de théâtre. L'accompagnatrice était à son poste, assise au piano. J'entendis plusieurs disciples du distingué professeur, et je fus séduit par l'exécution musicalement et vocalement irréprochable des divers morceaux. Haydn, Spontini, Mozart, Saint‑Saëns, Massenet, Reyer, Bizet, Wagner furent interprétés avec le goût le plus pur et dans le meilleur style. J'appréciai fort que le maître rappelât les observations des leçons précédentes avant que l'élève ne commençât, de façon à ne l'interrompre que fort peu, et à pouvoir juger de l'ensemble. A l'issue du cours, je pus m'entretenir quelques instants avec M. Georis qui voulut bien me donner quelques détails sur son enseignement. — Comment je suis arrivé à donner des leçons de chant ? me dit M. Georis depuis plus de vingt ans je faisais travailler leurs rôles à de nombreux artistes de l'Opéra et surtout de l’Opéra-Comique, mais je ne pensais guère à m'occuper de l'émission de la voix, croyant, qu'il fallait avoir chanté et joué au théâtre pour être à même d'enseigner le chant, lorsque de nombreux élèves, à qui je donnais parfois quelques conseils sur le placement du son, s'étant bien trouvés de mes indications, me demandèrent à travailler avec moi dans ce sens. J'étudiai alors, je lus tout ce que je trouvai d'intéressant, concernant ce sujet et j'écoutai. J'écoutai surtout. La lumière se fit dans mon esprit. Vous avez pu juger de ma méthode. Sans influer en rien, sur les qualités propres de chaque élève, je leur donne à tous l'homogénéité dans toute l'étendue de la voix ; la respiration calme, posée, et cependant rapide ; ils ignorent la fatigue... et le chevrotement. Je leur fais le moins possible de théorie, afin de ne pas les troubler, et j'arrive à d'excellents résultats par des exercices soigneusement appropriés à chaque cas. J'ai créé ce cours, auquel vous venez d'assister, afin d'entendre mes élèves dans les mêmes conditions qu'un spectateur. Je juge ainsi de leurs progrès. Cela, je vous l'assure, active singulièrement la rapidité des études ! (Henri Klotz, Comœdia, 07 mars 1911)
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