Fernand FRANCELL
Fernand Francell par James Lignier, 1913
Fernand Claude Eugène FRANÇOIS dit Fernand FRANCELL
ténor français
(Route nationale, Gevrey-Chambertin, Côte-d'Or, 09 novembre 1879* – 389 rue de Vaugirard, Paris 15e, 18 février 1966*)
Fils de Félix Fernand FRANÇOIS (Brazey-en-Plaine, Côte-d'Or, 02 décembre 1851 –), tonnelier [fils d'Eugène FRANÇOIS (– Aubigny-en-Plaine, Côte-d'Or, 09 octobre 1877), meunier], et de Marie Octavie DODIN (Aubigny-en-Plaine, 23 juillet 1853 –), mariés à Aubigny-en-Plaine le 22 avril 1878.
Epouse à Paris 9e le 04 août 1906* Etiennette Jeanne Anne Marie FERNET (Mourmelon-le-Grand, Marne, 09 juillet 1873* – av. 1942), professeur de piano ; parents de Jacqueline Anne Marie Etiennette FRANÇOIS dite Jacqueline FRANCELL (Paris 9e, 24 mars 1908* – Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 13 octobre 1962), soprano qui fit carrière dans l’opérette [elle créa notamment les Aventures du Roi Pausole (la Blanche Aline) d’Arthur Honegger aux Bouffes-Parisiens le 12 décembre 1930].
Elève au Conservatoire de Paris, il y obtint en 1904 un 2e accessit de chant, en 1905 un 1er accessit de chant et un 1er accessit d'opéra-comique, et en 1906 une 2e médaille de solfège, un premier prix de chant et un premier prix d'opéra-comique. Musicien délicat, il débuta à l'Opéra-Comique le 11 septembre 1906 et y fit plusieurs créations. Mobilisé en 1914, il revint à Paris en 1919 chanter la Belle Hélène (Pâris) à la Gaîté-Lyrique (05 octobre 1919). Il se rendit ensuite à Buenos Aires où il triompha dans Mârouf (Mârouf) et Pelléas et Mélisande (Pelléas). En 1922, il créa Monsieur l’Amour (Thysis, Richard) de Marcel Lattès au théâtre Mogador (11 février 1922), et le Secret de Polichinelle (Henri Jouvenel) de Félix Fourdrain au Casino de Cannes (01 mars 1922), puis Éva de Franz Lehár [version française de Lucien Meyrargue] au Ba-ta-clan en 1924. Il fut nommé chevalier (01 février 1921), puis officier (29 janvier 1939) de la Légion d'honneur. Après sa retraite de la scène, il tint une classe au Conservatoire de Paris.
En 1906, il habitait 32 rue de Bellefond à Paris 9e ; en 1909, 44 rue Laffitte à Paris 9e ; en 1942, 3 villa George-Sand à Paris 16e où il était domicilié lorsqu'il est décédé en 1966 à quatre-vingt-six ans. Il est enterré au cimetière de Passy.
Bottin mondain de 1942
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Il y débuta le 11 septembre 1906 dans Mireille (Vincent).
Il y créa le 09 novembre 1906 le Bonhomme Jadis (Octave) d'Emile Jaques-Dalcroze ; le 05 juin 1907 Fortunio (Fortunio) d'André Messager ; le 10 mars 1909 Solange (Frédéric) de Gaston Salvayre ; le 30 octobre 1909 Chiquito, le Joueur de pelote (Chiquito) de Jean Nouguès ; le 04 mai 1910 le Mariage de Télémaque (Télémaque) de Claude Terrasse ; le 26 avril 1911 le Voile du bonheur (Tou-Fou) de Charles Pons ; le 29 octobre 1912 la Danseuse de Pompéi (Hyacinthe) de Jean Nouguès ; le 06 janvier 1914 Francesca da Rimini (Paolo) de Franco Leoni [version française de Marcel Schwob] ; le 25 février 1914 la Marchande d'allumettes (Gréham) de Tiarko Richepin ;
Il y participa aux premières : le 28 décembre 1906 de Madame Butterfly (le Prince Yamadori) de Giacomo Puccini [version française de Paul Ferrier] ; le 06 janvier 1914 de la Vie brève (Paco) de Manuel de Falla [version française de Paul Milliet] ; le 28 décembre 1918 de la Fille de Madame Angot (Ange Pitou) de Charles Lecocq.
Il y chanta les Armaillis (Hansli) ; le Barbier de Séville (Almaviva) ; la Basoche (Clément Marot) ; la Bohème (Rodolphe) ; Carmen (Don José) ; les Contes d’Hoffmann (Hoffmann) ; la Dame blanche (Georges) ; le Déserteur (Alexis) ; Don Juan (Don Ottavio) ; la Flûte enchantée (Tamino) ; Fra Diavolo (Fra Diavolo) ; la Habanera (Pédro) ; le Jongleur de Notre-Dame (Jean) ; Joseph (Joseph) ; Lakmé (Gérald) ; Louise (le Noctambule) ; Madame Butterfly (Pinkerton) ; Manon (Des Grieux) ; Mârouf (Mârouf) ; Mignon (Wilhelm Meister) ; Pelléas et Mélisande (Pelléas) ; Phryné (Nicias) ; la Reine Fiammette (Giorgo d'Ast) ; Sapho (Jean) ; la Traviata (Rodolphe). |
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Au cours d'un Gala, le 01 avril 1919, il y chanta Monsieur Choufleuri restera chez lui le... (Chrysodole). |
Fernand Francell en 1909 [photo Nadar]
Fernand Francell en 1910 [photo Pirou]
Fernand Francell en 1911 [photo Pirou]
Fernand Francell en 1912
M. Francell, de l'Opéra-Comique, vient de rentrer du Brésil où, avec le plus grand succès, il a interprété notre répertoire français. (le Ménestrel, 07 octobre 1921)
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Fernand Francell dans Joseph (Joseph) vers 1910 [photo atelier Paul Nadar]
Fernand Francell dans Mignon (Wilhelm Meister) en 1913
Fernand Francell dans le Mariage de Télémaque (Télémaque) en 1913 [photo Nadar]
Tout jeune, M. Fernand Francell — né à Gevrey-Chambertin (Côte‑d'Or) — a l'idée de chanter. Pourtant, avant d’embrasser la carrière lyrique, il prépare l'école des Beaux-Arts. Ceux qui l'entendent interpréter à l'Eglise de la musique liturgique se rendent compte de ses qualités vocales, et c'est un professeur de chant de Dijon qui le décide définitivement à travailler en vue du Conservatoire. Il suit, alors quelques cours et, en 1903, il est admis au Conservatoire de Paris dans la classe de Mme Rose Caron. En 1906, il obtient un premier prix d'opéra-comique dans Manon (2e acte) et un premier prix de chant dans Don Juan. Engagé aussitôt à l'Opéra-Comique il y débute le 11 septembre 1906 dans Mireille (Vincent). Il est distribué dans le Barbier de Séville, Mignon et, le 9 novembre 1906, il fait sa première création dans le Bonhomme Jadis et chante Madame Butterfly. Dès lors, il fait une brillante carrière à l'Opéra-Comique. Tout d'abord, il y crée Fortunio (5 juin 1907), Solange (10 mars 1909), Chiquito (30 octobre 1909), le Mariage de Télémaque (4 mai 1010), le Voile du Bonheur (1911), la Danseuse de Pompéi (29 octobre 1912), Francesca de Rimini et la Vie brève (décembre 1913), la Marchande d'Allumettes (1914). En dehors de ces créations pendant ces huit années, il est affiché dans un grand nombre d'ouvrages du répertoire : la Traviata, la Basoche, la Vie de Bohème, Lakmé, la Habanera, Phryné, la Reine Fiammette, la Dame Blanche, le Jongleur de Notre-Dame, Manon, Carmen, Pelléas et Mélisande, le Déserteur, Fra Diavolo, les Contes d'Hoffmann, Don Juan. Mobilisé pendant la guerre, il rentre à l'Opéra-Comique en 1919, où il chante son répertoire, auquel il ajoute Mârouf savetier du Caire, Sapho, et, en octobre 1919, il signe avec la Gaîté pour chanter la Belle Hélène. Revenu à l'Opéra-Comique, il y fait un séjour de quelques mois et il part pour une grande tournée Sud-Américaine. De retour en France, c'est à Bordeaux qu'il est engagé en 1921, y interprétant, entre autres pièces, Orphée, de Gluck. En juin 1921, il repart en Amérique du Sud, et revient en octobre pour donner quelques représentations à l'Opéra-Comique. En 1922 au théâtre Mogador il crée Monsieur l'Amour. (Nos vedettes, 1922)
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Fernand Francell dans Don Juan (Don Ottavio)
Fernand Francell dans Fortunio (Fortunio)
Fernand Francell dans la Bohème (Rodolphe) en 1913
Le ténor Francell vient de faire aux Etats-Unis, et notamment à New York, un séjour triomphal, au cours duquel il a fait chaleureusement applaudir les œuvres de l'école musicale française moderne. Avec des programmes qui témoignent à la fois d'un noble souci d'art et du plus large esprit d'éclectisme, il a remporté de très vifs succès, tant dans de nombreux concerts (dont l'un a été organisé par Paderewski en personne) que dans de brillantes réunions mondaines. M. Walter Damrosch a donné chez lui une matinée en son honneur. (le Ménestrel, 08 janvier 1926)
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Fernand Francell [photo A. Bert]
Discographie
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la Maison grise extrait de l'acte II de Fortunio de Messager Fernand Francell (Fortunio, créateur) et Orchestre enr. vers 1909
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Chanson "Si vous croyez que je vais dire" extrait de l'acte III de Fortunio de Messager Fernand Francell (Fortunio, créateur) et Orchestre Odéon X 97395, mat. xP 4754, enr. le 01 avril 1909
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Duo "D'un métal si précieux" extrait de l'acte I du Barbier de Séville de Rossini Fernand Francell (Almaviva), Daniel Vigneau (Figaro) et Orchestre Odéon X 97.378, mat xP 4719 et X 97.388, mat. xP 4720, enr. à Paris le 01 avril 1909
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