Pierre François Léonard FONTAINE

 

Fontaine par Julien Léopold Boilly

 

 

Pierre François Léonard FONTAINE

 

architecte et décorateur français

(Pontoise, Seine-et-Oise [auj. Val-d'Oise], 20 septembre 1762* – Paris ancien 8e, 10 octobre 1853*)

 

Fils de Pierre FONTAINE, architecte, et de Marie Jeanne MEUNIER.

Oncle de Pierre François Louis FONTAINE (Pontoise, 1798 – Paris, 1863), architecte.

 

 

Elève de Peyre et d'André, il obtint le second grand prix de Rome en 1785, et fut envoyé l'année suivante en Italie. Rentré en France dès 1789, il fut ensuite adjoint à Charles Percier, directeur des décorations de l'Opéra, poste qu'ils ont occupé jusqu'en 1796. Ils exécutèrent ensemble les décors des ballets en vogue, et restaurèrent la Malmaison sur l'ordre de Bonaparte. En 1800, il fut nommé architecte des Tuileries, et en 1813, premier architecte de l'Empereur. Il fut membre de l'Institut et de la plupart des académies d'Europe, et commandeur de la Légion d'honneur.

Il est décédé en 1853, célibataire, à quatre-vingt-onze ans en son domicile, 39 rue de la Muette à Paris 8e. Il est enterré au Père-Lachaise (28e division).

 

 

 

 

Fontaine, mort à quatre-vingt-onze ans, avait débuté, au temps de David, à l'école de Peyre, architecte de Louis XVI. En 1785 il obtint un second prix et se rendit à Rome, à pied, le sac sur le dos. Il y fut rejoint par Percier, son digue collègue depuis, et son ami pendant un demi-siècle. Ils travaillèrent ensemble, à l'écart, et furent surnommés les deux Étrusques. Quand ils se retrouvèrent à Paris, les futurs architectes de tant de palais habitaient encore d'humbles mansardes. Ils dessinaient pour Lignereux et Jacob les meubles dont ils allaient imposer le style à l'Empire. La fortune leur vint à tous deux, sans qu'ils s'en doutassent. On était à la fin du Consulat. Mme Bonaparte se plaignait de l'architecte de la Malmaison. David lui indique un jour Percier, et celui-ci, fort timide, conduit Fontaine chez le premier Consul. Bonaparte devine le talent de l'un et de l’autre, et les prend à la fois à son service. Bientôt l'état parfait de la Malmaison contraste avec l'incommodité des Tuileries, dont Lecomte était l'architecte. Le valet de chambre de Bonaparte, qui avait son franc parler, reprochait à Lecomte la fragilité de certain ouvrage. — Bah ! s'écrie l'architecte, il durera plus que vous et votre maître. Le valet rapporte ce mot au général (qu'il appelait toujours ainsi), et le premier Consul, poussé à bout, destitue Lecomte et charge Fontaine et Percier des Tuileries et du Louvre. Ces deux palais étaient presque en ruines. L'herbe poussait dans les salles actuelles du musée égyptien. Les deux amis se mettent à l'œuvre et rajeunissent les monuments en quelques années. Ils construisent les deux escaliers de la colonnade et le magnifique escalier du musée de peinture ; ils poussent jusqu'à la rue de Richelieu l'aile gauche, qui s'achève aujourd'hui ; ils élèvent l'arc-de-triomphe du Carrousel, etc., etc. ; l'un, Fontaine, excellant par la science et l'audace, l'autre brillant par la finesse et l'élégance. Percier a éclipsé Fontaine, en mourant avant lui ; mais Fontaine eût peut-être éclipsé Percier, s'il ne lui avait survécu. Que la postérité les place ex æquo. Architecte de la Restauration comme de l'Empire, de Louis-Philippe comme de Charles X, Fontaine, on le voit, savait maintenir l'édifice de sa fortune. Il bâtit pour Louis XVIII la chapelle expiatoire de Louis XVI, œuvre inférieure à son noble but, et pour le duc d'Orléans la belle galerie vitrée du Palais-Royal. Louis-Philippe le chargea de la réparation de tous ses châteaux, de la destruction de la façade des Tuileries sur le jardin, et de l'appropriation du palais de Versailles en musée. La gloire de ce dernier ouvrage absout Fontaine de la barbarie du précédent. En 1848, maintenu par la République, il eut l'honneur de lui envoyer sa démission, et se retira dans son ermitage de la rue de la Muette, à quelques pas du cimetière où l'attendaient sa tombe et le repos.

(Musée des familles, 1854)

 

 

 

 

 

 

esquisse de décor par Charles Percier, Jean-Thomas Thibault et Pierre-François-Léonard Fontaine de l'acte I (l'habitation des mères de Paul et Virginie) de Paul et Virginie, ballet-pantomime de Rodolphe Kreutzer donné à l'Opéra le 26 juin 1806

 

 

 

 

décor de Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine de Paul et Virginie, ballet-pantomime de Rodolphe Kreutzer donné à l'Opéra le 26 juin 1806

 

 

 

 

 

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