Marianne FLAHAUT
Marianne Flahaut dans le Trouvère (Azucena) à l'Opéra en 1905 [photo Paul Berger]
Maria Louise FLAHAUX dite Marianne FLAHAUT
mezzo-soprano belge
(11 rue du Marché-aux-Bêtes, Huy, prov. de Liège, Belgique, 16 septembre 1874* – Paris 8e, 08 juin 1960*)
Fille d'Henry Joseph FLAHAUX (Sclayn, prov. de Namur, Belgique, 14 avril 1831* – Huy, 09 juillet 1897*), menuisier puis industriel [fils de Jean Grégoire FLAHAUX (Thon, prov. de Namur, Belgique, 1804 – Sclayn, 27 février 1852*), tailleur de pierre], et de Louise Marie SOUPLET (Huy, 05 octobre 1834* – 1897/1919), mariés à Huy le 06 novembre 1858*.
Epouse à Paris 8e le 04 novembre 1919* René Samuel Henri HEYMANN (Paris 9e, 27 octobre 1866* – 8 avenue du Parc-Monceau, Paris 8e, 22 avril 1944*), négociant [fils d'Abraham dit Alfred HEYMANN (Ingwiller, Bas-Rhin, 25 mars 1830 – Paris 1er, 06 octobre 1897*), négociant, et d'Alice Babet SCHLOSS (Paris, 15 août 1844 – Paris 1er, 01 avril 1925*)].
Elle fit ses premières études au Conservatoire de Liège où elle remporta les premiers prix de piano, chant et déclamation lyrique. Elève à Paris de la cantatrice Désirée Artôt de Padilla, elle a chanté Hérodiade (Hérodiade) au Grand Théâtre de Bordeaux les 04 et 07 novembre 1897. Elle a fait ses débuts à Paris en 1898, à l’Opéra, dans Aïda (Amnéris), sous le nom de Marie Flahaut. Elle a participé à la première exécution au Palais Garnier en 1899 de la Prise de Troie. Le 31 mai 1904, elle y chanta le Trouvère (Azucena) lors d'une reprise de cet ouvrage au profit du monument Verdi. Entre 1908 et 1911, elle figura 44 fois à l'affiche du Metropolitan Opera de New York. Elle a chanté avec Emma Eames, Antonio Scotti et Enrico Caruso.
En 1902, elle habitait 66 rue Caumartin à Paris 9e ; en 1911, 8 avenue du Parc-Monceau [devenue en 1944 avenue Bertie-Albrecht] à Paris 8e, où elle est décédée en 1960 à quatre-vingt-cinq ans. Elle est enterrée au Père-Lachaise (97e division).
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Elle y débuta le 25 juillet 1898 dans Aïda (Amnéris).
Elle y chanta Rigoletto (Madeleine, 04 novembre 1898) ; la Walkyrie (Fricka, 27 février 1899) ; le Prophète (Fidès, 03 mars 1899) ; Guillaume Tell (Edwige, 1899) ; le Bourgeois gentilhomme (Intermède, 1899) ; Samson et Dalila (Dalila, 24 juillet 1899) ; Siegfried (Erda, 03 mai 1902) ; le Trouvère (Azucena, 31 mai 1904) ; Sigurd (Uta, 12 février 1906 ; 200e le 27 octobre 1906) ; Ariane (Perséphone, 1907) ; Hamlet (la Reine, 1909).
Elle y participa à la première le 15 novembre 1899 de la Prise de Troie (Andromaque) d'Hector Berlioz. |
Marianne Flahaut dans le Trouvère (Azucena) à l'Opéra en 1904
Marianne Flahaut dans le Trouvère (Azucena) à l'Opéra en 1904
25 juillet 1898. On donne Aïda, pour les débuts de Mlle Marie Flahaut, dans le rôle d'Amnéris, et de M. Hans, dans celui de Radamès. Mlle Marie Flahaut est une grande et belle personne de vingt-deux ans, élève de Mme de Padilla, dont la voix de contralto a quelques notes de grande beauté, mais quelque peu inégale et blanche dans le médium. Elle a du feu, et quand elle aura pris l'habitude de la scène et travaillé encore, elle tiendra sûrement à son avantage les rôles dramatiques de son emploi. En somme, deux toutes jeunes recrues à qui il faut faire crédit, et souhaiter la bonne chance que méritent leurs qualités sérieuses et leurs louables efforts. (Edmond Stoullig, les Annales du Théâtre et de la Musique, 1898)
Mlle Flahaut, depuis deux ans seulement à l'Opéra où elle est aimée et très appréciée, est une superbe jeune fille d'une beauté vraiment royale. Elle est grande, brune, avec de beaux yeux bleus de la plus exquise douceur. Elle rappelle trait pour trait la regrettée Rosine Bloch, avec cette différence pourtant que la bonne Rosine avait des yeux noirs, était moins grande et plus forte. La charmante artiste est excellente musicienne, elle adore son art et ne pense qu'à lui ; elle est toujours prête à jouer n'importe quel rôle de son répertoire. Mlle Marianne Flahaut est née à Huy (Belgique) en 1876. Son éducation musicale fut commencée de bonne heure dans sa famille, qui, frappée des dispositions exceptionnelles de l'enfant, la fit entrer au Conservatoire de Liège où elle fut admise dans la classe de piano de Mlle Krappowitz et remporta la même année le premier prix. L'année suivante elle fut admise dans la classe de chant de Bonheur et dans celle de déclamation lyrique de Carman ; elle remporta là aussi les deux premiers prix. Elle vient alors à Paris, se présente chez l'éminent professeur de chant Mme Artot de Padilla qui, après l'avoir entendue et lui avoir donné quelques leçons qu'elle continue toujours, n'hésite pas à l'amener à l'Opéra pour donner audition à M. Gailhard qui l'engage aussitôt. Elle a débuté le 25 juillet 1898 dans Amnéris d'Aïda, puis a chanté successivement Madeleine de Rigoletto, Frika de la Walkyrie, Edwige de Guillaume Tell, Dalila de Samson et Dalila, et enfin Fidès du Prophète où elle a été très remarquée. Mlle Flahaut pour l'interprétation de ce dernier rôle avait de qui tenir, au point de vue des traditions, car Mme Pauline Viardot qui créa ce rôle en 1849, fut le professeur pendant deux années de Mme Artot, qui elle-même débuta en 1858 à l'Opéra, dans ce même rôle de Fidès du Prophète. (Annuaire des Artistes, 1902)
Praxitèle l'eût choisie pour représenter Minerve, elle a près de deux mètres et avec cela des mains et des pieds grands comme rien. Née à Huy près de Liège, elle appartient à une famille très haut placée pendant le second Empire. Son malheur a voulu qu'elle remportât un succès impressionnant dans un personnage muet de la Prise de Troie. Elle mima le rôle d'Andromaque de la façon la plus émouvante. On s'en souvient trop, mais elle est de force à prouver quelle est aussi une vraie et remarquable cantatrice. (Paris qui chante n°17, 17 mai 1903)
Mlle Flahaut, dans le rôle d'Azucena, a prouvé des qualités de style qui lui ont valu les chaleureux applaudissements du public et les louanges unanimes de la critique. (Reprise du Trouvère à l'Opéra; Paris qui chante n°78, 17 juillet 1904)
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Marianne Flahaut en 1903
Marianne Flahaut dans Samson et Dalila (Dalila) à l'Opéra en 1899
Marianne Flahaut dans Ariane à l'Opéra en 1909 [photo Manuel]
Marianne Flahaut en 1909 [photo Aimé Dupont]
Discographie
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Marianne Flahaut [photo Reutlinger]