Marthe FERRARE

 

Marthe Ferrare en 1923

 

 

Marthe Marie Louise GANDOLFI dite Marthe FERRARE

 

soprano français

(Saint-Eugène [auj. Bologhine], Algérie française, 29 mars 1899* – ap. 1955)

 

Fille de Hippolyte Jérôme GANDOLFI (Alger, Algérie française, 13 août 1866 – Paris 12e, 17 avril 1925*), comptable [fils de Joseph GANDOLFI (Bonifacio, Corse-du-Sud, 31 janvier 1835 – Djelfa, Algérie, 14 septembre 1888)], et de Marie Thérèse Béatrix de FERRARI (Alger, 15 février 1868 – Paris 12e, 17 septembre 1922*), mariés à Alger le 03 avril 1888.

 

 

Au Conservatoire de Paris, elle obtint en 1917 une 2e médaille de vocalises, en 1918 les seconds prix de chant et de déclamation lyrique, en 1919 les premiers prix de chant et de déclamation lyrique et débuta la même année à l’Opéra-Comique sous le nom de Marthe Ferrari, puis, dès l'année suivante, sous le nom de Marthe Ferrare. Elle fit également carrière dans l’opérette. A la Gaîté-Lyrique, elle participa à l’automne 1921 à la reprise de Boccace de Suppé, aux côtés de Marthe Chenal ; le 13 mars 1922 à une reprise des Cloches de Corneville (Germaine) de Planquette, aux côtés de Léon Ponzio. Au Théâtre Edouard VII, elle créa le 15 février 1923 l’Amour masqué (première Servante) d’André Messager [elle chanta ensuite en province le rôle principal]. A Ba-Ta-Clan, elle fit une reprise le 24 novembre 1923 de J’ te veux (Madeleine) de Gabaroche, Pearly, Valsien et Mercier. Au théâtre des Nouveautés, elle créa le 16 décembre 1927 Comte Obligado ! (Xavière de Miranda) de Raoul Moretti. A Ba-Ta-Clan, elle participa à la première française le 15 mars 1924 de la Danse des libellules (Charlotte Baron) de Franz Lehár ; aux Folies-Wagram, à celle, le 08 décembre 1928, de l’Orloff (Nadia) de Bruno Granichstaedten. Au théâtre des Variétés de Marseille le 12 octobre 1932, elle créa Violette de Montmartre (Ninon) d’Emmerich Kalman, aux côtés d’André Gaudin. En 1956, à l’ABC, elle reprit le rôle principal de la Quincaillière de Chicago (Agatha) de Louiguy. Elle a tourné quelques films : l’Étrange aventure du Docteur Works (1921) ; les Hommes nouveaux (1922) ; l’Autre aile (1923) ; Faubourg Montmartre (1925) ; les Saltimbanques (1930).

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Elle y débuta sous le nom de Marthe FERRARI, le 31 octobre 1919, dans Werther (Sophie).

 

Elle y a créé le 19 mai 1920 Lorenzaccio (un écolier) d’Ernest Moret ; le 01 décembre 1920 le Roi Candaule (Satala) d’Alfred Bruneau ; le 28 juin 1921 le ballet Au Bois Sacré (une Récitante) de Jean Huré.

 

Elle y a participé à la première le 04 mars 1920 de Masques et Bergamasques (Colombine) de Gabriel Fauré.

 

Elle y a chanté Carmen (Frasquita) ; Cavalleria rusticana (Lola) ; Lakmé (Ellen) ; Mignon (Frédéric) ; Mireille (Andreloun) ; les Noces de Figaro (Chérubin) ; Gismonda (Agnelo) ; Manon (Javotte) ; Sapho (Irène).

 

 

 

Marthe Ferrare en 1923

 

 

Marthe Ferrare est une des plus récentes et des plus brillantes étoiles de l'opérette française. Jeunesse, beauté, talent, se fondent en elle pour en faire une des plus remarquables vedettes de nos grandes scènes lyriques. Elle est de celles dont les bonnes fées entouraient le berceau. Qu'on en juge :

A 17 ans, elle est reçue première au Conservatoire. Elève de Engel, Georges Wague et de Mme Martinelli, elle en sort deux ans plus tard avec deux premiers prix. Début foudroyant, pourrait-on dire, et qui tient ce qu'il promettait. Engagée de suite à l'Opéra-Comique, Mlle Ferrare chante les rôles du répertoire, fait trois créations : Masques et Bergamasques, Lorenzaccio, le Roi Candaule. Elle passe ensuite à la Gaîté-Lyrique, où le charme de sa voix et son exquise fantaisie s'affirment dans Boccace, les Brigands, les Cloches de Corneville, etc. ; un triomphe qui se prolonge et entraîne sur la voie de ses illustres devancières : G. Gallois, Tariol-Baugé, Ed. Favart, la jeune et grande artiste.

Le cinéma ne pouvait manquer de s'emparer de cette interprète rêvée, dont la beauté si expressive aurait manqué à l'écran. Avec Hervé, elle tourne le célèbre film : le Docteur Work, et plus récemment — c'est au Maroc ensoleillé — dans un film de la Dal-Film : les Hommes nouveaux, qu'elle prodigue, sous la direction de Violet et Donatien, ses trésors de grâce et de charme ingénu, qui font place, quand le scénario l'exige, au jeu dramatique le plus émouvant et le plus sûr.

Un détail curieux pour finir : Mlle Ferrare a débuté sur la scène du Français, dans Lucrèce Borgia, où elle chantait délicieusement la Barcarolle, du 5e acte. Et des habitués n'ont point perdu le souvenir de cette voix fraîche de jeune fille, dont le timbre harmonieux, un soir, enchanta leurs oreilles de notes de pur cristal...

(Paris qui chante, 01 mai 1922)

 

 

Celle jeune et brillante artiste, commença par étudier le dessin, puis se sentant de sérieuses dispositions pour le chant. travailla pendant un an avec l'éminente cantatrice, Madame Martinelli.

Admise brillamment au Conservatoire, à 17 ans, elle remporta en 1919 deux admirables Premiers prix de Chant et de Déclamation Lyrique, dans Judas Macchabée, d’Haendel et la Servante Maîtresse, de Pergolèse.

Engagée aussitôt à l'Opéra-Comique, elle débuta dans Sophie de Werther puis chanta, toujours avec le même succès, une grande partie du répertoire. L'opérette ensuite la tenta, et c’est ainsi que nous pûmes l'applaudir à la Gaîté-Lyrique dans Boccace, aux côtés de Marthe Cheval, dans la brillante reprise de 1921. Puis elle jolie dans les Brigands, le rôle de Fragoletto où elle fit merveille.

Marthe Ferrare, qui est une des plus remarquables élèves du célèbre professeur Georges Wague, fut distinguée par Alphonse Franck pour la création d’un rôle dans l’Amour Masqué, l'opérette de Sacha Guitry et de Messager et, par égard pour de tels auteurs, elle consentit à résilier tous ses contrats antérieurs.

Marthe Ferrare réunit toutes les qualités très rares que l'on demande à une étoile : voix, style, musicalité, fantaisie, gaîté, beauté éblouissante. Il ne faut pas s'étonner de la voir si vite acquérir une grande notoriété. Nous la retrouverons cet hiver sur une de nos principales scènes d'opérettes.

(la Rampe, 15 avril 1923)

  

 

La nouvelle et prestigieuse étoile de l'opérette française a déjà, malgré son tout jeune âge, toute une histoire artistique dont se contenteraient beaucoup d'artistes connues depuis longtemps.

En effet, Marthe Ferrare entre au Conservatoire très brillamment, à 17 ans, en sort au bout de deux ans avec deux premiers prix retentissants, qui lui valent de suite son engagement à l'Opéra-Comique, où elle reste deux années à chanter le répertoire, surtout Chérubin, des Noces de Figaro.

Elle passe ensuite, avec l'autorisation de MM. Carré et Isola, à la Gaîté-Lyrique, pour créer Nelly et les deux reprises sensationnelles de Boccace, avec Chenal, et des Brigands, avec Jean Périer. Elle obtient, à côté de ces deux grands artistes consacrés, un véritable triomphe.

Elle voit sa réputation consacrée dans l'Amour Masqué, de S. Guitry et Messager où, grâce à ses dons de comédienne, de chanteuse experte, à ses qualités et à son charme intense, elle reçoit les compliments les plus flatteurs du célèbre compositeur dont elle devient une des interprètes préférées, qui lui réserve une création importante pour l'hiver prochain.

Outre sa beauté éblouissante qui n'exclut pas la fantaisie scénique, Marthe Ferrare apporte à l'interprétation de l'opérette, la connaissance profonde de l'art du chant dont elle a travaillé les classiques sous la direction des professeurs Engel et Martinelli. Elle est l'élève de Georges Wague pour la scène.

On peut saluer en Marthe Ferrare une étoile de l'envergure de sa célèbre devancière : Germaine Gallois.

Marthe Ferrare se montre également remarquable au cinéma, où elle fut la protagoniste de la Villa Bleue, l'Aventure du Dr Work. Elle triompha aussi dans les Hommes nouveaux. Elle termine en ce moment un film sensationnel de Canudo : l'Autre Aile, sous la direction d'Andréani pour la Dal Film.

(Paris qui chante, 15 juin 1923)

 

 

Nice. – A l'Eldorado, le Chant du Désert, interprété par Mlle Marthe Ferrare et M. Goavec a obtenu un si grand succès qu'il est resté quinze jours sur l'affiche, et malgré les fêtes du Carnaval le Coup de roulis d'André Messager fait salles combles.

(le Ménestrel, 27 février 1931)

 

 

 

 

 

Marthe Ferrare dans divers rôles [coll. David Silvestre]

 

 

 

 

    

 

Duo "Valse chantée"

extrait de la Danse des Libellules de Lehár

Marthe Ferrare de l'Opéra-Comique, Jacques Vitry de l'Apollo et Orchestre

Pathé saphir 80 tours n° 2091, mat. 1748, enr. le 11 août 1924

 

 

    

 

Duo "Bambolina" (Jolie poupée d'amour)

extrait de la Danse des Libellules de Lehár

Marthe Ferrare de l'Opéra-Comique, Jacques Vitry de l'Apollo et Orchestre

Pathé saphir 80 tours n° 2091, mat. 1750, enr. le 11 août 1924

 

 

    

 

Duo fox-trot "Gigolette"

extrait de la Danse des Libellules de Lehár

Marthe Ferrare de l'Opéra-Comique, Jacques Vitry de l'Apollo et Orchestre

Pathé saphir 80 tours n° 2090, mat. 1751, enr. le 11 août 1924

 

 

    

 

Duo "les Papillons"

extrait de la Danse des Libellules de Lehár

Marthe Ferrare de l'Opéra-Comique, Jacques Vitry de l'Apollo et Orchestre

Pathé saphir 80 tours n° 2090, mat. 1752, enr. le 11 août 1924

 

 

 

 

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