Mme FERDINAND-SALLARD
Anne Augustine SALLARD dite Augusta SALLARD et Mme FERDINAND-SALLARD
soprano français
(1842 – 1910/1927)
Fille de la cantatrice Mme SALLARD.
Epouse de Ferdinand Désiré ROBINEAU dit Ferdinand Désiré ROBINEAU-SALLARD (28 rue du Faubourg-du-Temple, Paris ancien 6e, 19 avril 1823* – 69 boulevard Magenta, Paris 10e, 30 janvier 1870*), artiste peintre, fils de François Ferdinand ROBINEAU (1782 – 1861), artiste dramatique, et d'Eulalie HENRIET (1800 –) [mariés à Paris ancien 6e le 13 janvier 1821].
Parents de Maurice Ernest Eugène ROBINEAU dit Maurice ROBINEAU-SALLARD (Paris 10e, 25 septembre 1860* –), directeur de théâtre [épouse 1. à Paris 9e le 23 juin 1894* Marie Georgette Augustine LAVIE (Paris 12e, 13 novembre 1866* – av. 1910), artiste lyrique à La Rochelle ; épouse 2. à Lyon 2e, Rhône, le 22 juin 1910* Marie Blanche SORREL ; épouse 3. à Argenteuil, Seine-et-Oise [auj. Val-d’Oise], le 18 juillet 1927 Louise Georgette WELTI].
Elle chanta pendant un an au Théâtre-Lyrique, puis débuta à l’Opéra-Comique en janvier 1862 sous le nom de Mme Ferdinand. Elle s’est produite par intermittences au Grand-Théâtre de Lyon de 1865 à 1870. Elle a chanté à Bordeaux (1863-1864), théâtre royal de La Haye, en tant que première chanteuse légère de grand opéra (1864-1865). Le 08 juin 1866, elle fit sa rentrée au Théâtre-Lyrique. Le 29 décembre 1867, elle fit sa rentrée à l'Opéra-Comique dans Galathée (Galathée), qu'elle rechanta le 02 janvier 1868 avant de partir pour la Monnaie de Bruxelles où elle débuta le 30 janvier 1868 lors de la première du Béarnais (Gabrielle) de J.-T. Radoux. Le 11 mars 1868 elle y chanta la première de Don Carlos (la princesse d’Eboli) de Verdi ; et le 17 novembre 1869, elle y chanta dans le Stabat Mater de Rossini. Elle fut engagée aux Folies-Dramatiques à Paris en août 1871, où elle créa le 17 octobre 1871 la Boîte de Pandore (Pandore) d’Henri Litolff, puis chanta au Théâtre Lyrique de la Gaîté (vers 1875-1879), où elle créa le 15 novembre 1876 Paul et Virginie (Mme de Latour) de Victor Massé, qu’elle y joua encore en 1879. En 1883, elle fut engagée au Théâtre-Lyrique populaire. En 1892, elle fut nommée officier d'académie ; elle était alors professeur de chant à l'école classique de musique et de déclamation à Paris.
En 1870, elle habitait 16 rue de Chabrol à Paris 10e ; en 1910, 16 rue Clauzel à Paris 9e.
Sa carrière au Théâtre-Lyrique
Elle y débuta en 1861.
Elle y fit sa rentrée le 08 juin 1866 dans Rigoletto (Gilda).
Elle y créa le 15 août 1867 la cantate Paix et Liberté ! de Jules Massenet.
Elle y chanta Faust (Marguerite, 27 octobre 1867). |
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Elle y débuta en janvier 1862 dans Ma Tante dort.
Elle y chanta Haydée (Rafaela, 11 juillet 1862).
Elle y créa le 21 février 1863 la Déesse et le Berger (une Naïade) de Jules Duprato.
Elle y fit sa rentrée le 29 décembre 1867 dans Galathée (Galathée). |
8 juin 1866. – Début fort heureux de Mme Ferdinand-Sallard, dans le rôle de Gilda de Rigoletto. Après avoir fait, il y a quelques années, une apparition à l’Opéra-Comique, où on n’avait pas su l’employer, Mme Sallard était allé tenir l’emploi des fortes chanteuses dans plusieurs grandes villes de province, Bordeaux, Lyon, etc. (Almanach de la Musique, 1866)
Le Théâtre-Lyrique a été témoin d’un avènement. Augusta Sallard est revenue, dépouillant Gilda, et se revêtant de Marguerite elle-même ainsi que d'une auréole. Il n'y eut jamais rien peut-être de plus adorable et de plus charmant que cette Gretchen. Un miel harmonieux s'écoulait de sa lèvre ; elle y eut des splendeurs de femme et de cantatrice. Belle à ravir, chantante à souhait, la Marguerite nouvelle était la Marguerite rêvée. Elle déploya la voix la plus pure et le plus beau style ; on s'attendait bien à la force, à la passion ; mais elle eut par surcroît la suavité, le charme, la douceur, et cette grâce enfin « plus belle que la beauté. » L'acte du jardin fut une surprise et un enivrement, un succès complet, décisif, entraînant. Voilà une admirable artiste prenant enfin place sur cette scène, une artiste française, interprétant un maître français, le maître moderne par excellence, et se l'appropriant avec la même souplesse et la même autorité qu'elle faisait de l’œuvre de Verdi il y a un an. Marguerite et Gilda. Rigoletto et Faust, voilà le passé et le présent de cette cantatrice aux dons si riches. On connaît son passage à l'Opéra-Comique et ses succès sur toutes nos grandes scènes. Elle nous revient. Gardons-la bien maintenant. (Paul Ferry, la Comédie, 22 septembre 1867)
Mme Augusta Sallard est engagée pour douze représentations au Théâtre-Lyrique populaire. L’ex-pensionnaire de l’Opéra-Comique, l’ex-créatrice d’une des mères dans Paul et Virginie, va chanter, lundi ou mardi, le rôle d’Alde, dans Roland à Roncevaux. Elle chantera ensuite Léonore, du Trouvère. (le Figaro, 03 novembre 1883)
Mme Ferdinand-Sallard, chanteuse légère de grand opéra, avait du sang artistique dans les veines. Sa mère, chanteuse de talent, lui avait légué d'excellentes qualités dramatiques, de l'intelligence scénique et du goût dans le chant. Malheureusement sa voix avait été compromise. En travaillant à Paris, avec Fournier, elle avait fait des exercices d'acrobatie tellement excentriques, que soumise à ce régime, elle était arrivée à l'aphonie complète des cordes vocales. Alors, le professeur de dire : — "Vous tenez mon système ; vous y êtes maintenant." Sa voix dans le médium, se ressentit toujours de ce travail brutal, et resta voilée. Elle rachetait ce petit défaut par sa diction intelligente, son jeu et sa beauté. (Louis-Alphonse Holtzem, Une vie d'artiste, 1885)
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