Maurice DUTREIX
Maurice Dutreix en 1925 [photo Rex]
Maurice DUTREIX
ténor français
(Paris 11e, 18 septembre 1884* – 33 rue Olivier de Serres, Paris 15e, 21 juin 1930*)
Fils de Pierre DUTREIX (Limoges, Haute-Vienne, 27 juin 1852 – Paris 7e, 08 février 1898*), employé de chemin de fer puis cocher, et de Julie Nephtalie BERNARD (Paris, 29 octobre 1855 – ap. 1923), casquetière puis marchande des quatre saisons, mariés à Paris 11e le 17 août 1878*.
Epouse 1. à Roubaix, Nord, le 27 janvier 1913* (divorce le 23 janvier 1922) Germaine Alice BERNAERT (Roubaix, 24 juillet 1892* –) violoncelliste, fille de Désiré Joseph BERNAERT (Roubaix, 1870 –), vannier, et d'Alice Julia Aurélie LECOMTE (1871 –) [remariée à Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], le 07 décembre 1926 (divorce le 03 novembre 1943) avec Hippolyte Aaron LOPÈS ; puis à Nice, Alpes-Maritimes, le 18 janvier 1957 avec Siméon Eugène André SICARD].
Epouse 2. à Paris 18e le 26 décembre 1923* Yvonne Henriette COYAUX (Paris 3e, 10 octobre 1892* – Autun, Saône-et-Loire, 05 janvier 1982), fille de Charles Jean Baptiste Alexandre COYAUX (Douai, Nord, 25 mai 1870* – ap. 1923), cor à l'Opéra-Comique, et de Juliette Antoinette SIMON (1859 – av. 1923), couturière.
Elève sculpteur de l'Ecole Boulle, il obtint au Conservatoire de Paris, un premier prix de chant (élève d'Imbart de la Tour) et un premier accessit d'opéra en 1911, puis un second prix d'opéra et un second accessit d'opéra-comique en 1912. La même année, il débuta à l'Opéra de Paris, où il fit l'essentiel de sa carrière.
En 1923, il habitait 22 rue Francœur à Paris 18e. Il est décédé en 1930 à quarante-cinq ans, domicilié rue du Capitaine Cocart à Palaiseau, Seine-et-Oise [auj. Essonne].
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Il débuta le 31 décembre 1912 en participant à la première de Fervaal (Lennsmor) de Vincent d'Indy.
Il participa également aux premières suivantes : le 12 septembre 1913 les Joyaux de la Madone (Tolonno) d'Ermanno Wolf-Ferrari [version française de René Lara] ; le 04 janvier 1914 Parsifal (1er Chevalier) de Richard Wagner [version française d'Alfred Ernst] ; le 10 juillet 1920 Sept Chansons (l'Amoureux) de Gian Francesco Malipiero [version française d'Henry Prunières] ; le 16 janvier 1925 Miarka (le Roi des Romanis) d'Alexandre Georges.
Il participa à la création le 20 avril 1921 du ballet Maïmouna de Gabriel Grovlez en chantant le rôle du Muezzin.
Il chanta Faust (Faust, 1913) ; l'Or du Rhin (Froh, 1913) ; Hamlet (Laerte, 1913) ; Tristan et Isolde (Mélot, 1913) ; Thaïs (Nicias, 1913) ; Roméo et Juliette (Tybalt, 1914) ; Samson et Dalila (Samson, 1914) ; les Troyens (Hylas, 1921) ; l'Enlèvement au sérail (Helmont, 1921) ; Boris Godounov (Dimitri, 1922) ; Rigoletto (le Duc, 1922) ; Hérodiade (Jean, 1923) ; Grisélidis (Alain, 1923) ; Padmâvatî (Ratan-Sen, 1923) ; Lohengrin (Lohengrin, 1924) ; Aïda (Radamès, 1925). |
Maurice Dutreix lors de ses débuts à l'Opéra de Paris dans Fervaal (Lennsmor) [photo Bert]
[Concours de chant du Conservatoire] M. Dutreix, qui a vingt-six ans et neuf mois selon le programme officiel, est un blond mince dont la voix de ténor, agaçante à de certaines secondes par des vibrations métalliques, est assez belle quand même et touchante parfois. Il avait choisi l'Attaque du Moulin, d'Alfred Bruneau, et la salle lui fit un gros succès ; c'est le seul des concurrents d'hier que l'on acclama. Mais on sait ce que valent les « bruits de la foule » dans une salle où il y a trop d'intéressés, trop de gens à l'opinion établie d'avance. M. Dutreix nous est apparu comme un bon élève – de M. Imbart de la Tour – et voilà tout. Son premier prix a dû lui paraître d'autant plus agréable que c'était là son premier concours. (Louis Paillard, le Petit Journal, 27 juin 1911)
Notre compatriote, M. Maurice Dutreix, de l'Opéra, fait un Faust admirable qui a provoqué des bravos enthousiastes à plusieurs représentations de l'Opéra. (P. Limogeois, Limoges-Illustré, 15 septembre 1913)
A la Sorbonne - le centenaire de Gréard. [...] Onze heures ! L'assistance, soudain, se leva. Ce fut la minute de recueillement. Puis, M. Maurice Dutreix, de l'Opéra, chanta, accompagné par l'orchestre des concerts de la Sorbonne, sous la direction de M. de Saunières. Il convient de féliciter les organisateurs de la cérémonie d'avoir choisi M. Dutreix, car cet artiste fut un des brillants élèves sculpteurs de l'Ecole professionnelle Boulle, dont la création, comme la création de l'Ecole Diderot, est due à Octave Gréard. (le Gaulois, lundi 12 novembre 1928)
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[disques de la coll. Alain Etienne]
Discographie
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Duo extrait de l'acte I de Faust de Gounod Maurice Dutreix (Faust), Paul Payan (Méphistophélès) et Orchestre Odéon X.111750 et X.111751, mat. XP 6257 et XP 6258, enr. vers 1913
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Cavatine extrait de l'acte III de Faust de Gounod Maurice Dutreix (Faust) et Orchestre Opéra 778, mat. 626 et 627, enr. vers 1914
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Trio final extrait de l'acte V de Faust de Gounod Marise Beaujon (Marguerite), Maurice Dutreix (Faust), Willy Tubiana (Méphistophélès) et Orchestre Gramophone W 703 et W 704, enr. avant 1923
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Invocation à la Nature extrait de la 4e partie de la Damnation de Faust de Berlioz Maurice Dutreix (Faust) et Orchestre Pathé 80 tours n° 144, mat. 1334, enr. en 1914
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"Le bruit des chants s'éteint" extrait de l'acte II de Sigurd de Reyer Maurice Dutreix (Sigurd) et Orchestre Pathé 80 tours n° 144, mat. 1333, enr. en 1914
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Cantique de Noël (Adolphe Adam) Maurice Dutreix, Mathilde Calvet, Joachim Cerdan et Orchestre Gramophone W 350, mat. 34204, enr. le 31 octobre 1919
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Scène de la Meule "Voix ma misère, hélas" extrait de l'acte III de Samson et Dalila de Saint-Saëns Maurice Dutreix (Samson) et Orchestre Gramophone P 524, mat. 4-32619, enr. le 26 novembre 1924
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Invocation à la Nature extrait de l'acte I de Werther de Massenet Maurice Dutreix (Werther) et Orchestre dir Félicien Foret Inovat 2143, mat. 5726, enr. vers 1925
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Lied d'Ossian extrait de l'acte III de Werther de Massenet Maurice Dutreix (Werther) et Orchestre dir Félicien Foret Inovat 2143, mat. 5727, enr. vers 1925
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