Léon DUPREZ

 

 

 

Gilbert Denis Léon DUPREZ dit Léon DUPREZ

 

ténor français

(98 rue Rochechouart, Paris ancien 2e, 12 septembre 1838* – Valmondois, Seine-et-Oise [auj. Val-d'Oise], 26 août 1928)

 

Fils de Gilbert Louis DUPREZ, ténor et d'Alexandrine DUPREZ, soprano.

Epouse à Paris 2e le 20 mai 1862* Jeanne Marie Marguerite TINEL (Paris ancien 4e, 17 octobre 1840* –).

 

 

Chanteur, il fut également professeur de chant au Conservatoire de Paris à partir du 08 août 1894 (il en démissionna le 16 juin 1901) et dirigea l'Ecole spéciale de chant, 40 rue Condorcet à Paris 9e, fondée par son père. En tant que compositeur, on lui doit la musique d'une saynète musicale, la Chasse aux rats, composée sur un livret de son oncle Édouard Duprez, ainsi que des marches militaires, des chœurs pour orphéons, des morceaux religieux et des mélodies. Il s'était complètement retiré en sa demeure familiale, à Valmondois, dont son père fut maire de 1853 à 1870. Comme son père, il est décédé à l'âge de quatre-vingt-neuf ans.

 

 

 

Sa carrière au Théâtre-Lyrique

 

Il y débuta le 31 mars 1863 en participant à la première des Peines d'amour (le Prince de Navarre) de Mozart [version française de Barbier et Carré de Cosi fan tutte].

 

 

 

œuvres lyriques

 

la Chasse aux rats, saynète musicale en 1 acte, livret de Dutertre et Édouard Duprez (Théâtre Deburau, 11 août 1858)

 

mélodies

 

Sentier (le), poésie d'Edouard Glaize.

 

 

              

 

le Sentier, publié dans la Bonne Chanson n° 79 de mai 1914

 

 

 

 

Théâtre de l'Ecole spéciale de chant dirigée par Léon Duprez (1875)

 

 

 

Le Théâtre Deburau, dont le répertoire se forme comme s'il était mû par la vapeur, nous a offert mercredi soir une saynète musicale en un acte, paroles de MM. Dutertre et E. Duprez, la Chasse aux rats, tel est le titre de cette nouveauté, est une pièce originale et amusante, saupoudrée de toutes sortes de sel, sur laquelle M. Léon Duprez a construit une partitionnette pleine de jolis motifs et de bonne volonté. M. Léon Duprez appartient d'ailleurs à une famille où l'on est forcément nourri de moelle musicale, une famille d'où sortent les Samson... lyriques.

(le Ménestrel, 15 août 1858)

 

 

Un intérêt particulier s’attachait à la première représentation des Peines d’amour : c’était l’apparition de M. Léon Duprez, qui débutait dans le rôle important du prince de Navarre. Fils du grand artiste qui a ramené à l’Opéra le style ample et solennel de la tragédie lyrique, M. Léon Duprez possède déjà de solides et charmantes qualités : il a du goût, du sentiment, et cette tenue de style que son père communique à tous ses disciples. Il a chanté avec un grand bonheur l’air adorable, Un’ aura, que le public lui a fait recommencer. Malheureusement M. Léon Duprez n’a qu’un filet de voix de tenorino aigu qui manque de timbre et de corps, et qu’on entend à peine dans les morceaux d’ensemble. Ce défaut est capital pour la carrière de chanteur dramatique que veut parcourir le jeune et vaillant virtuose, et tout ce qu’on peut souhaiter à M. Léon Duprez, c’est que la nature opère sur son organe débile l’évolution étonnante qu’elle a produite sur la voix de son père, qui n’était aussi qu’un tenorino d’amore alors qu’il s’essaya, il y a trente ans, dans les coulisses de l’Odéon et puis à l’Opéra-Comique.

(Paul Scudo, Revue des Deux Mondes, 1863)

 

 

M. Léon Duprez, qui paraissait pour la première fois sur la scène, a sans doute voulu résoudre un problème impossible, celui de chanter sans avoir de voix. C'était assez téméraire ; aussi nous ne savons si le public a accepté la chose ; mais, ce qu'il y a de certain, c'est que le bis qu'on lui a demandé à la fin de son air ne pouvait être motivé qu'afin de mieux entendre et de pouvoir saisir quelques sons ; mais hélas ! rien, et toujours rien. Ce jeune débutant est tout à fait insuffisant pour le théâtre, et, quoique fils d'un célèbre chanteur, M. Léon Duprez fera bien de consacrer ses talents aux plaisirs des petits salons.

A part donc ce ténor qui chante sans voix, l'ouvrage marche avec beaucoup d'ensemble, et M. Carvalho, qui fait toujours très bien les choses, a monté Peines d'amour avec un soin dont on doit lui savoir gré. Décors et costumes sont d'une grande richesse.

(W. Batta, Revue artistique et littéraire, 1863)

 

 

Ex-professeur au Conservatoire (démissionnaire en 1901).

Naquit à Paris en 1838 alors que son père, le célèbre ténor, venait d'obtenir ses plus grands succès dans Guillaume Tell, la Juive, Lucie de Lammermoor, la Favorite.

Elevé dans un milieu artistique avec sa sœur Caroline Duprez, qui eut aussi une brillante carrière artistique et créa, entre autres ouvrages, l'Etoile du Nord, de Meyerbeer, il n'est pas étonnant que cet enfant prit goût à la musique et devint un virtuose et un musicien de premier ordre.

Après avoir fait ses études aux collèges Rollin et Chaptal, il débuta au Théâtre-Lyrique dans Cosi fan tutte de Mozart. L'avis unanime fut que la science et le goût étaient irréprochables, mais l'organe manquait un peu de force... Il avait à lutter contre les souvenirs encore vivants de son célèbre père à la voix si puissante !

Léon Duprez prit vite son parti ; il quitta le théâtre pour se consacrer au professorat et dirigea avec son père l'Ecole spéciale de chant qui venait d'être fondée rue Condorcet et d'où sortirent tant d'artistes illustres, entre autres : Mmes Carvalho, Caroline et Pauline Duprez, Albani, Jeanne et Fidès Devriès, Marimon, Heilbronn, Mezeray, Isaac, etc. MM. Lefranc, Engel, Morlet, Plançon.

A partir de 1870, Léon Duprez, qui eut à donner ses conseils à plus de 600 élèves, dirigea seul cette école jusqu'en 1896, époque à laquelle il fut nommé professeur de chant au Conservatoire.

(Annuaire des Artistes, 1902)

 

 

 

 

 

Encylopédie