DELESTRE-POIRSON

 

Delestre-Poirson, photo Nadar [BNF]

 

 

Charles Gaspard POIRSON dit DELESTRE-POIRSON

 

vaudevilliste et directeur de théâtre français

(Paris, 22 août 1790* – Paris ancien 3e, 20 novembre 1859*)

 

Fils de Jean-Baptiste POIRSON (Vrécourt, Vosges, 1760 – Valence-en-Brie, Seine-et-Marne, 15 février 1831*), ingénieur géographe, et d’Esther Elisabeth Joséphine DELESTRE (Paris, 1767 – Valence-en-Brie, 26 mars 1825*).

Frère de Charles Alexandre POIRSON (Paris ancien 12e, 06 avril 1806* – ap. 1868), directeur du Théâtre du Palais-Royal [père de Paul POIRSON, librettiste].

Epouse à Paris le 04 octobre 1819 Emilie Thérèse Constance de GROISEILLIEZ (Bruges, Flandre Occidentale, mai 1797 – Château de Montmort, Montmort [auj. Montmort-Lucy], Marne, 07 septembre 1877*) ; parents d’Elisabeth Louise Caroline Emilie POIRSON (Paris ancien 3e, 22 septembre 1820* –) [épouse à Paris ancien 3e le 29 avril 1839* Charles Yvan LHUILIER (Paris ancien 2e, 11 juin 1812 –), négociant] ; de Caroline Jeanne Alexandrine Emélie POIRSON [épouse à Paris ancien 3e le 30 avril 1844* Amédée André MALOTEAU DE GUERNE (Mons, Belgique, 14 avril 1818 – 27 janvier 1870), attaché au ministère des finances] ; d’Emma Eugénie Thérèse Gasparine POIRSON (Paris, 17 mai 1823* –) ; et d’Esther Charlotte Geneviève POIRSON (Paris ancien 3e, 19 novembre 1830 – Château de Montmort, 12 octobre 1901) [épouse à Versailles, Seine-et-Oise [auj. Yvelines] le 27 décembre 1849* François Raymond de RÉMOND DE MONTMORT (Paris ancien 2e, 03 mai 1825 – 1905)].

 

 

Fils de Poirson, géographe renommé, il se fit remarquer, en 1810, par une Ode sur le mariage de l'Empereur, et travailla aussitôt pour le théâtre, en société avec Scribe, Mélesville, Meilheurat, H. Dupin, Dumersan, en faisant précéder son nom de celui de sa mère. Il obtint ainsi de vifs succès, soit à l'Odéon, soit au Vaudeville, soit aux Variétés, soit à la Porte-Saint-Martin, et l'on peut signaler, parmi ses ouvrages les plus heureux : Brelan de valets, Une nuit de la garde nationale, les Montagnes russes, le Comte Ory, Encore un Pourceaugnac, Une visite à Bedlam, le Spleen, le Petit Dragon, la Volière du frère Philippe, le Mystificateur, etc. En 1820, lors de la création du Gymnase dramatique, dont le privilège, assez restreint, venait d'être accordé à M. de La Roserie, il fut d'abord, avec M. Cerfbeer, administrateur, et prit, au bout de quelques mois la direction, qu'il garda jusqu'en octobre 1844. Dans cet intervalle, il avait obtenu pour le Gymnase le droit d'agrandir son répertoire, le titre de Théâtre de Madame avec le patronage de la duchesse de Berri, favorisé les débuts d'artistes telles que Mlles Léontine Fay, Vertpré, Déjazet, Rachel, et donné enfin l'exemple d'une longue prospérité. Les soins d'une administration très intelligente et très active, qui valut au nouveau théâtre une rapide et croissante prospérité, n'empêchèrent pas Delestre-Poirson d'écrire encore, avec Scribe et quelques autres, un certain nombre de pièces qu'il y fit représenter avec succès, entre autres le Parrain, la Mouche du coche, les Frères de lait, le Prince Charmant, etc. Mais, en 1842, à la suite de vifs démêlés avec la Commission des auteurs dramatiques, il vit son théâtre frappé par elle d'une sorte d'interdit, soutint la lutte près de quinze mois, avec le concours de quelques auteurs, et finit par céder son privilège à Lemoine-Montigny.

Outre sa collaboration à un grand nombre de comédies et vaudevilles, il a souvent travaillé au remaniement des pièces qu'il admettait comme directeur. Il a eu une grande part à l'Adresse à MM. les membres de la Chambre des Députés, et aux Observations sur le projet de loi concernant les théâtres (1835, in-4). Il était, sous le gouvernement de Juillet, un des membres actifs du parti de l'opposition.

Il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur le 03 novembre 1826.

En 1839, il habitait 56 rue du Faubourg-Poissonnière à Paris ancien 3e [auj. 10e] où il est décédé en 1859 à soixante-neuf ans. Il est enterré au Père-Lachaise (22e division).

 

 

 

livrets

 

les Frères invisibles, mélodrame en 3 actes, avec Eugène Scribe et Mélesville, musique de Schaffner (Porte-Saint-Martin, 10 juin 1819)

la Fête française, opéra-comique en 1 acte, musique d’Alexandre Piccinni (Gymnase, 24 août 1823)

le Comte Ory, mélodrame bouffe en 2 actes, avec Eugène Scribe, d’après leur vaudeville en 1 acte (Vaudeville, 16 décembre 1816), musique de Gioacchino Rossini (Théâtre-Italien, été 1825 ; Opéra, 20 août 1828)

l'Amazone, opéra-comique en 2 actes, avec Eugène Scribe et Mélesville, d'après leur vaudeville le Petit Dragon, musique d'Amédée de Beauplan (Opéra-Comique, 15 novembre 1830)

le Nouveau Pourceaugnac, opérette en 1 acte, avec Eugène Scribe, musique d’Aristide Hignard (Bouffes-Parisiens, 14 janvier 1860)

 

 

 

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