Louis DELAQUERRIÈRE
Louis Delaquerrière lors de la création de Madame Chrysanthème (Pierre) en 1893 [photo Nadar]
Louis Achille DELAQUERRIÈRE dit Louis DELAQUERRIÈRE
ténor français
(Les Loges, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 24 février 1856* – Paris 16e, 11 septembre 1937*)
Fils de Louis Auguste DELAQUERRIÈRE (Sotteville-sous-le-Val, Seine-Inférieure [auj. Seine-Maritime], 16 février 1832 – av. 1914), briquetier puis négociant, et de Virginie Anastasie LACHÈVRE (Les Loges, 30 août 1827 – Bolbec, 23 mai 1914), mariés aux Loges le 20 mars 1852*.
Epouse aux Loges le 13 septembre 1880* Louise Marie de MIRAMONT (Paris ancien 2e, 21 janvier 1845* – Paris 9e, 03 mai 1911*), soprano et professeur de chant, fille de Pierre Marie Louis de MIRAMONT (Daumazan-sur-Arize, Ariège, 18 décembre 1812* – Paris 9e, 06 avril 1896*), docteur en médecine, et de Caroline Paméla LOAISEL DE TRÉOGATE (Paris ancien 11e, 25 mai 1820* – Paris 9e, 23 septembre 1902*), mariés à Paris ancien 3e le 30 mars 1844*.
Parents de José DELAQUERRIÈRE, ténor.
Refusé au Conservatoire, il travaille le chant avec Louise de Miramont (elle-même élève de Révial et de Jean-Baptiste Faure), qu’il épouse en 1880 ; il est alors étudiant en droit et artiste lyrique. Il débute salle Favart le 16 mars 1881, puis chante de 1882 à 1885 comme ténor léger à la Monnaie de Bruxelles, où il participe aux premières [en français] de Méphistophélès (Wagner) de Boito le 19 janvier 1883 et des Maîtres chanteurs de Nuremberg (David) de Wagner le 07 mars 1885. Après une saison au Grand Théâtre de Genève en 1885, il fait sa rentrée à l’Opéra-Comique en 1886 dans le Barbier de Séville. Il quitte ce théâtre pour créer au Théâtre-Lyrique de la Renaissance le 26 janvier 1893 Madame Chrysanthème (Pierre) d'André Messager. Rentré à l’Opéra-Comique, il retourne à la Renaissance en 1899 pour chanter Obéron (Huon) et créer le 30 mai 1899 le Duc de Ferrare (Aliazzo) de Georges Marty. Puis il quitte la scène et se consacre à l’enseignement, et fonde vers 1900 une grande école de chant, avec théâtre, pour les auditions publiques d’élèves et autres séances artistiques. On lui doit plusieurs mélodies.
En 1886, il habitait 18 rue Notre-Dame-de-Lorette à Paris 9e ; en 1897, un hôtel particulier 64 rue de La Rochefoucauld à Paris 9e ; vers 1903, 6 rue Ballu à Paris 9e ; de 1911 à 1920, 4 cité Malesherbes à Paris 9e. Il est décédé en 1937 à quatre-vingt-un ans en son domicile, 140 avenue de Malakoff à Paris 16e. Il est enterré au cimetière de Bolbec (Seine-Maritime).
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Il y débuta le 16 mars 1881 dans le Chalet (Daniel).
Il y créa le 18 mai 1887 le Roi malgré lui (Comte de Nangis) d'Emmanuel Chabrier.
Il y chanta le Barbier de Séville (Almaviva) ; la Carmélite (le Roi) ; Carmen (don José) ; la Dame blanche (Georges) ; le Déserteur (Alexis) ; Fra Diavolo (Fra Diavolo) ; Mignon (Wilhelm Meister) ; Mireille (Vincent) ; l’Ombre (Fabrice) ; le Postillon de Lonjumeau (Chapelou) ; le Pré-aux-Clercs (Mergy) ; la Traviata (Rodolphe).
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Louis Delaquerrière dans le Barbier de Séville (Almaviva) à l'Opéra-Comique en 1886 (photo Nadar) [coll. Liliane Delaquerrière Richardson]
Louis Delaquerrière dans Carmen (Don José) à l'Opéra-Comique
Louis Delaquerrière chez lui, 64 rue de La Rochefoucauld à Paris 9e
Louis Delaquerrière dans le rôle de Fra Diavolo en 1895 à l'Opéra-Comique, buste en terre cuite par Léopold Steiner (que l'on voit sur la cheminée de la photo précédente), offert au Musée de la Maison des Artistes de Pont-aux-Dames.
(à droite, photo de 2003 où l'on peut voir qu'il manque les anneaux d'oreilles qui ont été cassés) [documents de Liliane Delaquerrière Richardson]
Louis Delaquerrière chez lui
M. Delaquerrière vient d'ouvrir un cours de chant, d'opéra et d'opéra-comique, 6 rue Ballu. Le sympathique artiste, si souvent applaudi sur nos premières scènes, a fait dresser dans son atelier un très coquet théâtre sur lequel il donnera d'intéressantes auditions publiques. (le Ménestrel, 11 novembre 1900)
La mort du ténor Delaquerrière A 84 ans [81 en réalité], d’allure superbe, le visage coloré, la peau sans rides, tous ses cheveux, solide comme un roc, Delaquerrière était regardé par ses amis comme un véritable phénomène de jeunesse persistante. Delaquerrière brilla sur la scène de l’Opéra-Comique vers 1890. Il y chantait encore quand j’y débutai en 1893. Il y représentait admirablement le ténor charmant qu’exigeait le répertoire de l’époque : le Domino noir, le Postillon de Lonjumeau et Fra Diavolo où il excellait. C’est probablement le dernier de ce genre qui s’en va. Comme Fugère et tant d’autres, il emporte avec lui un peu du secret d’un art délicieux, purement français, tout de finesse et de mesure, que les « drames lyriques » ne nous feront pas oublier. (Thomas Salignac, Lyrica, 01 janvier 1937)
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"Delaquerrière de l'Opéra-Comique
Le plus Normand de tous les ténors - et le plus musicien de tous les Normands."
dessin de Charles Léandre