Auguste DE MARTINI
Auguste De Martini (photo Eugène Pirou) [BNF]
Auguste Justin Hippolyte DE MARTINI dit Auguste DE MARTINI
professeur de chant français
(24 rue Pierre-qui-rage, Marseille, Bouches-du-Rhône, 14 août 1846* – Paris 9e, 20 avril 1915*)
Fils de Jérôme Jean Baptiste DE MARTINI (Gênes, Italie, 1814 – Paris 10e, 27 décembre 1890*), bijoutier puis représentant de commerce, et de Marie Madelaine LUTHY (Marseille, 1822 – Paris 10e, 23 mars 1887*), mariés à Marseille en 1844.
Epouse 1. Maria Célina BÉNARD (Paris, 1868 – Paris 9e, 12 janvier 1912*).
Epouse 2. à Bois-Colombes, Seine [auj. Hauts-de-Seine], le 16 juillet 1914* Aline Juliette Jeanne BRODARD (Paris 6e, 09 octobre 1886* – Créteil, Seine [auj. Val-de-Marne], 18 décembre 1955), artiste lyrique, fille d’Anatole Jules Raoul BRODARD (1858 – ap. 1914), directeur d’usine, et de Marie Antoinette Adèle MORICEAU (1863 – ap. 1914).
Il fut, au Conservatoire de Paris, professeur de solfège puis professeur de chant (classe II, du 01 octobre 1901 à sa mort).
En 1890, il habitait 11 rue Mansart à Paris 9e, où il est décédé en 1915 à soixante-huit ans. Il a été enterré dans la 12e division du cimetière des Batignolles (ses restes ont été repris le 30 juin 1981).
Musicien, professeur de chant, né à Marseille le 14 août 1846. Ses études classiques terminées au lycée, il entra comme élève au Conservatoire de cette ville, où il obtint le premier prix de piano et fut successivement accompagnateur dans la classe d'Audran, père du compositeur, puis professeur de la classe élémentaire de piano. Venu, en 1869, à Paris, M. A. de Martini ne tarda pas à y acquérir une grande notoriété artistique et devint, dès 1878, chef de chant aux théâtres Lyrique et Italien. D'abord professeur de solfège des instrumentistes au Conservatoire national, en 1882, puis nommé par le ministre de l'Instruction publique, sur la présentation de la Commission supérieure des Beaux-Arts, titulaire du cours de solfège des chanteurs, il est, depuis le 1er février 1895, inspecteur de l'enseignement du chant dans les écoles de la ville de Paris. Ce musicien s'est, en outre, consacré depuis plusieurs années, en dehors de ses leçons officielles, à l'enseignement de l'art vocal. Enseignant d'après une méthode qui lui est personnelle et lui « permet de mettre en place les voix mal dirigées, ou de rectifier les voix défectueuses », il a, comme professeur, formé des élèves aujourd'hui célèbres, tels que MM. Auguez et Alvarez, de l'Opera. Ce dernier n'avait pu, dit-on, connaître l'étendue et la nature de son organe vocal qu'après avoir reçu les leçons de M. de Martini. M. de Martini est l'auteur d'un Traité de Chant reçu, pour être édité, par la maison Colin et dans lequel il expose ses théories didactiques. Il est officier de l'Instruction publique depuis 1896. (C.-E. Curinier, Dictionnaire national des Contemporains)
Ayant fait ses études de piano et d'harmonie au Conservatoire de Marseille, sa ville natale, y devint professeur de la Classe élémentaire de piano, après avoir obtenu le premier prix dans la classe supérieure. Il avait été d'abord accompagnateur de la classe de chant et des élèves particuliers d'Audran, le célèbre ténor de l’Opéra-Comique, père de l'auteur de la Mascotte. Vint ensuite à Paris où il fut répétiteur et chef de chant du Théâtre-Lyrique et du Théâtre-Italien jusqu'à la démolition de la salle Ventadour et fut presque aussitôt nommé professeur au Conservatoire (solfège des chanteurs). Etant en même temps répétiteur particulier de quelques-uns des principaux artistes de l'Opéra, de l'Opéra-Comique, etc., et se livrant, à l’aide des conseils du docteur Gaget, à de sérieuses études d'anatomie et de myologie appliquées aux organes de la voix ; il se consacra, dès ce moment, à l'enseignement du chant et spécialement de l’émission normale qui peut ramener les voix défectueuses ou déviées à la plus parfaite solidité. C'est ainsi qu'il a pu former une pléiade de chanteurs en tête desquels se trouve M. Alvarez, le brillant ténor de l'Opéra. M. de Martini a publié dans le Bulletin musical une suite d’articles sur sa méthode de chant. Le succès fut considérable et le Journal du Syndicat des Sociétés musicales de France fut autorisé à les reproduire ; ils forment la base d’un ouvrage qui paraîtra prochainement. M. de Martini est encore actuellement Inspecteur de l'Enseignement du chant dans les Ecoles de la Ville de Paris. Il a été nommé en 1901 professeur de chant au Conservatoire, en remplacement de M. Léon Duprez, démissionnaire. (Annuaire des Artistes, 1902)
Il a fait emplette, à l'hôtel des ventes, d'une fort belle montre ancienne. Mais cet oignon réactionnaire retarde un peu, ce qui explique peut-être pourquoi les classes ne commencent ni ne finissent à l'heure militaire. Il porte avec lui un binocle, une serviette, un chapeau rond et toute sa barbe. Et les sympathies ne lui font pas défaut. Il est l'inventeur d'un système d'ascenseur fort remarquable : placez-y un contralto, tirez un peu sur la corde et, quelque temps après, vous verrez apparaître un Falcon à l'étage supérieur. (les Concours au Conservatoire, Comœdia illustré, 01 juillet 1909)
M. de Martini, professeur de chant au Conservatoire, est mort hier matin, succombant à une longue et douloureuse maladie. Comme professeur de chant, M. de Martini occupait l'une des premières places ; les artistes qu'il a formés sont nombreux et l'on peut citer : MM. Alvarez, Muratore, Mlles Chenal, Lubin, Kirch, Calvet, Renée Danthesse, Lina Cavalieri, Mlle Jeanne Brodard, qui est devenue sa femme. Ses obsèques auront lieu jeudi à 3 h. 1/2. On se réunira 11, rue Mansart. (le Figaro, 21 avril 1915)
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Auguste Martini par Georges Villa, 1909