Rémy CAMBOT

 

Rémy Cambot en 1882 [photo Gustave de Paris]

 

 

Remi CAMBOT dit Rémy CAMBOT

 

baryton français

(Sainte-Colome, Basses-Pyrénées [auj. Pyrénées-Atlantiques], 01 octobre 1856* – Sainte-Colome, 21 mars 1921)

 

Fils de Pierre CAMBOT (Béost, Basses-Pyrénées [auj. Pyrénées-Atlantiques], 25 juin 1824 – Rébénacq, Basses-Pyrénées [auj. Pyrénées-Atlantiques], 16 novembre 1870), menuisier, et de Magdeleine BAYLONGUE HONDAÀ (Sainte-Colome, 1820 – Sainte-Colome, 06 juin 1867), cultivatrice.

Epouse à Pau, Basses-Pyrénées [auj. Pyrénées-Atlantiques], le 30 octobre 1895 Joséphine Emma Marie Marguerite CROHARÉ (Pau, 28 mars 1876* ap. 1934), fille de Jean Baptiste Nicolas CROHARÉ (Pau, 08 avril 1843 ), voiturier, et de Marie Elmérienne BLANDIN (Saint-Thomas, Antilles danoises [auj. Îles Vierges des Etats-Unis], 12 janvier 1843 ).

Parents de Jeanne Marie Elmérienne Madeleine CAMBOT (Pau, 17 août 1896 ), et de Simone Sylvie Fernande CAMBOT (Pau, 16 mai 1907* Pau, décembre 1919).

 

 

Admis en 1881 au Conservatoire de Paris, il y fut élève d’Ernest Boulanger et obtint un 2e accessit de chant en 1883. Engagé l’Opéra-Comique en novembre 1884, il y chanta jusqu’en 1888. Il chanta ensuite en province (Théâtre des Arts de Rouen, 1889 ; Pau, 1893), et fut successivement directeur artistique du théâtre de Pau (1907), du Capitole de Toulouse et du Casino de Cauterets (1909-1912), du théâtre de Perpignan (1912). En 1907, il était négociant à Pau. En 1908, il apparaissait comme franc-maçon sur le répertoire de l’Association antimaçonnique de France.

En 1893, il habitait 4 rue du Pré-aux-Clercs à Paris 7e ; en 1907, maison Terré, 21 rue de la Préfecture à Pau. Il est décédé en 1921 à soixante-quatre ans.

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Il y débuta le 05 décembre 1884 dans Roméo et Juliette (le Duc).

 

Il y créa le 11 mars 1885 le Chevalier Jean (le comte Arnold) de Victorin Joncières ; le 06 mai 1886 Maître Ambros (un soldat) de Charles-Marie Widor ; le 06 décembre 1886 Egmont (Vansen) de Gaston Salvayre ; le 18 mai 1887 le Roi malgré lui (chef des serves et un soldat) d’Emmanuel Chabrier.

 

Il y chanta l’Etoile du Nord (Yermoloff, 06 octobre 1885) ; le Barbier de Séville (Pédrille, 100e le 25 février 1887).

 

 

 

 

Rémy Cambot, dont nous donnons aujourd'hui le portrait, est né à Sainte-Colome (Basses-Pyrénées) le 1er octobre 1856. Par ses aptitudes premières, nul n'aurait dit de lui, qu'un jour il serait élève de notre Conservatoire National de musique. Employé de commerce, il vint d'abord à Pau, puis à Bordeaux et enfin à Paris. Là, au milieu de ce flot vivant, notre jeune béarnais aimait de chanter à ses amis les refrains que la fraîche brise de nos montagnes a souvent inspirés. Un jour, un nommé M. Durbec, professeur de musique vint le voir, lui dit l'avoir entendu et lui conseilla de se présenter devant les professeurs du Conservatoire, lui répétant qu'il serait fixé sur le sort de sa voix. Excité par ses amis, Cambot, qui ne croyait guère posséder l'organe qui fait un artiste lyrique, sur les instances répétées de ceux qui l'entouraient, vint se présenter à MM. Archainbaud et Boulanger, professeurs du Conservatoire, qui, après l'avoir entendu, l'engagèrent à prendre part au plus prochain concours. Enhardi par de telles paroles, Cambot prit des leçons de chant, et en 1880, au concours d'admission, il fut un des nombreux concurrents. 119 jeunes gens se présentèrent, 12 furent reçus, dont lui le 6e. Depuis, élève de M. Boulanger, sa voix, dont le timbre a toujours été mélodieux, s'est développée.

Ses traits sont sympathiques et sa diction supérieure ; il y a en lui l'étoffe d'un baryton de grand opéra.

Il est aujourd'hui élève de M. Obin, encore quelque temps, et avec son compatriote et ami Fournets, tous deux unis par la victoire nous reviendront.

Si modeste que soit la scène, sur laquelle dimanche ils ont remporté tant de succès, ils auront le souvenir que leur première couronne leur a été tressée par des mains amies.
(Alfred Dansongrenier, Pau-Théâtre, 17 septembre 1882)

 

 

Opéra-Comique : reprise de Roméo et Juliette.

Le débutant Fournets (frère Laurent), lauréat des derniers concours du Conservatoire, est quelque peu maladroit comme comédien, mais il possède une bonne voix et une bonne méthode.

Les débuts de M. Rémy Cambot (le Duc), également lauréat du Conservatoire en 1883, et de Mme Degrandi (Stephano), qui a paru quelques temps aux Bouffes, ont passé à peu près inaperçus.

(Emile Desbeaux, la Petite Presse, 09 décembre 1884)

 

 

Pour l'Art Musical

Les représentations du Palais d’Hiver obtiennent un grand succès près du public. Aussi la presse paloise est-elle unanime à reconnaître l'habile direction et les efforts constants de M. Bouvet qui a su mettre la main sur une troupe de choix. Mais tout en joignant nos félicitations à celles de nos confrères, nous aimons à rappeler ce qui a été tenté antérieurement pour faire goûter aux amateurs les beautés de l'art musical. Nous voulons parler de M. Remy Cambot, l'ancien directeur du théâtre.

En 1880, sur 119 jeunes gens qui se présentaient au concours du Conservatoire, il fut reçu 6e. Depuis cette époque, l'élève de M. Boulanger a souvent fait entendre sa belle voix de baryton sur différentes scènes et principalement à l'Opéra-Comique de Paris. A Pau quand il donna son premier concert en compagnie de Fournets et d'Escalaïs, la jolie romance, Je pense à toi chantée d'un timbre très mélodieux enleva les applaudissements chaleureux de la salle. L'Indépendant rendant compte de ce concert s'exprimait ainsi : « Physique et organe distingués et sympathiques, bonnes études et traditions, intelligence musicale, M. Cambot a déjà de précieuses qualités qui, développées, l'amèneront à un brillant avenir. »

Mais c'est surtout comme organisateur et directeur de théâtre que M. Cambot s'est montré intelligent et perspicace. C'est à lui en effet que nous devons de posséder M. Brunel, ce maître

chef d'orchestre qui fait l'admiration des dilettanti épris de grand art ; l’ayant connu à Saint‑Pétersbourg, il était allé le chercher à Aix-les‑Bains pour l'engager à Pau. C'est donc grâce à lui que nous avons la jouissance d'écouter des musiciens d'élite conduits par un artiste comme il n'en existe pas en province.

C'est encore à M. Cambot que nous devons d'avoir entendu sur la scène de la rue Saint-Louis des célébrités parisiennes comme Mlles Van‑Zandt, Merguillier, Nevada et Lureau-Escalaïs, M. Fournets, dont tout le monde connaît la magnifique voix de basse ; nos autres compatriotes Escalaïs et Saleza premiers ténors à l'Académie nationale de musique ; plus tard Boudouresque père, la célèbre basse ; Duc, le fameux ténor, et enfin Noté qui est en ce moment le premier baryton de l'Opéra.

En même temps M. Cambot avait su trouver une troupe sédentaire de premier ordre où il y avait des artistes comme Gaudubert, ténor, Claverie, baryton, Cobalet, basse, Mlle Levasseur, chanteuse légère — que j'aurais dû mettre en tête — sauf Cobalet, premier prix du Conservatoire, et d'autres encore dont les noms ne me reviennent pas. M. Cambot avait fait tout cela avec son budget relativement très restreint.

Il était juste de rappeler de tels efforts à un moment où le public parfois indifférent paraît les avoir oubliés. Cette nous est dont une simple réparation : à chacun son mérite.

(l’Avenir de Pau et des Pyrénées, 13 janvier 1901)

 

 

M. Rémy Cambot s'est éteint, après six mois de maladie, à Sainte-Colome (Basses-Pyrénées), son pays natal. Employé de commerce à Pau, puis à Bordeaux, c'est à Paris que se révéla sa vocation artistique. Elève de M. Boulanger, M. Cambot entrait en 1880 au Conservatoire de Paris, se classant sixième sur 119 concurrents.

A sa sortie, notre compatriote fut engagé à l'Opéra-Comique où il resta quatre ans. Nous le voyons, ensuite, successivement directeur du théâtre de Pau, du Capitole et de Cauterets.

On n'a pas oublié, ici, l'excellent directeur artistique que fut au Palais d'Hiver, sous la direction Bertrand, M. Cambot, ni les galas d'opéra et d'opéra-comique qu'il sut donner avec une rare compétence, sachant même, au besoin, découvrir des talents comme un Campagnola qu'il avait été chercher sur une modeste scène de Genève ! Les amateurs de beau chant garderont à Pau le souvenir de Rémy Cambot.
(Pau-Pyrénées, 02 avril 1921)

 

 

 

 

 

 

 

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