Zina BROZIA
Zina Brozia dans Thaïs (Thaïs) à l'Opéra [le Théatre, janvier 1909]
Ambroisine ELOY OU ELOI, devenue par jugement du 16 août 1883 Ambroisine BAPTISTE DIT ELOY OU ELOI, dite Zina BROZIA
soprano français
(quartier de la Verrerie, Bourg-lès-Valence, Drôme, 29 juin 1876* – 1 rue Pierre-Larousse, Paris 14e, 13 février 1958*)
Fille de Joseph ÉLOY OU ÉLOI (1832 –), verrier, et de Marie CHOPIN (1834 – av. 1907), ménagère.
Epouse à Paris 17e le 17 juin 1920* Henri Kira KIRSCHEN dit Kira de BELLAGIO (Focşani, Roumanie, 20 février 1879 – av. 1958), industriel.
Elle débuta à la Monnaie de Bruxelles durant la saison 1904/1905 dans Faust (Marguerite), puis le 13 septembre 1905, elle entra à l’Opéra-Comique. Elle chanta à l’Opéra de Monte-Carlo en 1907, au Teatro Regio de Parme en 1908, année où elle entra au Palais Garnier. Au cours de la saison 1910/1911, elle chanta au Teatro Real de Madrid. Le 02 juin 1911, elle chanta à Paris, au Théâtre de la Gaîté, Don Carlos (Elisabeth) aux côtés de Chaliapine (Philippe II). Toujours à la Gaîté, elle chanta Hérodiade (Salomé) les 30 septembre 1911 , 01 octobre 1912 et 07 janvier 1914. En décembre 1911, elle se rendit à Boston, et chanta plusieurs rôles principaux à l’Opéra de Boston. En décembre 1912 et janvier 1913, elle chanta Roméo et Juliette au Liceu de Barcelone. A Paris, elle chanta encore au Théâtre de la Gaîté le 25 avril 1913 la création de Panurge (Ribaude) de Jules Massenet, le 11 mars 1914 la première de la Danseuse de Tanagra (Messaline) d’Henri Hirchmann, et en mai 1914 Radda de Guido Bianchini (version française de J. de Marliave). En 1919, elle a joué dans Tenebras, série de films muets de Félix Léonnec.
En 1911, elle habitait 11bis rue Margueritte à Paris 17e. Elle est décédée en 1958 à quatre-vingt-un ans, domiciliée 57 rue de Clichy à Paris 9e.
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Elle y débuta le 13 septembre 1905 dans la Traviata (Violetta).
Elle y créa le 27 mars 1906 Aphrodite (Séso) de Camille Erlanger. Elle y chanta Manon (Manon, 22 septembre 1911). |
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Elle y débuta le 27 mars 1908 dans Rigoletto (Gilda).
Elle y chanta Roméo et Juliette (Juliette, 17 juillet 1908) ; Faust (Marguerite, 21 août 1908) ; Mefistofele (Marguerite, 1908) ; Thaïs (Thaïs, 20 novembre 1908) ; Hamlet (Ophélie, 22 mai 1909). |
Zina Brozia en 1907
Après avoir remporté d'incessants triomphes au théâtre royal de la Monnaie de Bruxelles, la très belle Mlle Zina Brozia a débuté, avec un grand éclat, le 13 septembre 1905, sur la scène de l'Opéra-Comique dans le rôle de Violetta de la Traviata. Son apparition sur la seconde scène lyrique parisienne fit sensation ; grande, élégante, d'une beauté troublante et enchanteresse, comédienne adroite et intelligente... elle fut belle, touchante, passionnée et véhémente dans le célèbre rôle de Violetta, et son succès fut des plus grands, des plus légitimes et des plus mérités. Sa voix, remarquablement timbrée et sagement conduite, son tempérament dramatique et son charme l'ont admirablement servie et lui ont conquis tous les suffrages. Mlle Zina Brozia est française ; elle est née à Valence (Drôme). Dès son plus jeune âge, elle montra un penchant très vif pour la musique et pour le théâtre ; elle ne fut pas contrariée dans ses goûts par ses parents, qui lui donnèrent les meilleurs professeurs ; elle a reçu notamment les précieuses leçons de la distinguée Mme Mauras, dont le mari fut si applaudi au théâtre de l'Opéra-Comique, et aussi d'Albert Vizentini, l'actuel et éminent directeur de la scène de l'Opéra-Comique. Les débuts de Mlle Zina Brozia ont eu lieu, avec une complète réussite, le 13 mars 1905, dans le rôle de Marguerite de Faust au théâtre royal de la Monnaie de Bruxelles, où elle s'est fait en outre successivement applaudir dans Roméo et Juliette, Thaïs et Rigoletto, enfin elle y a interprété délicieusement le rôle de Nedda de Paillasse, qu'elle a chanté à côté de Thomas Salignac, l'incomparable Paillasse, dans une représentation de gala donnée au théâtre royal de la Monnaie à l'occasion de la clôture du « Concours hippique » et à laquelle assista toute la cour de Belgique. Les heureux débuts à l'Opéra-Comique de la délicieuse et grande artiste font augurer pour elle la plus brillante carrière artistique. M. Albert Carré, qui affectionne particulièrement sa nouvelle pensionnaire, lui réserve une création importante dans une œuvre nouvelle ; en attendant, nous applaudirons bientôt la nouvelle étoile dans Philine de Mignon et dans Santuzza de Cavalleria rusticana. (Annuaire des Artistes, 1906)
Mademoiselle Brozia a débuté dans la carrière italienne pendant l'hiver 1907, au théâtre de Monte-Carlo et à l'Opéra Royal de Berlin ; elle a chanté Mefistofele, Don Carlo. Mademoiselle Brozia vient d'être engagée par la nouvelle direction de l'Opéra. (Annuaire des Artistes, 1908)
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publicité de 1909
Zina Brozia [le Théatre, mai 1912]
Le 27 mars 1908, Mlle Brozia faisait dans Rigoletto d’éclatants débuts ; sa voix superbe et son jeu émouvant y produisaient la plus profonde impression.
Le 17 juillet 1908, Mlle Zina Brozia se faisait applaudir dans Roméo et Juliette : musicienne éprouvée, artiste sincère et fort jolie femme, elle possédait en effet les qualités nécessaires pour incarner la célèbre amante de Vérone ; nul rôle ne semblait mieux convenir à sa beauté charmeuse et troublante. Ajoutons pour les fervents de la tradition que la Juliette de ce soir jouait en blonde, et que le blond lui seyait à ravir…
Le 21 août 1908, Mlle Brozia paraissait pour la première fois dans le rôle de Marguerite de Faust qu’elle chantait brillamment, avec beaucoup d’éclat et de sûreté.
(Edmond Stoullig, les Annales du théâtre et de la musique, 1908)
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Zina Brozia [le Théatre, juin 1913]
Zina Brozia [le Théatre, août 1914]
Une ancienne cantatrice, Mme Kira de Bellagio, connue sous le nom de Zina Brozia, se présentait ces jours derniers, à l'officier de police Schwartz, du quartier Saint-Georges, déclarant qu'on lui avait volé son manteau de castor représentant une valeur de 300.000 fr. Le policier entreprit une enquête et vient d'élucider les circonstances d'une mésaventure, qui aboutit à deux arrestations. Mme Kira de Bellagio avait pris à son service sur la recommandation d'un professeur de chant du Conservatoire, un valet de chambre modèle : André Souillat, 37 ans. Le domestique lui présenta, voici quelque temps, Jean Vorga, un Roumain âgé de 30 ans, qui ne tarda pas à abuser de l'hospitalité de l'actrice. Souillat très stylé jusque-là, se mit à boire à tel point que la cantatrice décida de le congédier. Trois semaines plus tard, le manteau de fourrure disparut : Souillat fut arrêté dans un hôtel voisin de la place Clichy et répondit aux policiers : « — Un manteau de fourrure... l'auteur du vol est Vorga. Il a pris bien autre chose... au moins cent cinquante pièces d'argenterie. » Un rapide inventaire révéla Mme Kira de Bellagio son infortune. Le Roumain ne tarda pas à être arrêté à son tour, chez sa maîtresse, Bettina Groslot. « — Souillat, expliqua à son tour l'étranger, m'a donné dans les vols un sérieux coup de main. L'argenterie est vendue sur le marché aux puces. Quant à l'argent, cherchez-le à Montmartre. » Les deux hommes ont été écroués et Bettina Groslot a été mise à la disposition du Parquet pour recel. (Libération, 31 mai 1951)
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publicité de 1912
Discographie
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Air des Bijoux extrait de l'acte III de Faust de Gounod Zina Brozia (Marguerite) et Orchestre Columbia A1242, mat. 19761-1, enr. à New York le 15 février 1912
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Arioso "L'amour est une vertu rare" extrait de l'acte II de Thaïs de Massenet Zina Brozia (Thaïs) et Orchestre Columbia A1242, mat. 19762-1, enr. à New York le 15 février 1912
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