BOSQUIER-GAVAUDAN

 

Bosquier-Gavaudan dans le Diable couleur de rose (Valogne) de Pierre Gaveaux

 

 

Jean Fulcran Sébastien BOSQUIER dit BOSQUIER-GAVAUDAN

 

acteur et auteur dramatique français

(Montpellier, Hérault, 20 juin 1776 – Batignolles-Monceau, Seine [auj. dans Paris 17e], 05 août 1843*)

 

Fils de Pierre Joseph BOSQUIER, fabricant de bas de soie de Nîmes, et de Jeanne Émilie GAVAUDAN [soeur de l'acteur GAVAUDAN ].

Neveu du compositeur Pierre GAVEAUX.

Frère de Louise-Elisabeth BOSQUIER, épouse GONTIER, actrice qui débuta à l'Opéra-Comique vers 1805 sous le nom de Rosette GAVAUDAN.

Epouse le 26 juin 1810 Laure Henriette CRÉTU (1786 – ap. 1843), fille d'Anthelme CRÉTU ( 08 septembre 1830), directeur du théâtre des Variétés, et de Mme CRÉTU, actrice de l'Opéra-Comique.

 

 

Neveu par sa mère de l'acteur Gavaudan. Après avoir fait plusieurs voyages au long cours, en qualité de mousse, Bosquier embrassa à dix-neuf ans, comme tous ses parents du côté maternel, la carrière théâtrale, et débuta à Nîmes. Il vint à Paris en 1798, et entra au théâtre Molière, où il créa d'une manière originale le rôle du Normand Valogne, dans le Diable couleur de rose, de Gaveaux. En 1799, il passa à Feydeau, pour tenir l'emploi des trials. Atteint par la conscription, il partit pour l'armée dans la musique des hussards de Chamboran, et obtint bientôt son congé comme élève du Conservatoire de musique. De retour à Paris, il entra, en 1800, au théâtre des Troubadours, puis au théâtre Favart. Après une courte apparition au théâtre de Rouen , il s'engagea, en 1803, aux Variétés (alors théâtre Montansier), qu'il ne quitta qu'à sa retraite, en 1836 ; il était devenu l'un des propriétaires de cette salle. Le 05 avril 1806, il y créé le rôle de Georges dans le Voyage impromptu ou Sera-t-il médecin ?, opéra-comique d’Antonio Pacini. C'est surtout de 1832 à 1836 que cet acteur, qui pouvait passer pour un virtuose parmi les chanteurs de vaudevilles, se distingua par sa verve, sa rondeur et sa gaieté. Il partagea longtemps la vogue de Brunet et de Tiercelin. On lui doit plusieurs pièces de théâtre : Cadet Roussel chez Achmet, comédie-folie en un acte (Théâtre Montansier, 01 décembre 1803), en collaboration avec Désaugiers ; Trop tôt, opéra-comique, avec Aubertin (1804) ; le Diable en vacances, opéra-séria en un acte (1805), suite du Diable couleur de rose, dont il créa le principal rôle ; M. Desortolans ou le Foyer du théâtre (1807) ; Montbars l'exterminateur ou les Derniers flibustiers, mélodrame en trois actes (Théâtre de la Porte-Saint-Martin, 1807), en collaboration avec Aubertin ; Claudinet ou le Premier venu en grève, comédie en un acte, en prose (1808), en société avec Dumersan ; les Bretteurs, comédie en un acte, mêlée de couplets (Variétés, 22 décembre 1809).

Il est décédé en 1843 à soixante-sept ans en son domicile, 16 rue du Boulevard à Batignolles-Monceau.

 

 

 

livrets

 

Trop tôt ou le Projet manqué, opéra-comique en 1 acte, avec Aubertin, musique de Pierre Gaveaux (Théâtre Montansier, 11 février 1804)

le Diable en vacances ou la Suite du Diable couleur de rose, opéra-féerie en 1 acte, avec Antoine Désaugiers, musique de Pierre Gaveaux (Théâtre Montansier, 16 février 1805)

 

 

 

 

Cet ancien artiste dramatique, qui vient de mourir aux Batignolles, a quelques droits aux souvenirs de la presse musicale. Bosquier-Gavaudan était de tous les acteurs de vaudeville, celui qui chantait le couplet avec plus de grâce, de goût et de pureté.

 

Bosquier (Jean-Sébastien-Fulchran), qui avait ajouté à son nom celui de Gavaudan, dont il était neveu, et dont la famille avait au théâtre une juste réputation, est né à Montpellier, en 1776. Jeune encore, il fut destiné à la marine, et partit comme simple mousse sur un vaisseau marchand qui fit le voyage du Levant. De retour en France, il ne tarda pas à sentir la vocation du théâtre ; il avait une très jolie voix ; il débuta et joua pendant quelque temps à Nîmes, puis il vint à Paris, vers 1798, et fit partie de la troupe du théâtre de Molière, où l'on jouait la haute comédie et l'opéra-comique.

 

Il y joua dans les Deux Crispins, musique de Lemierre ; dans le Nouveau don Quichotte, de Champein, et créa le rôle de Valogne dans l'amusant opéra du Diable couleur de rose, que fit réussir la charmante musique de Gaveaux. Il se fit remarquer par son jeu comique dans le rôle de normand, dont il fit une création très originale.

 

Après avoir débuté an théâtre Feydeau, où il resta très peu de temps, il entra, en 1800, dans la troupe du théâtre des Troubadours, qui venait de s'élever en rivalité avec celui du Vaudeville, et en fut bientôt un des acteurs les plus remarquables. Il joua les rôles comiques et quelques arlequins avec succès.

 

Vers 1804, le théâtre des Troubadours étant fermé, et la salle Louvois, qu'il occupait, ayant été donnée à Picard, qui en fit la Petite Maison de Thalie, Bosquier entra an théâtre des Variétés-Montansier, au Palais-Royal, et partagea la vogue de Brunet et de Tiercelin, en jouant dans un genre plus relevé, et dans de petits opéras-comiques dont son oncle, l'aimable compositeur Gaveaux, fit la musique. Il reprit le Diable couleur de rose, et créa, entre autres, le rôle de Cavatini dans la jolie pièce le Bouffe et le Tailleur, rôle qu'il joua et qu'il chanta avec autant de goût que de talent.

 

Il fit lui-même, en société avec Désaugiers, un petit opéra-comique, le Diable en vacances ou la suite du Diable couleur de rose, où il joua encore le rôle de Valogne, et avec Aubertin un autre opéra-comique intitulé Trop tôt.

 

Bosquier passa avec la troupe des Variétés, en 1807, dans la nouvelle salle du boulevard des Panoramas, et on ne pourrait énumérer la quantité de rôles qu'il créa dans ce répertoire si amusant et si varié.

 

Bosquier, après avoir joué la comédie pendant trente-sept ans, dont trente-trois au théâtre des Variétés, s'est retiré en 1835, âgé de 59 ans, encore dans la force de son talent. On peut faire de lui avec justice cet éloge que personne n'a mieux chanté le couplet : il avait l'art de le faire valoir ; sa voix sonore, étendue, était dirigée avec goût, et on ne perdait pas une parole, ce qui était agréable pour les auteurs, à l'époque où les couplets étaient quelque chose dans un vaudeville. Bosquier jouait toujours avec chaleur, avec entrain, et les auteurs ont dû à sa verve plus d'un succès.

 

Bosquier avait épousé une fille de M. Crétu, ancien directeur du théâtre des Variétés, et de Mme Crétu, actrice très distinguée du théâtre de l'Opéra-Comique. Lorsqu'il a quitté la scène, il s'est tiré aux Batignolles où il avait acquis une jolie propriété, et où il est mort le 5 août 1843.

 

(le Ménestrel, 13 août 1843)

 

 

 

 

 

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