Juliette BORGHÈSE

 

Juliette Borghèse dans les Dragons de Villars (Rose Friquet), lithographie d’Emile Desmaisons, 1856

 

 

Jeanne Joseph Félix Amédée Juliette BOURGEOIS dite Juliette BORGHÈSE

 

mezzo-soprano français

(Cloyes-sur-le-Loir, Eure-et-Loir, 28 juin 1834* –)

 

Fille d’Aimé Jean BOURGEOIS (Cérans, Sarthe, 22 avril 1790 –), receveur des contributions indirectes, et de Marie Amédée PROUST (Saint-Calais, Sarthe, 01 novembre 1803 –), mariés à Saint-Calais le 03 avril 1826.

Epouse à Paris ancien 6e le 22 septembre 1857* Louis Pierre Alexandre SAUVAGE DUFOUR (Bordeaux, Gironde, 1829 –), officier de la marine marchande, capitaine au long cours, fils de Cécile Thérèse SAUVAGE DUFOUR.

 

 

Elève de Bordogni et Revial au Conservatoire de Paris, elle y obtint en 1853 un 3e accessit de chant, un 1er accessit d’opéra et un 2e accessit d’opéra-comique. A sa sortie, elle chanta pendant un an à La Nouvelle-Orléans. Remarquée à Rouen par Crosnier, elle débuta à l’Opéra de Paris où elle fit une courte apparition, et signa un engagement avec le Théâtre-Lyrique, et débuta à ce théâtre avec un éclat rare, en 1856, dans un opéra nouveau d'Aimé Maillart, les Dragons de Villars, où sa création du rôle de Rose Friquet lui valut un succès retentissant. On applaudissait en elle non seulement une cantatrice habile, douée d'une voix magnifique, mais une comédienne intelligente, au jeu plein de mouvement et de passion. Après son mariage, elle fut affichée sous le nom de Juliette BORGHÈSE-DUFOUR, et se montra encore au Théâtre-Lyrique dans trois ouvrages de Weber que Carvalho venait d’importer en France : Euryanthe, Oberon et Preciosa, où elle ne fut pas moins favorablement accueillie. Pourtant, après deux ou trois années passées à ce théâtre, elle quitta Paris et alla tenir l’emploi de forte chanteuse dans les grandes villes de province (Marseille, Bordeaux, Lyon, Nantes), ainsi qu'en Belgique (Monnaie de Bruxelles, 1863-1864 et 1868 ; Théâtre Royal d'Anvers [la Grande-duchesse de Gerolstein en 1868]), etc., où elle jouait tour à tour la Favorite, le Prophète, Robert le Diable, l'Ombre, Galathée et autres ouvrages du répertoire. Entre temps, elle donnait des représentations dans des villes de moindre importance, telles que Metz, Dijon, Besançon, Le Mans, etc. En 1869, elle revint au Théâtre-Lyrique. En 1872, elle était engagée de nouveau à Bordeaux, où elle retrouvait tout l'éclat de ses succès passés. A partir de ce moment, on n'entendit plus parler d'elle.

Elle ne doit pas être confondue avec Euphrasie Borghèse, créatrice de la Fille du régiment.

 

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra de Paris

 

Elle y débuta le 26 octobre 1855 dans la Favorite (Léonore).

Sa carrière au Théâtre-Lyrique

 

Elle y débuta le 19 septembre 1856 en créant les Dragons de Villars (Rose Friquet) d’Aimé Maillart.

 

Elle y créa également le 21 septembre 1869 le Dernier jour de Pompéi (la Saga) de Victorin Joncières.

 

Elle y participa à la première le 07 février 1857 d’Obéron (Puck) de Weber [version française de Nuitter, Beaumont et Chazot] ; le 01 septembre 1857 d’Euryanthe (Zarah) de Weber [version française de Leuven et de Saint-Georges] ; le 16 avril 1858 de Preciosa (Preciosa) de Weber [version française de Nuitter et Beaumont] ; le 06 avril 1869 de Rienzi (Adriano) de Richard Wagner [version française de Nuitter et Guilliaume] ; le 17 novembre 1869 le Bal masqué [Un bal masqué] (Ulrica) de Giuseppe Verdi [version française d’Edouard Duprez].

 

Elle y chanta le Val d’Andorre (Rose-de-Mai).

 

 

 

 

On a repris il y a quelques jours, au Théâtre-Lyrique, les Dragons de Villars pour la rentrée de Mme Borghèse-Dufour. Cette charmante artiste ne se contente pas d'obtenir des succès incontestables et incontestés comme cantatrice ; à force de faire ressortir les beautés et la mélodie de la musique des compositeurs, elle a voulu montrer au public qu'il pourrait aussi applaudir ses ouvrages, et voilà pourquoi l'éditeur Girod vient de mettre en vente un boléro, dont les paroles et la musique ont été composées par cette éminente artiste.

Ce charmant ouvrage, qui est la première composition que livre au public Mme Borghèse-Dufour, a pour titre : Zarah. Nous sommes certain que le succès qui accueillera cette première publication conseillera à son auteur de continuer son chemin dans la voie où plusieurs de ses compagnes ont pu se faire un nom et une réputation. C'est un nouveau fleuron que Mme Borghèse-Dufour ajoute à sa couronne d'artiste, et que lui maintiendra, nous n'en doutons pas, le public parisien et celui des départements, qui l'a si souvent applaudie.

(Théophile Deschamps, le Monde dramatique, 10 décembre 1857)

 

 

 

 

 

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