Rosine BLOCH

 

Rosine Bloch dans le Trouvère (Azucéna) [photo Pierre Petit]

 

 

Rosalie BLOCH dite Rosine BLOCH

 

contralto français

(Paris, 07 novembre 1844 – Monaco, 01 février 1891*)

 

Fille de Jules BLOCH (Ludres, Meurthe-et-Moselle, 1818 – Paris 9e, 27 févier 1887*) [fils d'Isaac BLOCH (Haut-Rhin, 1770 – Meaux, Seine-et-Marne, 04 avril 1838*), marchand colporteur], et de Brunette HERMANN (Hesse-Cassel, Allemagne, 1824 – Paris 9e, 13 mai 1897*).

Soeur d'Isidore BLOCH (Paris, 1842 – Paris 9e, 05 décembre 1897*), négociant en diamants.

Epouse à Bruxelles le 14 mai 1884 S. LÉVY.

 

 

Née d'une famille israélite. Elève du Conservatoire, elle y obtint, en 1864, les deux seconds prix de chant et d'opéra, et les deux premiers l'année suivante. Engagée aussitôt à l'Opéra, elle y fit, en 1865, un très heureux début dans le Trouvère. Sa beauté, son physique plein d'ampleur, la vigueur et le velouté tout ensemble de sa belle voix de contralto, qu'elle maniait avec habileté, lui valurent un accueil chaleureux de la part du public. Elle ne fut pas moins heureuse dans les autres rôles du répertoire, et se fit applaudir dans la Favorite et dans le Prophète. Elle créa la Coupe du roi de Thulé, puis, en 1880, elle quitta l'Opéra. En 1870, elle avait été prêtée (comme on dit dans le jargon des coulisses) par l'Opéra au Théâtre-Lyrique pour y chanter Charles VI. Le 31 octobre 1890, elle a chanté Samson et Dalila (Dalila) lors de la première représentation scénique parisienne de cette œuvre au Théâtre-Lyrique (Eden-Théâtre).

Elle est décédée en 1891 à quarante-six ans ; elle était domiciliée 36 rue du Général-Foy à Paris 8e. Elle est enterrée au cimetière du Montparnasse (2e division).

 

Elle ne doit pas être confondue avec Rosa BLOCH, soprano, qui chanta au Théâtre-Lyrique en 1863.

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra de Paris

 

Elle a débuté Salle Le Peletier le 10 novembre 1865 dans le Trouvère (Azucéna).

 

Elle a interprété Guillaume Tell (Edwige, 1867) ; Herculanum (Olympia, 1868) ; la Favorite (Léonor, 1868) ; le Prophète (Fidès, 16 décembre 1868) ; Hamlet (la Reine) ; la Reine de Chypre (Catarina).

 

Elle a participé à la première à l'Opéra le 22 mars 1880 Aïda (Amnéris) de Giuseppe Verdi [version française de Du Locle et Nuitter].

 

Elle a créé le 21 octobre 1867 la Fiancée de Corinthe (Lysis) de Jules Duprato ; le 24 novembre 1871 la cantate Jeanne d'Arc de Gaston Serpette ; le 10 janvier 1873 la Coupe du Roi de Thulé (Claribel) d'Eugène Diaz de la Peña.

Sa carrière au Théâtre-Lyrique

 

Elle y débuta le 05 avril 1870 dans Charles VI (Odette).

 

 

Rosine Bloch

 

 

Bloch et Mauduit.

Deux débuts de cette année. La première, un contralto, a eu du succès dans la Bohémienne du Trouvère. La seconde, un soprano, a réussi dans Isabelle de Robert le Diable. Ont toutes deux beaucoup à travailler.

(Yveling Rambaud et E. Coulon, les Théâtres en robe de chambre : Opéra, 1866)

 

 

Mademoiselle Rosine Bloch, une des meilleures élèves de Charles Battaille, a débuté à l'Opéra, au mois de novembre 1865, dans le rôle d'Azucéna du Trouvère.

Dès le premier jour, elle avait ainsi le courage de faire le sacrifice de sa beauté sur laquelle elle avait pourtant bien le droit de compter pour accentuer son succès.

Cette épreuve lui réussit : Rosine Bloch eut beau se grimer, sous ses rides on voyait encore éclater sa jeunesse, en entendant son organe plein de chaleur et de fermeté.

Ce rôle d'Azucéna, celui peut-être que cette jeune artiste a le plus souvent chanté et qui est resté un de ses plus beaux succès, convenait d'ailleurs parfaitement à sa large voix de mezzo-soprano. La cavatine du premier acte, rendue par elle avec une pareille ampleur d'organe, suffisait pour attirer sur son début l'attention du public.

Le second ouvrage dans lequel elle se montra, fut le Prophète, où elle remplit pour la première fois le rôle de Fidès, le 16 décembre 1868. Là encore elle dut mettre toute coquetterie de côté.

Dans ce rôle où la plus grande tragédienne lyrique de l'époque, Pauline Viardot, avait déployé la richesse de ses moyens artistiques, la jeune débutante ne pouvait espérer réveiller les souvenirs de l'admirable créatrice de Fidès, mais elle avait pour séduire le public, indépendamment de la jeunesse dont elle faisait abnégation, un organe d'une vigueur peu commune, et qui rachetait amplement le défaut de sonorité dans les tons trop graves, par un médium d'un timbre rare, et par l'éclat brillant des notes élevées. Elle se rapprochait de Mme Gueymard à laquelle elle succédait immédiatement et montrait un sentiment dramatique que l'habitude de la scène pourrait développer.

Sa première création fut, en octobre 1867, le rôle de Lysis dans la Fiancée de Corinthe, de Duprato. Là, elle apparut dans toute sa beauté de femme, et c'est à peine si l'on put s'apercevoir que sa voix avait gagné en souplesse, parce qu'on ne s'occupa guère que de la splendeur de ses charmes.

Dans Guillaume Tell, la même année, elle prêta au rôle effacé de la mère de Guillaume, de mâles accents.

Mme Gueymard, infatigable comme on le sait, tenait avec une telle ardeur, l'emploi de premier sujet comme contralto à l'Opéra, qu'elle laissait à Mlle Bloch peu d'occasions de se produire à la scène. Ce n'est donc, que par intervalles, pendant les congés de son chef d'emploi, où dans les moments où celle-ci subissait un repos obligatoire pour sa santé, que la nouvelle pensionnaire abordait, comme à l'improviste, les rôles qu'elle ambitionnait de chanter.

C'est ainsi qu'en septembre 1868, elle joua le rôle d'Olympia dans Herculanum, de Félicien David. Très applaudie pendant le cours de l'ouvrage et principalement dans les couplets de la Bacchanale, elle affermit durant les quelques représentations qu'elle donna de cet ouvrage, sa position de première chanteuse. Dès ce moment la succession de Mme Gueymard lui était acquise si celle-ci n'avait point été une de ces natures sur lesquelles le temps semble ne pas avoir de prise, et dont la retraite ne pouvait dès lors être prévue de longtemps.

Léonore, de la Favorite, fit bientôt valoir entièrement sa belle voix de mezzo-soprano. Sans doute, l'accent dramatique que Mme Stoltz déployait avec une irrésistible vigueur, dans cette musique toute de passion, n'était pas le fait de la nature un peu froide de Rosine Bloch, et là, comme dans le Prophète, l'artiste dramatique ne se montra pas susceptible de ces sublimes élans du cœur, privilège exclusif des grandes artistes ; mais on doit constater que des progrès constants ont amené Mlle Bloch à rendre ce personnage avec une certaine autorité.

Le succès qui l'accueillit dans la Favorite, en novembre 1869, où elle y remplaça, subitement encore, Mme Gueymard, empêchée dans le cours de ses représentations, fit qu'on jeta les yeux
sur elle, au commencement de 1870, pour une reprise à laquelle on voulait donner un certain éclat, celle du Charles VI, d'Halévy, au Théâtre-Lyrique. Elle fut engagée spécialement pour remplir le rôle d'Odette ; mais une forte bronchite, dont elle fut atteinte, arrêta la représentation de ce chef-d'œuvre, qui fut joué plus tard sans son concours.

La création la plus importante de Rosine Bloch fut celle de Claribel, dans la Coupe du roi de Thulé, en janvier 1873.

Ce personnage n'exigeait pas de grands efforts de passion ; il demandait surtout l'apport des qualités qui forment le principal mérite du talent de la cantatrice. Sous le costume ensoleillé de cette fée des eaux, Rosine Bloch apparaissait dans tout l'éclat de sa beauté. Sa voix sonore, aujourd'hui d'une souplesse et d'une largeur exceptionnelles, trouvait à se développer dans la Mélopée plus traînante qu'accentuée du musicien. Les progrès de la chanteuse étaient visibles dans l'art de phraser, et tout à côté de Mme Gueymard elle remporta le plus beau succès de sa carrière.

Aussi c'est elle que Membrée avait choisie pour remplir le personnage principal de son opéra nouveau : l'Esclave, et M. Halanzier n'avait-il pas hésité à lui faire signer un engagement de trois ans, à des conditions plus élevées que par le passé ; mais il paraît certain que Mlle Bloch a refusé ce rôle qui serait créé par Mme Grenier-Nivet.

Rosine Bloch n'a point atteint au développement que son talent promet d'avoir. Le charme de l'expression lui manque encore. Elle n'est point suffisamment accessible aux grands effets de la passion. Destinée à jouer les Fidès où les Azucéna, elle a bien les qualités plastiques de ces personnages ; la haute stature, les lignes majestueuses, la grandeur de la voix, la largeur des sons ; son chant a la correction, un commencement de style et une certaine science ; ce qui lui fait défaut, c'est l'explosion du sentiment, la vigueur du geste, l'émotion dans la douleur ; l'élève se fait encore sentir dans les passages qui exigent une vigueur d'expression qui fait autorité. Elle intéresse le spectateur et ne le domine pas. Arrivera-t-elle à dégager complètement les facultés maîtresses dont le parfait développement semble arrêté pur un manque d'énergie ? Le feu sacré jaillira-t-il un jour de cette poitrine de reine antique ? Souhaitons-le, car l'Art aurait trouvé alors une prêtresse digne de faire briller ses splendeurs devant la foule avide de les contempler.

(Félix Jahyer, Paris-Théâtre, 16 avril 1874)

 

 

 

 

 

Rosine Bloch, estampe de Marcellin Desboutin (1876)

 

 

 

Après avoir suivi longtemps les leçons de Charles Battaille, elle débuta à l'Opéra dans le rôle d'Azucéna du Trouvère, en novembre 1865. Sa voix, pleine d'ampleur, lui valut un de ses plus grands succès dans ce personnage de vieille bohémienne, pour lequel elle dut sacrifier son incontestable beauté. Elle était cependant bien en droit de compter sur ses attraits pour accentuer son triomphe sur notre première scène lyrique. Nouveau rôle, nouvelle abnégation de l'artiste ; car, le 16 décembre 1868, nous la voyons sous les traits de Fidès dans le Prophète, ce rôle si magistralement créé par Pauline Viardot et où devait s'illustrer ensuite Mme Gueymard, à qui Rosine Bloch succédait.

Mais la beauté de Mlle Bloch, jusque-là voilée par les exigences scéniques, devait apparaître éclatante dans la Fiancée de Corinthe de Duprato, où elle joua, en octobre 1867, le rôle de Lysis, qui fut sa première création. Elle interpréta, la même année, dans Guillaume Tell, le rôle de la mère du héros suisse. En 1868, elle se fit applaudir dans Olympia, de l'Herculanum de Félicien David, et, quelques mois plus tard, dans le personnage de Léonore, de la Favorite.

En 1870, le directeur du Théâtre-Lyrique l'engagea spécialement pour remplir le rôle d'Odette, dans la reprise de Charles VI. Mais une bronchite cruelle atteignit alors l'artiste, et l'œuvre d'Halévy ne fut jouée que plus tard, sans le concours de Mlle Bloch.

La Coupe du roi de Thulé, où elle créa le rôle de Claribel au mois de janvier 1873, fut pour elle un véritable triomphe, grâce à ses attraits, qui s'encadraient merveilleusement dans le costume étincelant de cette divinité des eaux.
Sa beauté, plutôt que sa voix, puissante, mais qui manque d'émotion, avait décidé Membrée à l'engager pour la principale création de son nouvel opéra, l'Esclave. Mais M. Halanzier, ne voulant pas se séparer de sa pensionnaire, s'empressa de lui faire signer un engagement des plus avantageux pour trois années, ce qui décida Mlle Bloch à renoncer à cette création.
Nous avons dit que Mlle Bloch était douée d'une superbe voix ; mais cette voix plaît au spectateur sans l'impressionner ; elle manque d'âme, et c'est en vain qu'on y cherche la passion. Voilà pourquoi Mlle Bloch n'est point une grande artiste. Elle est jeune, il est vrai, et l'avenir, nouveau Pygmalion, animera peut-être un jour cette autre Galatée. Mais, actuellement, on ne trouve pas chez Mlle Bloch ce qui caractérise la véritable artiste : le sentiment de son rôle. Pour nous servir d'une expression triviale, mais qui rend bien notre pensée, expression usitée dans l'argot du théâtre, « elle ne se met point dans la peau du personnage » qu'elle interprète.

(Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 1er supplément, 1878)

 

 

Son père, qui était commerçant à Paris, hésita longtemps avant de permettre à sa fille d'entrer au Conservatoire. Il céda devant les instances réitérées d'une artiste lyrique distinguée qui fut frappée des grandes dispositions de sa jeune protégée pour l'art dramatique. Rosine Bloch suivit les classes de Charles Battaille, de Samson et de Levasseur, et obtint au concours de 1864 les seconds prix de chant et de comédie. Ce dernier avec une scène de Lady Tartufe. Elle mérita l'année suivante le grand prix d'opéra en chantant d'une façon très remarquable l'air de Cenerentola et celui d'Orphée : « Elle possède, dit M. Arthur Pougin, une superbe voix de contralto dont les cordes basses sont admirables. Elle a du goût, de la largeur dans le style, une vocalisation nette et incisive. » Engagée immédiatement à l'Opéra, elle produisit, au mois de novembre, le plus grand effet, par sa beauté plastique et par la pureté de son chant, sous les traits d'Azucéna du Trouvère. Son succès fut encore plus vif le 16 décembre 1866, dans Fidès du Prophète. En succédant à Mme Gueymard, elle parut se rapprocher plus de celle-ci que de Mme Pauline Viardot, la créatrice du rôle. En pleine maturité de son talent, elle reprit ensuite Hedwige de Guillaume Tell (1867), Olympia d'Herculanum (1868), Léonore de la Favorite (1869). Elle créa en outre, le 21 octobre 1867, Lysis de la Fiancée de Corinthe, opéra en 1 acte de Duprato. Devenue la pensionnaire du Théâtre-Lyrique, en 1870, elle souleva les plus chauds applaudissements dans Odette de Charles VI (5 avril), mais une maladie du larynx la força bientôt à un repos absolu. Rétablie en 1872, elle rentra à l'Opéra pour créer, le 10 janvier 1873, la blonde déesse des « flots courroucés » de la Coupe du roi de Thulé de M. Eugène Diaz. Elle se fit de nouveau applaudir dans son répertoire, et, après une saison à Londres, à Covent-Garden, elle aborda les rôles de Catarina de la Reine de Chypre (1877), de la reine d'Hamlet (1878) et d'Amnéris d'Aïda (1880), puis se retira volontairement du théâtre. Mais elle devait encore une fois reparaître devant le public. Elle vint chanter, le 3l octobre 1890, à l'Éden-Lyrique Samson et Dalila, de Saint-Saëns, Elle personnifia la courtisane antique avec une telle puissance et un tel channe, qu'elle électrisa la salle. Ce fut le plus beau triomphe de sa carrière artistique.

Rosine Bloch avait assisté à Nice à la première représentation de Richard III, de Salvayre. Saisie par le froid en rentrant chez elle, elle succomba peu de temps après aux suites d’une congestion pulmonaire. Elle a été inhumée au cimetière Montparnasse, dans un caveau de famille.

(Le Poitevin Saint-Alme, Revue encyclopédique Larousse, 1891)

 

 

 

 

 

Rosine Bloch dans Charles VI  (Odette)

 

 

 

[Samson et Dalila au Théâtre-Lyrique (Eden-Théâtre)]

Dalila, qui avait été à Rouen Mme Bossy, dont on avait noté les qualités de composition, est, à Paris, Mlle Rosine Bloch. Depuis plusieurs années, retirée du théâtre, volontairement il faut le croire, car elle l'abandonnait en pleine carrière, Mlle Rosine Bloch y a fait, dans ce rôle, une triomphale rentrée. Il semble même que cette longue retraite, sans lui rien faire perdre de sa valeur vocale, ait développé singulièrement son sentiment dramatique et lui ait donné une âme qu'on ne sentait pas autrefois aussi vivante en elle.

La séduction féline de Dalila, dans cette délicieuse fin du premier acte où, au milieu des prêtresses de Dagon, la Philistine charme et retient le terrible chef des Hébreux ; sa passion puissante au second acte, sa fureur d'amour qui jette Samson dans ses bras ; au troisième, son ironie cruelle quand elle insulte à la captivité et à la déchéance du héros, tout cela a été rendu, par Mlle Rosine Bloch avec une variété et une intensité d'effets qui, par instants, ont soulevé la salle entière. Elle a d'ailleurs apporté dans l'expression musicale autant de soin que dans le rendu dramatique ; sa voix pleine d'inflexions caressantes est conduite avec un art aujourd'hui très rare ; dans les passages de force elle conserve tout son éclat.

(Louis Gallet, la Nouvelle Revue, 15 novembre 1890)

 

 

Une artiste qui avait fourni une très honorable carrière à l'Opéra et qui, tout récemment, encore, au trop fugitif Théâtre-Lyrique de M. Verdhurt, avait remporté un succès très franc dans Samson et Dalila de M. Saint-Saëns, Mlle Rosine Bloch est morte presque subitement, dimanche dernier, à Nice, où elle était allée pour assister à la représentation de l'opéra de M. Salvayre, Richard III. En rentrant en voiture de Nice à Monaco, après le spectacle, elle avait été saisie par le froid ; à peine au lit, elle fut prise d'une fièvre intense, une congestion pulmonaire se déclara le lendemain, et dimanche matin elle expirait. Rosine Bloch avait fait ses études au Conservatoire, dans la classe de Battaille pour le chant, dans celle de Levasseur pour l'opéra. En 1865 elle obtenait le premier prix de chant (avec Mlles Mauduit et Marie Rôze) et le premier prix d'opéra (avec Mlle Mauduit), et le 10 novembre de la même année elle débutait de la façon la plus heureuse, à l'Opéra, dans le rôle d'Azucena du Trouvère, où le superbe métal de sa voix faisait merveille. Son succès s'accentua encore dans le rôle de Fidès du Prophète, et surtout dans Léonor de la Favorite, où rayonnait son opulente beauté israélite. Elle créa, en 1866, la Fiancée de Corinthe, de M. Duprato, et en 1872, la Coupe du roi de Thulé, de M. Eugène Diaz. L'un des derniers ouvrages dans lesquels elle se montra à ce théâtre fut Aïda. Elle quitta l'Opéra il y a quelques années et l'on croyait qu'elle avait dit complètement adieu à la scène, lorsqu'on la vit reparaître il y a quelques mois, comme nous l'avons dit, au Théâtre-Lyrique, dans tout l'éblouissement encore de sa beauté vraiment sculpturale. Mlle Bloch était, dit-on, âgée de quarante-deux ans.

(le Ménestrel, 08 février 1891)

 

 

Quant aux reprises, il n'y en eut qu'une, intéressante d'ailleurs, celle de Charles VI, d'Halévy, où Mlle Bloch, obligeamment prêtée par M. Perrin, se substitua au dernier moment à Mme Brunet-Lafleur.

(Albert Soubies, Histoire du Théâtre-Lyrique, 1899)

 

 

 

Rosine Bloch dans le Trouvère (Azucéna)

 

 

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