Gaston BEYLE
Jean Marie Baptiste Gaston BEYLE dit Gaston BEYLE
baryton français
(Chanas, Isère, 14 mars 1860* – Le Péage-de-Roussillon, Isère, 11 avril 1932)
Fils d’Augustin Joseph BEYLE (Chanas, 06 février 1837 –), tailleur d’habits [frère de Laurent Elie BEYLE, père de Léon BEYLE, ténor], et de Marie Julie GIRARD (Chanas, 04 avril 1839 –), mariés à Chanas le 25 mai 1859*.
Epouse au Péage-de-Roussillon le 21 septembre 1885* Marie Zoé Antoinette BEYLE (Le Péage-de-Roussillon, 05 juillet 1861* – Le Péage-de-Roussillon, 02 avril 1951), ménagère ; parents de Marie Augustine Blanche Suzanne BEYLE (Le Péage-de-Roussillon, 03 janvier 1887* –).
Au Conservatoire de Paris, il obtint en 1886 une 3e médaille de solfège, les seconds accessits de chant et d’opéra, et en 1887, une 2e médaille de solfège et le premier prix d’opéra. Il a chanté à Lyon, à l’Opéra de Paris, à l’Opéra-Comique, à Bruxelles, à Marseille. D’octobre 1912 à 1920, il fut directeur du Grand Théâtre de Lyon. Il était le cousin du ténor Léon Beyle. On lui doit des poésies mises en musique par Eugène Sizes : Trois mélodies pour chant et piano : 1. Fleurs fanées, amours perdues ; 2. les Âmes des Fleurs ; 3. Immortel Amour. => partitions
Il est décédé en 1932 à soixante-douze ans.
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Il a débuté le 16 mai 1892 en créant Salammbô (Spendius) d'Ernest Reyer.
Il a créé également le 09 décembre 1892 Stratonice (Cratès) d'Alix Fournier.
Il a chanté Roméo et Juliette (Mercutio, 1892) ; les Huguenots (Comte de Nevers, 1892) ; Faust (Valentin, 1892) ; Salammbô (Hamilcar, 1892) ; Hamlet (Hamlet, 1892) ; Lohengrin (Frédéric de Telramund, 1892) ; la Favorite (Alphonse, 1892) ; le Cid (le Roi, 1893) ; Samson et Dalila (le Grand-Prêtre, 1893) ; Déidamie (Ulysse, 1893). |
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Il a débuté le 10 mai 1898 en participant à la première de Fervaal (Arfagard) de Vincent d'Indy.
Il a créé le 02 mars 1899 l'Angélus (Prosper) de Casimir Baille ; le 24 mars 1899 Beaucoup de bruit pour rien (Léonato) de Paul Puget.
Il a également participé à la première le 30 décembre 1898 de Fidelio (Rocco) de Beethoven [version française de Gentil Antheunis].
Il a chanté Beaucoup de bruit pour rien (Don Pèdre d'Aragon, 1899). |
M. Gaston Beyle est né à Chanas (Isère). Entré en 1882 au Conservatoire de Lyon il en sortit lauréat et fut envoyé au Conservatoire de Paris qu'il quitta en 1887 avec deux médailles de solfège et le premier prix d'opéra. Les nombreuses auditions qui lui furent demandées par les grands concerts Pasdeloup, Colonne et Lamoureux, complétèrent son éducation musicale. C'est grâce au contact de ces milieux artistiques qu'il doit d'être aujourd'hui un des meilleurs interprètes des œuvres de Wagner. N'ayant pu s'entendre avec les directeurs de l'opéra, MM. Ritt et Gaillard qui l'avaient, réclamé à sa sortie du Conservatoire, il débuta à Lyon en 1888, sous Campocasso qui l'emmena à Marseille. Il créa dans cette ville Patrie !, Samson et Dalila, Lohengrin, etc. L'Opéra le réclama de nouveau et de 1892 à 1894, il y chanta les principaux ouvrages du répertoire et y créa Spendius de Salammbô et Kératès de Stratonice. Après une année passée à Bruxelles, au théâtre de la Monnaie, il revint l'an dernier à Lyon. Nous l'avons vu successivement faire les créations du Rêve, de la Statue, du général de la Navarraise et l'intéressante reprise de la Walkyrie. M. Beyle est trop connu à Lyon, pour que nous insistions ici sur son merveilleux talent de chanteur servi par une voix large et généreuse et un goût, artistique très sûr. Ajoutons qu'au cours de la saison actuelle notre excellent baryton doit créer, au Grand-Théâtre de Lyon, dans les Maîtres chanteurs de Nuremberg, le rôle de Hans Sachs, la plus belle figure qui fût au théâtre ; puis André Chénier, Vendée, le Chevalier Jean, la Femme de Claude et Déidamie qu'il a joué à l'Opéra. (le Passe-Temps et le Parterre réunis, 22 novembre 1896)
Baryton, a créé Arfagard, de Fervaal, et joué Ourrias, de Mireille. Artiste consciencieux. (Adrien Laroque, Acteurs et actrices de Paris, juillet 1899)
Le grand théâtre de Lyon. Le directeur actuel, M. Valcourt, pour qui la presse lyonnaise fut souvent sévère, car il n’était persona grata ni à la ville ni au théâtre, sera remplacé, la saison prochaine, par M. Gaston Beyle, cousin du célèbre artiste de l'Opéra-Comique, Léon Beyle. Gaston Beyle est, du reste, ancien élève du Conservatoire de Lyon et il a passé cinq années de sa brillante carrière au Grand-Théâtre. Ainsi en ont décidé, hier, M. Herriot, le distingué maire de Lyon, et la commission théâtrale, car le Grand-Théâtre est un théâtre municipal. M. Gaston Beyle est un homme de grande valeur, un artiste plein de goût, qui compte beaucoup d'amis dans la presse parisienne. En 1904, M. Beyle quittait le théâtre pour se consacrer au professorat et c'est à Lyon, son pays d'adoption, qu'il est allé s’installer. La nomination de M. Gaston Beyle à la direction du Grand-Théâtre est accueillie avec enthousiasme par tous les Lyonnais. Cette nouvelle réjouira également les compositeurs, les artistes et les mélomanes français qui pourront, enfin, passer d'agréables soirées au Grand-Théâtre. (Gil Blas, 05 décembre 1911)
Lyon. — M. Gaston Beyle, ancien directeur du Grand-Théâtre de Lyon, vient de mourir au Péage-de-Roussillon (Isère) à l’âge de 72 ans. Il avait été attiré de bonne heure par la musique ; ses études, commencées au Conservatoire de Lyon, se terminèrent au Conservatoire de Paris. Cependant, pour ses débuts, M. Beyle revint dans sa ville natale et lut engagé en 1888 au Grand-Théâtre, comme baryton de grand opéra. Le public lyonnais, cependant fort difficile, fêta dès son apparition le jeune chanteur. Sous la direction Vizentini, M. Gaston Beyle créa plusieurs rôles importants, notamment celui de Hans Sachs, des Maîtres chanteurs de Nuremberg, œuvre qui n'avait encore jamais été jouée en France. L'excellent artiste créa encore par la suite le rôle du père de Louise. Il revenait de Paris où, engagé à l'Opéra, il avait fait de brillants débuts dans le rôle de Spendius, dans Salammbô, qu'il créa. M. Gaston Beyle n'appartint à la troupe de l'Opéra qu'une seule année ; puis il demeura quelque temps dans celle de l'Opéra-Comique. Il était cousin du célèbre ténor Léon Beyle, également de l'Opéra. Le baryton prit en 1912 la direction du Grand-Théâtre de Lyon, où il fit créer plusieurs œuvres de premier plan : Don Quichotte de Massenet, Fervaal de Vincent d'Indy, Parsifal de Wagner (version française) et Boris Godounov de Moussorgski. Il abandonna en 1920 la direction du Grand-Théâtre, qui fut prise par M. Moncharmont. M. Gaston Beyle, excellent à la scène, directeur de goût très sûr, était également un professeur de chant remarquable. Il continuait ses cours ces derniers temps. C'était un homme fort sympathique qui ne laissera que des regrets. (le Ménestrel, 22 avril 1932)
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Il y a 150 ans naissait à Chanas Jean Marie Baptiste Gaston Beyle. En effet, le mercredi 14 mars 1860 à 23 h, Marie Julie Beyle née Girard, épouse d'Augustin Joseph Beyle, tailleur d'habits à l'époque, met au monde au domicile familial celui qui connaîtra le succès sous le nom de Gaston Beyle. Auparavant, ses parents se sont mariés à Chanas le 25 mai 1859. Son grand père paternel. Jean Baptiste Beyle, était originaire d'Albon. Ce dernier épouse à Chanas en 1829 Mlle Madeleine Justine Crouzet. Du côté maternel, son grand père est Pierre Girard né à Jarcieu qui sera successivement menuisier et cafetier, il épouse à Chanas en 1838 Mlle Marguerite Julie Vallet. Pierre et Marguerite Girard ont eu également deux fils. L'un d'eux, Elie Louis Hyppolite eut lui-même deux enfants dont un fils prénommé Donat Pierre Elie qui sera le chef de l'harmonie de Chanas. Il décède en 1957 après avoir participé au grand festival de musique en 1954 qui anima notre commune et dont certains Chanasiens ont encore le souvenir. En résumé, Gaston Beyle est donc le cousin germain de Donat Girard. C'est grâce à cette parenté que nous avons dans le hall du Foyer qui porte son nom, le buste de Gaston Beyle en costume de scène de l'opéra Hamlet offert par l'épouse de Mr Gaston Beyle à son cousin Donat Girard. Dans un premier temps, cette statue était situé dans l'ancienne salle des fêtes, aujourd'hui salle Chantabot. Gaston Beyle est l'aîné d'une famille de quatre enfants. Une sœur, Marie Anne Augustine, en 1865 et un frère, Marius Joseph Augustin, en 1873 naissent aussi à Chanas. Mais une autre sœur naît en 1878 à Lyon où leur père ouvre une bijouterie, passage de l'Hôtel-Dieu tout près de la place Bellecour. C'est donc à Lyon que Gaston Beyle va poursuivre ses études et devenir le chanteur lyrique que l'on connaît. Il se marie à Péage-de-Roussillon avec Marie Zoé Antoinette Beyle, sa cousine germaine. Une fille naît de cette union le lundi 3 janvier 1887 à Péage-de-Roussillon, Marie Augustine Blanche Suzanne. A noter que Gaston Beyle n'est pas présent à sa naissance car il a commencé sa carrière et il est domicilié à cette époque à Paris. Après une carrière de baryton, il donne plus tard des cours de chant, à l'époque il réside à Lyon, avenue du Maréchal de Saxe. En 1911, il postule au poste de Directeur du Grand Théâtre de Lyon. Ce lieu deviendra par la suite l'Opéra de Lyon tel qu'on l'a connu avant sa transformation à la fin du XXe siècle. Il obtient ce poste devant une vingtaine de postulants, candidats de Toulouse, Rouen, Genève ou encore Paris. De 1912 à 1920, il gère ce Grand Théâtre et innove même en faisant construire une scène permettant l'apparition des acteurs grâce au système hydraulique des ascenseurs. Durant cette période et de par sa fonction, il échange par courrier ses points de vue avec Edouard Herriot. sénateur-maire de Lyon dont il dépend en partie à cause des subventions municipales qui sont versées pour aider au fonctionnement du Grand Théâtre. Suite à des problèmes économiques liés à la guerre de 1914-1918, il ne peut récupérer la totalité de la caution qu'il avait versée au début de son mandat de directeur. Il termine sa vie à Péage-de-Roussillon où pour subsister il donne à nouveau des cours de musique et de chant. Il décède le lundi 11 avril 1932 peu de temps après son 72e anniversaire. (Patrick Berthet, pour Histoire et Patrimoine de Chanas, 2010)
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