Pierre BERTON
Pierre Francisque Samuel BERTON dit Pierre BERTON
acteur et auteur dramatique français
(29 rue Richelieu, Paris ancien 2e, 06 mars 1842* – Paris 16e, 24 octobre 1912*)
Fils de Charles-François dit Francisque BERTON (Paris, 16 septembre 1820 – Paris 16e, 17 janvier 1874*), acteur [fils de Henri François BERTON, compositeur], et de Julie Félicie Caroline SAMSON dite Caroline BERTON (1821 – janvier 1908), auteur de romans et de nouvelles [fille de l’acteur Joseph SAMSON], mariés à Paris ancien 2e le 28 avril 1841*.
Epouse 1. à Courbevoie, Seine [auj. Hauts-de-Seine] le 04 septembre 1875 Mathilde Félicie DUBREUIL (Paris ancien 3e, 28 novembre 1835 – Paris, 01 février 1889) ; parents de Claude Pierre Félicien BERTON (Paris 18e, 26 octobre 1865 – Paris 15e, 20 décembre 1937), acteur puis auteur dramatique, et de Thérèse Françoise Henriette Geneviève BERTON (Courbevoie, 22 novembre 1874 – 1908), artiste dramatique.
Epouse 2. à Paris le 21 avril 1889* Anne Thérèse MEILHAN (Barsac, Gironde, 04 janvier 1862 – Paris 9e, 29 août 1932), femme de lettres [fille de Pierre Valentin MEILHAN (Bazas, Gironde, 11 février 1836 – Bagas, Gironde, 09 mars 1897), professeur de musique et violoniste, et d'Henriette Joséphine Noémie LE ROMAIN (1827 –)].
Il reçut des leçons de son grand-père Samson, débuta en 1859 au Gymnase, où il tint avec distinction l'emploi de jeune premier, puis il joua à l'Odéon, à la Comédie-Française, au Vaudeville. Il a obtenu ses plus grands succès dans le Club, le Nabab, Fédora, Gerfaut, la Tosca (il créa le rôle de Scarpia), etc. Pendant quelque temps il a dirigé la Comédie-Parisienne, et, en 1880, devint professeur de lecture pour les instituteurs et institutrices de Paris. Il a écrit plusieurs pièces pour le théâtre : les Jurons de Cadillac, comédie (1865) ; la Vertu de ma femme, comédie (1867) ; Didier, pièce en trois actes (1868) ; Léna (1889) ; les Chouans, drame (1894) ; Zaza, pièce en cinq actes, avec Charles Simon (Vaudeville, 12 mai 1898) [dont Ruggero Leoncavallo a tiré son opéra, livret et musique, Zazà (Teatro Lirico, Milan, 10 novembre 1900)] ; etc.
En 1897, il habitait 18 rue Notre-Dame-de-Lorette à Paris 9e. Il est décédé en 1912 à soixante-dix ans, en son domicile, 21 boulevard Beauséjour à Paris 16e. Il est enterré au cimetière de Montmartre (24e division).
livrets
la Tempête, poème symphonique en 3 parties, avec Armand Silvestre, musique d'Alphonse Duvernoy (Châtelet, 18 novembre 1880) Sardanapale, grand opéra en 3 actes, musique d'Alphonse Duvernoy (Concerts Lamoureux, décembre 1882 ; Liège, avril 1892) |
Nous avons perdu Pierre Berton, l'acteur et auteur dramatique si connu. Il s'est éteint après une pénible maladie qui le rendait depuis plusieurs mois incapable de tout mouvement. Pierre Berton était le fils d'un auteur-comédien qui eût une réelle vogue au milieu du siècle dernier, et qui avait épousé la fille du célèbre Samson. De son grand-père il reçut donc ses premières leçons de théâtre, car il ne pouvait qu'être comédien, puisque son père et son grand-père l'avaient été. Il débuta au Gymnase en 1859, et passa successivement à l'Odéon, au Vaudeville, à la Comédie-Française, partout très recherché pour ses dons de jeunesse, son éclat, sa tenue. Et son nom, bientôt fut attaché à des pièces à succès : Fedora, Gerfaut, la Tosca, le Nabab, bien d'autres où il fut le partenaire de Sarah Bernhardt. La vieille expression qu'il fit, avec son illustre camarade, courir tout Paris, fut longtemps justifiée : il fut d'abord l'idéal jeune premier, ensuite devint le meilleur premier rôle. Il se retira à temps et, étant fort lettré et doué pour tous les arts se rattachant au théâtre, il écrivit. Il fit représenter les Jurons de Cadillac, la Vertu de ma femme, les Chouans, et, plus récemment, connut le gros succès avec Zaza, qui fut représentée et reprise au Vaudeville, jouée en tous les pays par Réjane, et mise en musique par M. Leoncavallo. C'était un très digne artiste, aimé par les auteurs de la génération précédente : Dumas, Augier, Pailleron, Sardou, qui le recherchèrent et comme interprète et comme ami ; car il était érudit et de parfaite distinction. Il avait, sur sa brillante carrière, de nombreux souvenirs qu'il contait volontiers. Il évoquait avec fierté les époques où les pièces avaient du poison et les acteurs du panache. Il n'était déjà plus de ce temps...
(Comœdia illustré, 05 novembre 1912)
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