Louis BARRIELLE
Louis Barrielle dans la Circassienne (le prince Orsakoff) [BNF]
Louis Victoire BONVOUX dit Louis BARRIELLE
basse chantante française
(Marseille, 3e registre, Bouches-du-Rhône, 19 juin 1815* – Villefranche-sur-Saône, Rhône, 08 février 1888*)
Fils naturel de Marguerite Rosalie BONVOUX (Marseille, 03 septembre 1789 – ap. 1842) [épouse à Marseille le 28 février 1828* Charles Benoît Alexandre Marie BARRIELLE (Marseille, 11 avril 1778 – ap. 1842), bijoutier].
Epouse 1. à Lyon, Rhône, le 23 mars 1842* Augustine Adélaïde ROLAND (Lyon, 04 février 1806* – Lyon, 18 février 1849*), artiste dramatique, fille de Ferdinand ROLAND (– Paris, 03 décembre 1834), artiste dramatique, et de Caroline BRULOT.
Epouse 2. à Lyon 6e le 30 août 1877 Antoinette PRESSEVAUX (Quincié-en-Beaujolais, Rhône, 08 octobre 1828* – ap. 1888).
Père de Louis Fortuné Célestin BONVOUX DIT BARRIELLE [1] (Toulon, Var, 18 décembre 1839* –) ; de Louise Antoinette Félicité BONVOUX [1] (Lyon, 30 août 1841* –).
Il chanta d’abord à Marseille (1838), puis débuta le 07 mai 1846 à la Monnaie de Bruxelles en tant que première basse chantante ; il y chanta notamment la première de l’Étoile du Nord (Peters) de Giacomo Meyerbeer, le 04 décembre 1854. Parallèlement, il chanta à Lyon (première de la version française de Norma de Bellini, 17 décembre 1841), au Grand Théâtre de Bordeaux (1852-1853), à Copenhague (1854), au Théâtre Royal d’Anvers (le Songe d’une nuit d’été, 28 janvier 1856). Puis il quitta la Monnaie pour entrer à l’Opéra-Comique (2e salle Favart) en 1857 ; il quitta ce théâtre en 1864. Il chanta ensuite à Lyon (1865-1873), et fut directeur du théâtre de La Rochelle (1874), puis de celui d’Angoulême (1875-1878). Le 02 juillet 1878, il créa à Paris, au Théâtre-Lyrique de la salle Ventadour, le Capitaine Fracasse (Hérode) d’Émile Pessard, et le 12 octobre de la même année, les Amants de Vérone (Deuxième Capulet) du marquis Paul de Richard d’Ivry. Le 27 octobre 1879, il participa à l’ouverture de l’Opéra-Populaire (Gaîté) en chantant Guido et Ginevra (Lorenzo). Il chanta ensuite des petits rôles aux Folies-Dramatiques : le 09 avril 1881, il y créa les Poupées de l’Infante (un Capitaine des gardes) de Charles Grisart ; le 16 janvier 1882, il y créa le Petit Parisien (le Colonel) de Léon Vasseur ; le 29 mars 1882, il y participa à la première de Boccace (un capitaine) de Franz von Suppé ; le 21 octobre 1882, il y créa Fanfan-la-Tulipe (un Sergent) de Louis Varney. En 1880, Barrielle aîné, âgé de 65 ans, avec 45 années de services, obtint une pension de 500 francs de la Société des artistes. Il se retira d’abord à Limoux (1883-1886), puis à Villefranche, où il mourut. Son pseudonyme a parfois été écrit à tort BARIELLE.
Il est décédé en 1888 à soixante-douze ans, en son domicile, 206 rue Nationale à Villefranche-sur-Saône.
Alexandre Maximin BONVOUX dit BARRIELLE jeune (1822 – Anvers, Belgique, mai 1878), qui est sans doute son frère, danseur, s’est produit à Bordeaux (1850), Anvers (1852-1854), Bruxelles (1856-1857) et Anvers (1858-1877).
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Il y débuta le 10 juillet 1857 dans les Mousquetaires de la reine (le capitaine Roland de La Bretonnière).
Il y créa le 25 mars 1858 Quentin Durward (Lesly le Balafré) d’Auguste Gevaert ; le 04 avril 1859 le Pardon de Ploërmel ou Dinorah (le Braconnier) de Giacomo Meyerbeer ; le 26 septembre 1859 la Pagode (Fadidjou) de Benoît-Constant Fauconier ; le 07 mai 1860 Rita ou le Mari battu (Gasparo) de Gaetano Donizetti ; le 02 février 1861 la Circassienne (le prince Orsakoff) d’Esprit Auber.
Il y participa à la première le 24 août 1863 des Amours du diable d’Albert Grisar.
Il y chanta la Dame blanche (Gaveston, 1000e le 16 décembre 1862) ; le Petit Chaperon rouge de Boieldieu (1860) ; le Caïd. |
Barrielle était Marseillais — dans toute l'acception du mot. Doué d'un organe splendide, il n'était pas du tout musicien. Un jour, pendant les répétitions de l'Étoile du Nord, il arrive au théâtre, agité, ému, fiévreux. On s'empresse autour de lui, et, comme on l'interrogeait sur les motifs de son inquiétude : « Eh bien ! dit-il, il y a dans mon rôle une intonation que je ne parviens pas à saisir ; lorsque ce moment est franchi, c'est, pour moi, comme si la pièce était achevée : je passe d'un sol bémol à un fa dièse. Je ne suis pas f… d'attraper ce fa dièse ! »... Voici comment Barrielle racontait la première représentation du Pardon de Ploërmel, à l'Opéra-Comique, où il créa le rôle du chasseur : « Au premier acte : Faure, Marie Cabel, Sainte-Foy — rien. Au deuxième acte — rien ; il est vrai qu'il se passe dans la nuit. Troisième acte — mon air. J'entre en scène : « En chasse, en chasse, en chasse ! » Un triomphe. L'Empereur se penche hors de sa loge, et s'écrie : Bravo, Barrielle ! Ce n'était rien. Je rentre dans la coulisse où se tenait Meyerbeer aux écoutes ; l'illustre maître se jette dans mes bras en pleurant, et en m'appelant SON DIGNE INTERPRÈTE ; — L'Étoile du Nord fut un grand succès ! »
(Jacques Isnardon, le Théâtre de la Monnaie, 1890)
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