Numa AUGUEZ
Numa Auguez [BNF]
Florentin Antinoüs Numa AUGUEZ dit Numa AUGUEZ
basse française
(Saleux-Salouel [auj. Saleux], Somme, 31 janvier 1847* – Paris 17e, 27 janvier 1903*)
Fils d'Alexandre Henry AUGUEZ (Saleux-Salouel, 17 janvier 1821* – Meigneux, Somme, 23 septembre 1883), comptable, et de Marie Françoise DEMARCY (Camps-en-Amiénois, Somme, 31 octobre 1826 – Saleux-Salouel, 23 avril 1856), ménagère, mariés à Camps-en-Amiénois le 03 décembre 1845.
Epouse 1. à Paris 10e le 19 septembre 1872* Blanche Amélie BOURGEAT (Paris ancien 5e, 11 août 1855 – Paris 17e, 04 novembre 1891*) ; parents de Pauline Augustine AUGUEZ (Paris 4e, 26 août 1873 – Paris 9e, 01 avril 1876), de Camille Marie Blanche AUGUEZ (Paris 9e, 05 janvier 1875* – Sénarpont, Somme, 15 août 1898*), de Numa Victor Alexandre AUGUEZ (Paris 9e, 06 mai 1876* – ap. 1922), d'Hélène Marie Amélie AUGUEZ (Paris 9e, 27 avril 1877* – Paris 16e, 05 mai 1956*), de Berthe Emilie AUGUEZ (Paris 17e, 12 mai 1882 – ap. 1940).
Epouse 2. à Paris 18e le 21 février 1893* Berthe AUGUEZ DE MONTALANT (1865–1937), cantatrice.
Doué de fort belles dispositions vocales, il vint, en 1865, à Paris, où il fut d'abord employé de commerce, tout en suivant cependant, le soir, les cours de chant de la ville. Sa voix ayant été bientôt remarquée, il chanta dans diverses églises, notamment à Sainte-Geneviève (aujourd'hui Panthéon) et entra, en 1867, au Conservatoire, où il reçut en 1869 un deuxième accessit de chant (élève de Grosset) et un premier accessit d'opéra (élève de Levasseur). A sa sortie du Conservatoire, il a chanté au théâtre de la Monnaie à Bruxelles quelques rôles de baryton, notamment dans le Trouvère, et parut ensuite au Théâtre-Lyrique. Pendant la guerre de 1870-71, Auguez fit son service au Ier bataillon des mobiles de la Seine, dans une compagnie d'éclaireurs et se comporta si vaillamment qu'il obtint la médaille militaire. Engagé à l'Opéra en 1873, il parut avec succès dans les principaux rôles de baryton du répertoire, y créa brillamment, entre autres, le rôle de Néarque dans Polyeucte de Gounod (1878) et resta jusqu'en 1882 pensionnaire de l'Académie nationale de musique. En 1883, Auguez avait fait une saison d'opéra italien à Rome et, l'année suivante, à Anvers. Il y a créé, dans un très remarquable style, le rôle-titre de Pietro Zalamea, opéra de Benjamin Godard. De retour à Paris, l'excellent artiste créa, pour la première à Paris, le rôle du Héraut dans Lohengrin, l'opéra de Wagner, monté à l'Eden-Théâtre par Lamoureux (1885). Il y trouva l'occasion de vifs applaudissements, malheureusement interrompus par les manifestations d'un chauvinisme exagéré qui firent arrêter les représentations de ce chef-d'œuvre. Depuis cette époque, Auguez s'est fait entendre dans les principaux concerts de France et de l'étranger. Il a prêté son concours à la Société des concerts du Conservatoire (sociétaire du 31 octobre 1871 au 16 novembre 1880), aux concerts Lamoureux, Colonne, d'Harcourt et à de nombreuses auditions organisées en France, en Belgique, en Hollande, en Suisse, etc. Il était très recherché pour ses brillantes interprétations des morceaux de musique ancienne, où son souple talent est mis en valeur autant qu'il le fut par ses créations dans les œuvres modernes. Il a été nommé professeur de chant au Conservatoire de Paris le 15 octobre 1899 en remplacement d'Archainbaud, démissionnaire. En congé pour trois mois à partir du 1er janvier 1903, il est décédé durant ce congé ; Manoury lui a succédé. Depuis 1896, il était déjà membre de la commission d'examen des classes de chant. Il fut officier de l'Instruction publique.
En 1872, il habitait 42 boulevard de Bonne-Nouvelle à Paris 10e ; en 1875, 41 rue des Martyrs à Paris 9e ; en 1891, 149 boulevard Pereire à Paris 17e. Il est décédé en 1903 à cinquante-cinq ans, en son domicile, 49 rue Nollet à Paris 17e. Il est enterré à Saleux.
Sa carrière au Théâtre-Lyrique
Il y débuta le 17 novembre 1869 en participant à la première du Bal masqué (le juge) de Giuseppe Verdi [version française d'Edouard Duprez].
Il participa à la première le 30 décembre 1869 de la Bohémienne (un paysan) de Michael William Balfe [version française d’Henri de Saint-Georges, airs nouveaux de Jules Duprato] ; le 05 avril 1870 de Charles VI (Lahire / l'Homme de la forêt) de Fromental Halévy.
Il chanta le Bal masqué (Renato, 1870). |
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Il y a débuté le 07 juillet 1873 (salle Le Peletier) dans les Huguenots (Maurevert).
Le soir de l'inauguration du Palais Garnier (05 janvier 1875), il était affiché dans la Juive (Albert). Il a chanté l'Africaine (Evêque, puis Grand Brahmine, 1873 ; Nélusko, 1879) ; Robert le Diable (Chevalier, 1874, Alberti, 1877) ; Guillaume Tell (Leuthold, 1875 ; Melchtal, 1877) ; Hamlet (Fossoyeur, 1875) ; Don Juan (Mazetto, 1875) ; Faust (Wagner, 1876 ; Valentin, 1879) ; le Prophète (Officier, 1876 ; Mathisen, puis Oberthal, 1877) ; Jeanne d'Arc (le Bar de Duc, 1876) ; les Huguenots (Cossé, puis Saint-Bris, 1877) ; la Muette de Portici (Pietro, 1879).
Il a créé le 15 juillet 1874 l'Esclave (un Seigneur) d'Edmond Membrée ; le 27 avril 1877 le Roi de Lahore (un Chef) de Jules Massenet ; le 07 octobre 1878 Polyeucte (Néarque) de Charles Gounod. |