Auguste Louis ARSANDAUX
Auguste Louis Arsandaux dans Panurge (Panurge) d’Hervé aux Bouffes-Parisiens lors de la création en 1879 [BNF]
Auguste Louis ARSANDAUX
baryton français
(Paris ancien 3e, 29 janvier 1840* – Nantes, Loire-Inférieure [auj. Loire-Atlantique], 16 décembre 1898*)
Fils d’Auguste Hippolyte ARSANDAUX (Paris ancien 7e, 20 septembre 1807 – Le Pré-Saint-Gervais, Seine [auj. Seine-Saint-Denis], 19 octobre 1880), marchand de marbre [fils de Jacques Dominique ARSANDAUX (– Paris ancien 11e, 12 octobre 1859)], et de Louise Eugénie OTTIN (Paris ancien 7e, 04 décembre 1817 – Le Pré-Saint-Gervais, 29 janvier 1887) [sœur d’Auguste Louis Marie OTTIN (Paris ancien 8e, 11 novembre 1811 – Neuilly-sur-Seine, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 07 décembre 1890), sculpteur], mariés à Paris le 19 mai 1835.
Epouse à Paris 18e le 10 octobre 1865* Marie Eveline BEAUMONT (Saint-Jouin-de-Blavou, Orne, 03 juin 1847 –) ; parents d’Octave Auguste ARSANDAUX (Metz, Moselle, 16 décembre 1866 –), chef du service de la sténographie au Sénat [épouse à Paris 18e le 23 décembre 1897* Joséphine Victoire GUILLOUX (Paris, 26 février 1872 –), institutrice].
Au Conservatoire de Paris, il obtint en 1863 un second prix d’opéra, en 1864 un second prix de chant et un 1er accessit d’opéra-comique, et en 1866 un second prix d’opéra-comique. Il chanta aux Folies-Parisiennes (Paris), où il créa le 23 mai 1866 le Chevalier Lubin d’Adrien Boieldieu, et le 30 janvier 1869 Une folie à Rome (Fabien) de Federico Ricci. Le 03 février 1870, il participa à la première des Brigands (François) de Giuseppe Verdi [version française de Jules Ruelle]. Le 15 février 1871, il créa à la Scala de Milan Elisabeth de Hongrie de Max Josef Beer, dont il chanta la première le 22 mars 1871 à la Monnaie de Bruxelles. Le 10 septembre 1879, il créa aux Bouffes-Parisiens Panurge (Panurge) d’Hervé. Il a chanté également au Théâtre-Lyrique de l'Athénée, en province (Lyon, Cannes, Nice, Nancy), et à l'étranger (Russie, Liège, Anvers), ainsi qu'à Alger. En 1891, il fut nommé professeur de la classe de chant que tenait M. Salomon au Conservatoire de Lyon. Puis il fut professeur de chant au Conservatoire de Nantes.
En 1865, il habitait 9 rue Vincent-Compoint à Paris 18e. Il est décédé en 1898 à cinquante-huit ans, en son domicile, 43 rue de la Bastille à Nantes.
Les anciens lauréats du Conservatoire - 1866
Les opérations du concours d'opéra-comique faillirent être troublées, empêchées même, par une cause assez singulière. Plusieurs des élèves qui devaient y prendre part avaient échoué, quelques jours auparavant, au concours de chant, et ils refusaient de paraître dans l'opéra-comique. Leur défection était grave, car en ne se présentant point, ils mettaient dans l'impossibilité de se faire entendre ceux de leurs camarades auxquels ils devaient donner les répliques. On finit toutefois par triompher de leur mauvaise humeur, mais il fut sérieusement question de ne plus courir à l'avenir les chances d'une semblable perturbation ; il parut même dans les journaux une note annonçant que, désormais, l'ordre des concours serait changé et que les épreuves de l'opéra et de l'opéra-comique précéderaient celles du chant. Qu'il en ait été ou non question, cette mesure, qui eût présente plus d'inconvénients que d'avantages, n'a jamais été appliquée.
Le concours eut lieu le mardi 24 juillet : M. Devoyod fut appelé à recevoir le premier prix. Il avait chanté les scènes du rôle de Pygmalion, au premier acte de Galathée, avec assez de goût et, contre son ordinaire, s'était montré sobre d'éclats de voix et d'exagérations déclamatoires ; mais, quel déplorable comédien ! MM. Colin et Arsandaux, qui se partagèrent le second prix, lui étaient incontestablement supérieurs. Colin avait joué et chanté avec infiniment de goût, le rôle de Lionel, de l'Eclair, qui répondait précisément à la force et à l'étendue de moyens vocaux qu'il n'eût jamais dû songer à surfaire ; M. Arsaudaux, chanteur correct, comédien de bonne tenue, s'était présenté dans le Nouveau Seigneur, dont la partie musicale semblait écrite pour sa voix étendue, facile, au timbre caressant. Avant d'être au Conservatoire l'interprète de Boieldieu père, M. Arsandaux, avait déjà paru au Théâtre des Fantaisies-Parisiennes, et y avait même créé le principal rôle d'un petit ouvrage de M. Boieldieu fils, le Chevalier Lubin, dont le titre seul est venu jusqu'à nous. M. Arsandaux fut un des précieux soutiens du théâtre que M. Martinet venait de fonder. Il y joua le Figaro du Barbier de Séville, de Paesiello, la Fête au village voisin, plusieurs autres rôles du répertoire, et il y tint surtout une place importante dans les appropriations à la scène française d’Une folie à Rome et du Docteur Crispin, des frères Ricci, et des Brigands, de Verdi. Cette Folie à Rome qui, avec Mlle Marimon, MM. Arsandaux et Soto, fit courir tout Paris, avait été précédée, aux Fantaisies-Parisiennes, de l'Oie du Caire, de Mozart, de la Croisade des Dames, de Schubert, de l'Arbre enchanté, de Gluck, et d'une multitude d'ouvrages parmi lesquels furent remarquées les productions intéressantes de jeunes musiciens français, MM. Duprato, Jonas, Deffès, Debillemont, Constantin, etc. Et la liste est longue aussi, des artistes qui traversèrent cette scène, soit au boulevard des Italiens, soit, lorsqu'elle alla s'enfouir dans la cave funeste aux chanteurs de l'Athénée on y voit les noms de MM. Jourdain, Engel, Ketten, Grignon, Raoult, Barnolt, Charles Laurent, Caillot, Gourdon, Bonnet, Geraizer, Aubéry, Marris, Valdejo, Solon, etc., ainsi que ceux de Mmes Ugalde, Balbi, Rety-Faivre, Ganetti, Castello, Goby-Fontanelle, Decroix, Arnaud, Singelée, Blarini, etc., et une foule d'autres qui démontrent qu'une troisième scène lyrique à Paris, est aussi indispensable aux développements de l'art du chanteur, qu'à l’éclosion des œuvres des musiciens nouveaux. M. Arsandaux, après un stage raisonnable et des succès répétés aux Fantaisies-Parisiennes, partit pour la province, où la réussite l'accompagna. Depuis lors, il n'a refait qu'une brève apparition à Paris, il y a quelques années, aux Bouffes-Parisiens ; à peine eut-on le temps de regretter l'incursion de cet excellent chanteur de style sur le plancher de l'opérette. Aujourd'hui, M. Arsandaux, sans avoir dit adieu à la scène, paraît s'adonner plus particulièrement au professorat ; s'il apprend à ses élèves tout ce qu'il sait, et s'il parvient leur inculquer son goût sûr, il en fera des chanteurs tels qu'il n'y en a plus guère. Le concours d'opéra-comique ne se termina pas sans une raisonnable distribution d'accessits à laquelle prirent part M. Charles Laurent, qui alla aussi grossir les rangs de la jeune troupe des Fantaisies-Parisiennes, et MM. Jalama, Lepers et Ernest Masson.
(le Figaro, 24 octobre 1881)
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Après Montaubry, mort il y a quelques semaines à peine, le Conservatoire de Nantes vient de perdre un autre professeur de chant. Nous voulons parler du baryton Arsandaux, qui occupait ces fonctions depuis plusieurs années. Sortant du Conservatoire de Paris, où il avait obtenu un prix d'opéra-comique, Arsandaux était entré au gentil petit théâtre des Fantaisies-Parisiennes, dirigé par Martinet, qu'il avait suivi ensuite à l'Athénée. Chanteur élégant, il avait obtenu de grands succès dans la Fête du village voisin, les Rosières, Une folie à Rome, etc. Il était allé de là aux Bouffes-Parisiens pour jouer une opérette d'Hervé, Panurge, puis était parti pour la province. Au bout de quelques années il renonça au théâtre pour se livrer à l'enseignement, et il devint successivement professeur aux Conservatoires de Lyon, Alger, Nancy et Nantes. (le Ménestrel, 25 décembre 1898)
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