Ada ADINI

 

Ada Adini dans Ascanio (la Duchesse d'Etampes)

 

 

Ada SCHILLINGER-CHAPMAN dite Ada ADINI

 

soprano américain

(Boston, États-Unis, 01 mars 1856 Paris 16e, 22 février 1924*)

 

Fille de François SCHILLINGER et d'Addié DOANE.

Epouse à Paris 16e le 28 janvier 1893* Paul MILLIET (1848–1924), auteur dramatique.

 

 

Elle étudia le chant à Florence avec M. Vannuccini et à Paris avec Pauline Viardot. Elle débuta en Italie, à Varèse, dans le Pardon de Ploërmel (Dinorah), et remplit les rôles de chanteuse légère à Madrid, à Prague, à New York, à Buenos-Aires, à Rio de Janeiro et à La Havane. En 1886, elle revint à Paris, travailla avec le célèbre professeur G. Sbriglia et débuta à l'Opéra de Paris comme grand soprano dramatique, dans le Cid (Chimène) où elle trouva un chaleureux accueil près du public et de la presse. Elle tint ensuite à ce théâtre l'emploi de Falcon avec un succès toujours croissant et y chanta successivement l'Africaine, Don Juan, Henri VIII, Sigurd, Patrie, la Juive, Aïda, Hérodiade et les Huguenots. Puis vint Ascanio qui lui fournit l'occasion d'une création superbe. En Italie elle créa la Walkyrie à la Scala de Milan, en 1893, les Maîtres chanteurs de Nuremberg, au San Carlo de Naples, Tristan et Isolde, le Crépuscule des dieux et Siegfried à Bologne. Réengagée à la Scala de Milan en 1894 et 1895, elle y créa Siegfried, Patrie !, le Cid et la Navarraise en italien.

Ensuite, la superbe artiste fit une grande tournée en Europe et c'est spécialement au répertoire wagnérien qu'elle se voua, lequel n'eut jamais de plus brillant et de plus puissant interprète. A Bayreuth elle chanta Tristan et Isolde. Elle a parcouru toute l'Allemagne, la Russie, l'Autriche, la Hollande emportant des triomphes à chaque étape de cette magnifique tournée. Enfin elle créa les mêmes ouvrages au Théâtre Royal de Covent Garden, à Londres, sous la direction de Siegfried Wagner. Elle fut la première à interpréter les œuvres de Wagner à Rome et à Barcelone et a révélé à Paris, aux habitués des Concerts Colonne, le véritable style wagnérien.

Avant son mariage avec Paul Milliet, elle habitait 2 rue Saint-Didier à Paris 16e, où le couple s'était installé et où elle est décédée en 1924 à soixante-sept ans.

 

 

 

Ada Adini dans la Walkyrie

 

 

Sa carrière à l'Opéra de Paris

 

Elle y débuta le 06 mai 1887 dans le Cid (Chimène).

 

Elle y créa le 21 mars 1890 Ascanio (la Duchesse d'Etampes) de Camille Saint-Saëns.

 

Elle y chanta Aïda (Aïda, 1887) ; les Huguenots (Valentine, 1887) ; l'Africaine (Sélika, 1887) ; Don Juan (dona Anna, 1887) ; Sigurd (Brunehilde, 1888) ; la Juive (Rachel, 1888) ; Henry VIII (Catherine d'Aragon, 1889) ; Patrie ! (Dolorès, 1891).

 

 

 

 

Ada Adini

 

 

 

Cinq mezzo-soprani ont débuté, depuis un an, dans ce rôle d’Amneris, qui a été l’entrée en jeu de Mlle Vidal. Aucune, à vrai dire, n’y a franchement réussi.

 

Mais, à cette dernière épreuve, si le succès, quoique très honorable, ne s’est pas affirmé absolument en faveur de la débutante, il a mis en pleine lumière une artiste qui, discutée à ses débuts, est en voie de conquérir la première place ; — je veux parler de Mlle Adiny qui a chanté Aïda avec une incontestable supériorité. — Très vaillante, belle et jeune, le plus brillant avenir lui est promis. C’est une de ces natures généreuses qui se dépensent sans compter, ont l’amour du travail, l’infatigable ardeur, l’émulation ardente. Elle vient après Mme Krauss, après Mme Devriès ; elle a reçu plus qu’elles de la nature, elle voudra devoir autant à l’art ; elle nous rappelle par l’exubérance de son tempérament, par son dévouement constant à l’œuvre qu’elle interprète, cette toute charmante et superbe Joséphine de Reszké, qui devança sur la scène de l’Opéra, où ce nom devait briller d’un si vif éclat, ses deux frères Jean et Édouard, actuellement en possession de toute la faveur du public.

 

(Louis Gallet, la Nouvelle Revue, 15 octobre 1889)

 

 

 

 

 

 

Air "Il est doux, il est bon"

extrait de l'acte I d'Hérodiade de Massenet

Ada Adini (Salomé) et Piano

Fonotipia 39216, mat. XPh 580, enr. à Milan en 1905

 

 

 

 

 

 

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