Bessie ABOTT

 

 

 

Bessie PICKENS dite Bessie ABBOTT puis Bessie ABOTT

 

soprano américain

(Heuvelton, New York, États-Unis, 1878 – New York, États-Unis, 09 février 1919)

 

Fille de John PICKENS et de Frances Josephine BUTTON.

Epouse en 1912 Thomas WALDO STORY (Paris, 09 décembre 1854 New York, 23 octobre 1915), sculpteur américain.

 

 

Sa carrière musicale a commencé dans les théâtres de vaudeville, où elle est apparue avec sa sœur jumelle, Jessie Pickens. Tout en faisant des apparitions dans les opérettes, elle a été entendu par Jean de Reszké et a été encouragé à poursuivre dans la voie du grand opéra. Ses professeurs de chant dans ce style ont été Capoul, Bouhy et Marchesi. Elle a fait ses débuts à l’Opéra de Paris le 09 décembre 1901 comme Juliette et à l’Opéra-Comique le 10 octobre 1904. Après cinq ans à l'Opéra, elle est entrée au Metropolitan Opera de New York. Elle y a débuté le 20 janvier 1906 dans Mimi de la Bohème. Elle était en excursion avec cette compagnie à San Francisco quand le tremblement de terre de 1906 a frappé. Elle a décrit comment elle a été presque jetée de son lit et comment sa chambre d'hôtel a brûlé autour d'elle. Abott est également apparue à Monte Carlo, à Lisbonne et à Petrograd. Après avoir épousé le sculpteur Waldo Story, elle s’est retirée du théâtre.

En 1912, elle habitait 10 rue de Pomereu à Paris 16e.

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra de Paris

 

Elle y débuta le 09 décembre 1901 dans Roméo et Juliette (Juliette).

 

Elle y participa à la première le 03 janvier 1902 de Siegfried (Voix de l'oiseau) de Richard Wagner [version française d'Alfred Ernst].

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Elle y débuta le 10 octobre 1904 dans Lakmé (Lakmé).

 

Elle y chanta la Traviata (Violetta) ; Don Juan (Zerline, 1904).

 

 

 

 

Bessie Abott dans Roméo et Juliette (Juliette) à l'Opéra en 1902

 

 

 

 

Jeune, jolie, distinguée, élégante, affable, gaie comme un pinson, mais un pinson de choix, chantant comme un rossignol, puis... des yeux pétillants d'intelligence, illuminant une sympathique physionomie couronnée par une chevelure abondante très "crânement" plantée... telle est la gracieuse Mlle Bessie Abott, la nouvelle pensionnaire de l'Académie nationale de musique.

Née à New York, elle est issue d'une famille riche et des plus honorables.

Merveilleusement douée pour la musique, elle manifesta dès son plus jeune âge un penchant irrésistible pour le théâtre et ne fut heureusement pas contrariée dans ses goûts par ses parents. Elle fit ses études vocales avec Mme Frida Ashforth, réputé professeur de sa ville natale.

Au mois de juin 1901, sa famille vint s'installer à Paris et augmenta ainsi le nombre des délicieuses Américaines qui viennent embellir nos grands salons parisiens. Ce n'est pas à Paris que la vocation artistique de Mlle Bessie Abott pouvait être entravée, bien au contraire, enthousiaste de tout ce qui est beau, cette charmeuse vit se développer rapidement sa passion pour le théâtre et elle décida de travailler afin de pouvoir débuter à l'Opéra !!

Elle se perfectionna dans l'étude du chant et du répertoire avec l'excellent chef de chant de l'Opéra : M. Fidèle Kœnig ; Victor Capoul, le distingué directeur de la scène de l'Opéra, consentit à lui donner des leçons de déclamation lyrique et de mise en scène ; le directeur de l'Opéra, M. Gailhard lui-même, voulut bien la faire travailler.

Avec de pareils maîtres, avec les dons et les dispositions d'une telle élève, le résultat ne se fit pas attendre et Mlle Bessie Abott fut en état de débuter à l'Opéra, le 9 décembre 1901, dans le redoutable rôle de Juliette dans Roméo et Juliette et y fut brillamment acclamée.

Le 31 décembre de la même année, elle fut choisie pour créer le rôle de la Voix de l'Oiseau dans Siegfried qui inaugura à l'Opéra la rentrée triomphale de l'idéal ténor Jean de Reszké, pour qui elle professe un véritable culte artistique ; aussi, sa joie, son bonheur et tous ses vœux furent-ils comblés lorsque, au mois d'avril dernier, elle interpréta ce même rôle de Juliette ayant pour partenaire, pour Roméo, l'incomparable Jean de Reszké !

Dans les premiers jours du mois de mai, Mlle Bessie Abott, demandée au Palais de l'Elysée, a chanté le duo de Roméo et Juliette avec le ténor Maréchal, de l'Opéra-Comique, et a été vivement félicitée par le roi Oscar II de Suède, en l'honneur de qui la soirée présidentielle était donnée.

Elle a interprété aussi le rôle de Juliette de Roméo et Juliette, de Berlioz, aux Concerts Colonne (novembre 1902).

Signe particulier : Mlle Bessie Abott est aussi bonne, aussi généreuse, aussi grande dame que belle. Avant ses débuts à l'Opéra, ignorant les jalousies et les envies inhérentes au métier d'artiste, elle envoya des corbeilles de fleurs à toutes ses grandes camarades du chant. Elle n'est jalouse de personne, elle, cette petite fée du charme !

(Annuaire des Artistes, 1903)

 

Au mois de mai 1903, Mlle Abott a été spécialement demandée par S. M. Edouard VII à l'Ambassade d'Angleterre pour chanter la valse de Roméo et Juliette et Gilda dans le Quatuor de Rigoletto (la soirée était donnée en l'honneur du président Loubet).

En 1904, elle fit la saison à Monte-Carlo et y chanta Mimi de la Vie de Bohème et Gilda de Rigoletto.

Prêtée par M. Gailhard à l'Opéra-Comique, elle y a chanté délicieusement Lakmé et Zerline de Don Juan.

(Annuaire des Artistes, 1905)

 

 

 

 

 

Bessie Abott (Zerline) et Maurice Renaud (Don Juan) dans Don Juan à l'Opéra-Comique en 1904

 

 

 

Encylopédie