la Pigeonne

 

 

 

Mélodie (apologue), poésie d'Alphonse SIÉGEL, musique de Firmin BERNICAT, dédiée à Jeanne Granier, chantée par Mlle Duparc à l'Eldorado.

 

 

 

                        

 

 

 

(parlé après la ritournelle)

Vous vous rappelez la fable,

La fable des deux pigeons.

Ce récit plein de cœur et de grâce adorable

Qu'on apprend aux enfants, fillettes et garçons ?

Vous vous souvenez bien du périlleux voyage,

Où le pigeon faillit laisser tout son plumage,

Mais on vous a caché, quand vous étiez petits,

Le sort de sa compagne oubliée au logis.

Quand l'oiseau voyageur, revint, tirant de l’aile,

Il était temps ! grands dieux ! la pigeonne fidèle

Avait, de son côté, couru plus d’un danger

Dont son ami, présent, eut pu la protéger.

D'abord elle se tut ; – il était si malade ! –

Mais, quand il fut remis de sa sotte escapade,

Elle lui dit un jour : Le danger, cher époux,

On le cherche bien loin, il est tout près de nous

J'ai risqué ma vertu... si tu risquas ta vie.

Qu'est-ce ? fit le jaloux, votre vertu, ma mie !

Vous me trompiez friponne ? Elle répondit : Non.

Et voici ce que dit la pigeonne au pigeon.

 

1.

La nouvelle de ton voyage

Rapidement se répandit

Tous les pigeons du voisinage

Vinrent assiéger notre nid

Ils me disaient : Pauvre mignonne

Votre pigeon s’est envolé

Votre cœur, aimable pigeonne

A besoin d’être consolé

 

Refrain

Et moi je répondais : je dois rester fidèle,

Aucun autre pigeon ne saura me charmer.

Si mon ami revient blessé tirant de l’aile,

Plus il aura souffert plus je devrai l’aimer.

 

2.

Puis l'un d'entre eux me dit ma chère

Oubliez votre aventurier

J'appartiens à monsieur le maire,

J'habite un riche pigeonnier

Suivez-moi car dans ma demeure

On a bien chaud, on a du grain.

Ici vous gelez à toute heure

Et vous mendiez votre pain

Et moi j'ai répondu : je (au Refrain)

 

3.

Après cela j'eus la visite

Du pigeon du ménétrier ;

Il me dit voyons ma petite,

On ne peut toujours s'ennuyer

Demain des pigeons c'est la fête,

Venez-y, je suis bon enfant

Et si j'ai fait votre conquête,

Vous me le direz en rentrant.

Et moi j'ai répondu : je (au Refrain)

 

4.

Sur une fenêtre gentille

Avec des fleurs tout à l'entour

Dans la main d'une jeune fille

Je prenais du pain chaque jour.

Une fois sur cette fenêtre

D'un beau pigeon qui becquetait

Le bec frôla le mien, le traitre !

Ça me fit un drôle d'effet

Par bonheur j'ai pensé : je (au Refrain)

 

5.

C'est ce pigeon là, le perfide,

Qui vint me dire un beau matin :

J'ai rencontré votre invalide,

Qui se traînait sur le chemin ;

En le voyant pauvre petite,

Votre cœur sera bien déçu ;

Pourtant, cher époux, tout de suite

Tu sais si je t'ai bien reçu,

Car j'avais répondu : je (au Refrain)

 

 

 

 

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