LEXIQUE

 

 

 

ADAGIO : adv. Mouvement d'allure lente.

 

AIR (ARIA) : Morceau écrit pour une seule voix, généralement avec reprise de la première partie après la seconde. Ex. : Air d'Ottavio : « Il mio tesoro » dans Don Juan (Mozart).

 

GRAND AIR : Morceau important destiné à mettre particulièrement en valeur la voix de l'interprète. Ex : le Grand Air de Santuzza dans Cavalleria Rusticana (Mascagni).

 

ALTO (ou CONTRALTO) : La plus grave des voix de femmes (voir Contralto). Alto désigne également un instrument à cordes, un peu plus grand, et accordé une quinte plus bas que le violon — en allemand Bratsche.
 

APOTHÉOSE : Morceau de caractère pompeux et solennel, destiné à glorifier un personnage. Ex. : Apothéose de Sigurd (Reyer).

 

ARIETTE : Petit air léger. Les premiers opéras-comiques français étaient des « comédies à ariettes ».

 

ARIOSO : Morceau plus court que l'Air, et de forme plus libre. Ex. : Arioso de Juliette au 5e tableau de Roméo et Juliette (Sutermeister).


AUBADE : (En espagnol : Alborada) Morceau de concert (Air) donné à l'aube pour honorer quelqu'un. Ex. : Aubade de Mylio, dans le Roi d'Ys (Lalo).

 

BACCHANALE : Danse chorale de caractère sauvage, primitivement réservée au culte de Bacchus, d'où son nom. Ex. : Bacchanale de Samson et Dalila (Saint-Saëns).

 

BALLADE : Anciennement : chanson à danser, à strophes et à refrain. Dans l'opéra moderne, morceau de forme libre, qui évoque généralement un conte poétique. Ex. : Ballade de Mrs Fluth, dans les Joyeuses Commères de Windsor (Nicolaï).

 

BALLABILE : n. m. Dans insérée dans un opéra, dont le rôle est purement décoratif, sans faire partie de l'action.

 

BALLET : Action scénique dansée, indépendante ou intercalée dans un opéra.

 

BARCAROLLE : Pièce vocale ou instrumentale construite sur le rythme régulier et tranquille de la barcarola des gondoliers vénitiens. Ex. : Barcarolle des Contes d'Hoffmann (Offenbach).

 

BARYTON : Voix d'homme, intermédiaire entre le ténor et la basse. Les barytons sont de deux espèces dont la première se divise elle-même en deux catégories.

1. Baryton élevé : Catégorie A. — Baryton dramatique ou baryton Verdi ainsi appelé parce que l'illustre compositeur affectionnait cette voix et écrivit pour elle des rôles célèbres (Rigoletto, par exemple). Elle est riche, ronde, nerveuse et vibrante, surtout dans l'aigu.

Catégorie B. — Le Baryton Martin, ainsi nommé d'après un célèbre chanteur du XVIIIe siècle. L'étendue de cette voix est la même que celle du baryton Verdi mais elle est d'un volume moyen et, au lieu d'être dramatique, elle se distingue par sa sonorité caressante, enveloppante, sa légèreté et sa facilité à chanter doucement dans l'aigu (où elle peut atteindre, d'ailleurs, une ou deux notes de plus que le baryton Verdi). Exemples de rôles : Clément Marot dans la Basoche, le Marquis dans les Cloches de Corneville, Rip, pour ne citer que des œuvres fort connues. M. André Baugé est baryton Martin.

2. Le baryton tout court, sans épithète spéciale. C'est lui qui chante Guillaume Tell, Hamlet, Don Juan, Escamillo dans Carmen. Il commence et finit une note plus bas que le baryton Verdi. Noble et pénétrante dans le médium, cette voix est, dans le registre élevé, d'un bel et viril éclat. C'est la voix d'homme la plus normale, celle dont le timbre rappelle le plus la voix parlée.

Pour peu qu'un baryton ait de la force dans les notes graves, il se confond avec la basse chantante qui est la plus élevée des basses et il peut aborder des rôles tels que Méphistophélès dans Faust, ou Lothario dans Mignon.

 

BASSE : La plus grave des voix d'hommes. On en distingue les sortes suivantes :

1. La basse chantante qui tient le milieu entre le baryton et la basse profonde. C'est une voix à la fois onctueuse et un peu grenue qui, malgré son caractère majestueux (Saint-Bris dans les Huguenots, ou Nilakantha dans Lakmé) se prête facilement à la vocalise rapide (Max dans le Chalet, le Tambour major dans le Caïd, etc.).

2. La basse profonde ou basse noble (appelée autrefois basse-taille). Elle part de très bas et embrasse environ deux octaves ; mais les dernières notes sont un peu pénibles et comme étranglées. Cette voix massive et lourde a les qualités de ses défauts ; elle est stable, puissante et fournit une base solide aux ensembles vocaux. Au théâtre, on en dote généralement les vieillards, les pères, les aïeuls, les personnages solennels (le Cardinal dans la Juive, Zarastro dans la Flûte enchantée).

Mentionnons également la voix de Laruette qui est d'un timbre et d'une étendue mal définis, mais légère et se prêtant aux rôles comiques : c'est le trial des basses.

 

BATTERIE : Groupe de l'orchestre qui joue un rôle important dans la musique dramatique. Il comprend principalement les tambours (caisse claire et grosse caisse), les cymbales (piatti), les timbales (timpani) et le tam-tam. On lui adjoint parfois des instruments « pittoresques », comme le tambour de basque, les castagnettes, ou destinés à des effets spéciaux : glockenspiel (jeu de clochettes), célesta et xylophone.

 

BLUES : Morceau de jazz, de caractère lent et triste (rythme binaire).

 

BOLÉRO : Danse espagnole, sur un rythme à trois temps décomposés, d'allure modérée. La formule appliquée à l'opéra, a fréquemment été déformée.

 

BRINDISI : Mot italien signifiant toast. Chanson à boire. Ex. : Brindisi de la Traviata (Verdi).

 

CANON : Formule musicale dans laquelle les parties reproduisent successivement, à des intervalles déterminés, les éléments mélodiques énoncés (Il peut exister des canons à deux ou plusieurs voix). Ex. : Quatuor de Fidélio, 1er acte (Beethoven).

 

CANTABILE : Passage mélodique d'une expression particulièrement intense. Ex. : Cantabile de Scarpia dans la Tosca (Puccini).

 

CANTATE : Scène lyrique à un ou plusieurs personnages, avec accompagnements variés. Ex. : au 2e acte de la Tosca (Puccini).

 

CAVATINE : Dans l'opéra, morceau plus court que l'Air, et généralement sans reprise. Ex. : Cavatine d'Erik dans le Vaisseau fantôme (Wagner).

 

CHACONNE : Pièce instrumentale qui a pour origine une danse de forme très ancienne, à variations construites sur un motif court, placé à la basse, et obstinément rappelé. Ex. : dans Idoménée (Mozart).

 

CHŒUR : Ensemble de parties vocales (chœur d'hommes : ténors et basses ; chœur de femmes : sopranos et altos ; chœur mixte : les quatre voix réunies). Par extension, le terme désigne parfois des ensembles vocaux à l'unisson. Ex. : le Chœur des gamins, dans Carmen (Bizet).

 

CHORAL : Mélodie de caractère populaire, d'origine luthérienne, harmonisée simplement, à quatre voix, en valeurs égales (« note contre note »). Ex. : le Choral des épées, dans Faust (Gounod).

 

CHORAL FIGURÉ : Choral dans lequel la mélodie, mise en relief à l'une des voix, est accompagnée par de savantes variations contrapunctiques, fondées sur l'imitation. La mélodie (le « cantus firmus »), peut être vocale, et la « figuration », instrumentale. Ex. : le Choral des « Hommes armés », au 2e acte de la Flûte enchantée (Mozart).

 

CONCERTO : Composition instrumentale de forme sonate, pour un ou plusieurs instruments, avec accompagnement d'orchestre.

 

CONTRALTO (ou ALTO) : C'est la plus basse des voix de femmes. Son étendue embrasse environ deux octaves.

C'est une voix fort rare, ce qui fait qu'on la remplace souvent par des voix de mezzo-soprano, qui, pourtant, n'ont pas dans les notes basses la sonorité grasse et virile du contralto, de même que ce dernier est moins à son aise dans l'aigu que le mezzo-soprano. C'est surtout dans le répertoire italien qu'on trouve des rôles écrits pour de véritables contralti, tels que celui d'Azucena dans le Trouvère.

Ajoutons que le contralto, malgré sa lourdeur apparente, est capable d'agilité.

 

CONTREDANSE : Danse française, importée d'Angleterre à la Cour de Louis XV, où les couples de danseurs se font vis-à-vis et exécutent des figures compliquées. (A l'origine country-danse signifiait littéralement danse campagnarde.) Ex. : dans la Scène du bal, au 1er acte de Don Juan (Mozart).

 

CORDES : Expression désignant les instruments à cordes de l'orchestre, soit les violons (divisés en premiers et seconds violons), altos, violoncelles et contrebasses. On dit aussi le Quatuor ou le Quintette orchestral selon que l'on considère les contrebasses unies ou non aux violoncelles).

Contrairement à ce qui se passe avec les autres instruments de l'orchestre, les Cordes sont multipliées à chaque partie, selon les disponibilités.

 

COUPLETS : Versets, généralement enjoués et brefs, d'une Chanson. Ex. : Couplets de Lindorf, au Prologue des Contes d'Hoffmann (Offenbach).

 

CUIVRES : Groupe de l'orchestre comprenant les « cuivres doux » : cors (2 à 4) et les « cuivres forts » : trompettes (2 ou 3, dont souvent alors une trompette basse), trombones (généralement 3) et (un) tuba. Certaines partitions de théâtre exigent parfois l'emploi du cornet à pistons (Verdi) ; celle de la Tétralogie wagnérienne, d'instruments spéciaux (trombone-contrebasse et « tuben »).

 

CZARDAS : Danse hongroise, comprenant deux parties : une Introduction, lente, mélancolique et pathétique (le « lassu ») ; l'autre, la véritable czardas, vive et passionnée (« fris » ou « frisca »). Mesure binaire, 2/4 ou 4/4. Ex. : au 2e acte de la Chauve-Souris (Johann Strauss).

 

DESCLAUZAS : Mezzo-soprano comique d'opérette. Ex. : Ermerance dans Véronique (Messager).

 

DÉVELOPPEMENT : Travail thématique inspiré des thèmes présentés dans la première partie de l’œuvre (ex. : deuxième partie de la Sonate « travaillant » dans des tons divers les thèmes exposés dans la première partie).

 

DIVERTISSEMENT : Spectacle de danses intercalé dans un opéra, souvent sans lien direct avec le développement de l'action. Ex. : le Ballet de Faust (Gounod) est un grand Divertissement. Autre exemple, fameux : les Danses polovtsiennes du Prince Igor (Borodine).

 

DRAME LYRIQUE : Désignation moderne de l'opéra, où l'attention se concentre plus particulièrement sur les sentiments et les passions des personnages. Ex. : Pelléas et Mélisande (Debussy).

 

DUGAZON : Voix de mezzo-soprano léger, se prêtant tout particulièrement à l'expression de la malice et de la gaîté. Mme Dugazon, qui illustra ce genre, fut une des gloires du vieil opéra-comique français. Ex. : Siébel dans Faust (Gounod) ou Bettly dans le Chalet (Adam).

 

DUO : Ensemble de deux voix ou de deux instruments. Ex. : Duo Rigoletto-Gilda, au 2e acte de Rigoletto (Verdi).

 

ENSEMBLE : Scène théâtrale, généralement dans un Finale d'acte, où tous les personnages chantent à la fois sur des paroles différentes. On ne l'emploie plus guère aujourd'hui que dans l'opérette. Ex. : Ensemble final de l'Auberge du Cheval Blanc (Benatzky).

 

ENTRÉE : C'est dans un Ballet l'équivalent de l'acte dans un Opéra.

 

FABLIAU : Morceau dont le sujet est une historiette de caractère souvent didactique ou moralisateur. Ex. : Fabliau d'Annette, au 2e acte du Freischütz (Weber).

 

FALCON : Emploi de soprano dramatique qu'illustra tout particulièrement la célèbre cantatrice, créatrice de la Juive et des Huguenots, qui lui donna son nom. Ex. : Isolde, dans Tristan et Isolde. (Voir Soprano).

 

FANDANGO : Danse espagnole à 3 temps, assez vive. Ex. : dans les Noces de Figaro (Mozart).

 

FARANDOLE : Danse provençale où les danseurs se meuvent en longues files au rythme du tambourin.

 

FINALE : Morceau terminal d'un acte d'opéra, de forme libre, comprenant ordinairement un certain nombre de scènes variées, dans un mouvement général d'allure rapide. Ex. : le Finale du 1er acte de Don Juan (Mozart).

 

FORLANE : Danse italienne, en 6/4 ou 6/8, utilisée au XVIIIe siècle, notamment par Bach. Ex. : la Forlane de Mignon (Thomas).

 

FUGATO : Pièce musicale ou passage écrit dans le style de la fugue sans en avoir la rigueur. Ex. : Introduction du 3e acte du Chevalier à la Rose (R. Strauss).

 

FUGUE : Genre de composition de forme stricte, caractérisée par les entrées successives de deux ou plusieurs parties faisant entendre un Sujet mélodique, qui revient épisodiquement, entremêlé de Développements. La fugue, peu scénique, n'a au théâtre, qu'un emploi rarissime. Ex. : Scène finale de Falstaff (Verdi).

 

GAVOTTE : Ancienne danse française, déjà connue au XVIe siècle. Mesure binaire, structure périodique de deux en deux mesures, avec fin sur le temps fort. Voir : Musette.

 

GESTIQUE : Art du geste.

 

GOUDOK : Instrument russe à archet, sorte de violon à une seule corde et deux bourdons. La sonorité se rapproche de celle de la vielle.

 

HABANERA (ou HAVANAISE) : Danse originaire de la Havane, caractérisée par une mélodie librement déployée sur un dessin rythmique constant, à 2/4. Ex. : Habanera de Carmen, 1er acte (Bizet).

 

INTERMÈDE SYMPHONIQUE (OU INTERLUDE) : Pièce orchestrale destinée à introduire ou à maintenir le spectateur dans une ambiance dramatique déterminée pendant un changement de décor. Ex. : l'Intermède symphonique de Cavalleria Rusticana (Mascagni).

 

INTERMEZZO (ou INTERMÈDE) : Petite pièce comique dont, au XVIIe siècle, les Italiens imaginèrent l'insertion entre les actes d'un Opera seria, pour délasser les spectateurs. Ex. : les deux Intermezzi de Pergolèse qui, réunis aujourd'hui, constituent le petit opéra la Servante maîtresse. (Voir aussi Introduction et Ouverture).

 

INTRODUCTION : Nom donné parfois au morceau instrumental qu'on exécute avant un acte d'opéra. Ex. : Introduction au 3e acte des Maîtres-Chanteurs de Nuremberg (Wagner).

Les maîtres italiens du XVIIe et du XVIIIe siècle employaient quelquefois ce terme comme synonyme d'Ouverture (Voir ce mot).

 

JAVA : Danse faubourienne à trois temps, sorte de valse marchée à droite et à gauche.

 

KAMMERSAENGER (au féminin : KAMMERSAENGERIN) : Titre honorifique accordé autrefois aux chanteurs allemands qui avaient été expressément appelés à se produire devant le souverain. Actuellement, le titre est acquis par le titulaire d'un premier emploi, dès que son engagement se trouve confirmé deux fois de suite dans un théâtre d'Etat.

 

LEIT-MOTIV (ou MOTIF CONDUCTEUR) : Formule mélodique, ou harmonique, caractérisant un personnage, un objet, une idée ou un sentiment. Ex. : le Leit-motiv de l'Epée dans la Tétralogie (Wagner).

 

LIED (Pluriel LIEDER) : Littéralement : chant. Désigne une mélodie vocale, à la manière allemande de Schubert, Brahms, Hugo Wolf, etc.

 

LYRICS : Dans l'opérette moderne, appellation des parties du livret destinées à être chantées. Les lyrics, généralement versifiés, sont souvent l'œuvre d'un autre auteur que le texte parlé.

 

MADRIGAL : Courte pièce de poésie (italienne) à strophes généralement de caractère galant, écrite à une ou plusieurs voix, avec accompagnement ou non. Ex. : dans Manon Lescaut, 1er acte (Puccini).
 

MAESTOSO : Littéralement : MAJESTUEUX : Mouvement lent et solennel.
 

MÉLODRAME : Scène parlée, avec un accompagnement instrumental discret. Ex. : dans Fidélio, 1er acte (Beethoven).

Se dit aussi d'un drame à l'action violente et brutale. Ex. : Paillasse (Leoncavallo).

 

MENUET : 1. Danse française, à 3 temps, d'allure modérée. Ex. : Menuet de Don Juan (Mozart). Un Menuet symphonique comporte généralement un second Menuet appelé Trio, après l'exécution duquel se répète le premier.

2. Forme musicale très fréquente, où le motif passe du ton de la tonique dans celui de la dominante, pour revenir dans le ton initial après un développement plus ou moins long. Ex. de grande forme de menuet symphonique : Prélude initial de Tristan et Isolde (Wagner).

 

MEZZO-SOPRANO : Cette voix est, chez les femmes, équivalente à la voix de baryton chez les hommes en ce qu'elle tient le milieu entre les soprani et les contralti. Elle ressemble tantôt au soprano dramatique, tantôt au contralto. Moins sonore dans le grave que ce dernier, moins facile et moins étendue dans l'aigu que le soprano, elle possède une égalité et une rondeur de son particulières. De plus, elle est capable de légèreté et se plie à l'expression des sentiments les plus divers. C'est la voix qui convient au personnage de Carmen, trop souvent interprété par des artistes dont les moyens ne se prêtent pas à ce rôle.

— Le Dugazon est un mezzo-soprano léger, d'un volume moindre, d'une agilité plus naturelle, plus facile, se prêtant à l'expression de la malice et de la gaîté et pouvant même servir dans la grande opérette. Mme Dugazon, qui illustra ce genre, fut le charme et la gloire du vieil opéra-comique français.

 

MIRACLE : Pièce dramatique médiévale, de caractère moralisateur, contenant une ou plusieurs interventions extraordinaires de la Vierge ou des Saints. Ex. : le Jongleur de Notre-Dame (Massenet).

 

MISERERE : Premier mot du Psaume Miserere mei Deus, souvent paraphrasé. Ex. : Miserere du Trouvère (Verdi).

 

MODULATION : Passage d'un ton à un autre ton.

 

MUSIQUE DE CHAMBRE : Expression désignant des compositions musicales destinées à l'exécution dans une petite salle, par un nombre restreint d'exécutants. Le type le plus caractéristique et le plus parfait de ce genre de musique est le Quatuor à cordes.

 

MUSETTE : Sorte de gavotte en mesure ternaire, avec pédale de basse.
 

MUSIQUE PURE : Se dit de la musique qui n'existe que pour elle-même, et ne commente aucun programme, ni descriptif, ni dramatique.
 

MYSTÈRE : Pièce religieuse, qui s'exécutait primitivement sur le parvis des cathédrales. Ex. : dans le répertoire d'opéra : Grisélidis (Massenet).

 

NOCTURNE : Morceau de caractère élégiaque, parfois dramatique, de forme assez libre, destiné à être exécuté de nuit.

 

OPÉRA : Spectacle dramatique et lyrique qui résulte de la combinaison plus ou moins intime de la poésie, de la musique, de la peinture, de la gestique et souvent encore de la danse.

L'opéra traditionnel est divisé en plusieurs actes, comprenant parfois chacun plusieurs tableaux, et chacun d'eux un certain nombre de scènes, avec des récitatifs, des airs, des duos, des trios, des quatuors, quintettes, sextuors, septuors, octuors et ensembles. (Voir ces mots.)

 

GRAND OPÉRA : Opéra sérieux, dont toutes les parties sont chantées. Ex. : l'Africaine (Meyerbeer).

 

OPERA BUFFA (OPÉRA-BOUFFE) : Par opposition à l'Opera seria, l'Opéra-bouffe, issu de l'Intermezzo, n'a pour but que de distraire plaisamment les spectateurs. Ex. : le Barbier de Séville (Rossini).

 

OPÉRA-COMIQUE : Ouvrage théâtral qui tient à la fois de la comédie et du drame. A Paris, le Théâtre National de l'Opéra-Comique tire son nom du fait qu'il s'est spécialisé dans l'exécution de ce genre d'ouvrages.

Aujourd’hui, on désigne couramment par ce terme des ouvrages lyriques très divers, dont la seule caractéristique commune est de faire alterner les passages parlés avec ceux qui sont chantés. Ex. : Carmen (Bizet).

 

OPERA SERIA (Opéra sérieux) : Expression désignant autrefois l'opéra qui traitait d'un sujet essentiellement tragique. Ex. : Iphigénie en Aulide (Gluck).

 

OPÉRETTE : Sorte d'opéra-bouffe, ou d'opéra-comique d'allure légère, où le parlé abonde et où les Airs sont généralement divisés en Couplets. Ex. : le Joyeux paysan (Fall).

 

OUVERTURE : Pièce instrumentale qui sert d'introduction à un ouvrage dramatique ou lyrique. L'Ouverture ancienne, généralement construite en forme de Sonate (Les maîtres italiens la désignaient autrefois sous le nom de Sonata ou Sinfonia) est dite « à la française » quand ses mouvements sont enchaînés dans l'ordre lent - viflent ; « à l'italienne » quand la disposition est, inversement : vif - lent - vif.

L'Ouverture classique et romantique comporte en général un court Adagio initial introduisant le morceau principal. Celui-ci est de construction analogue à celle d'un premier morceau de Sonate. Les thèmes en sont, dans la plupart des cas, tirés de l'ouvrage lui-même. L'Ouverture se présente quelquefois comme un résumé dramatique de celui-ci. Ex. : Ouvertures Léonore N° 2 et 3 (Beethoven), parfois comme un simple pot-pourri (Ex. : Ouverture de Mignon (Thomas). Les ouvrages lyriques modernes sont, de préférence, pourvus aujourd'hui d'un Prélude symphonique introductif.

 

PARLANDO : Genre de déclamation vocale qui se rapproche nettement du langage parlé. (Voir Récitatif).

 

PARODIE : Genre qui tire de l'imitation burlesque d'un ouvrage célèbre l'essentiel de sa valeur comique. Ex. : Orphée aux Enfers (Offenbach).

 

PASSACAILLE : Danse grave à trois temps, écrite sous forme de variations sur un motif répété obstinément à la basse.

 

PASSEPIED : Danse française des XVIIe et XVIIIe siècles, à trois temps vifs. Il existait au XVIe siècle un Passepied à deux temps.

 

PASTICHE : Ouvrage délibérément constitué d'emprunts à d'autres œuvres connues. Le Pasticcio fut très en faveur au XVIIIe siècle. Ex. moderne : Blanche-Neige, opéra de Maag et Weingartner, composé sur des motifs de Franz Schubert.

Se dit aussi de l'imitation formelle, parfois burlesque, d'une pièce, d'un style ou d'un genre célèbre. Ex. : l'Air italien, au 1er acte du Chevalier à la Rose (R. Strauss).

 

PASTORALE : Pièce de théâtre sur un sujet idyllique plus ou moins proche de la « nature ». Se dit également de pièces instrumentales évoquant des scènes champêtres. Ex. : l'Ouverture de Guillaume Tell (Rossini) est une Pastorale.

 

POÈME SYMPHONIQUE : Composition symphonique descriptive, commentant un « programme » déterminé (par opposition à la Symphonie, qui demeure de la musique pure). Ex. : dans Thaïs, 2e acte (Massenet).

 

POLONAISE : Danse marchée, à 3 temps, servant aux défilés de cour, très en faveur en Pologne au XVIe siècle. Les musiciens en ont souvent exploité le rythme caractéristique. Ex. : Polonaise de Philine dans Mignon (Thomas).

 

PRÉLUDE : Pièce instrumentale remplaçant l'Ouverture traditionnelle, destinée à mettre le spectateur dans l'ambiance de l'ouvrage qu'elle introduit. Ex. : Prélude de Tristan et Isolde (Wagner), ou de lui rappeler certaines circonstances dramatiques antérieures. Ex. : Prélude de Lohengrin (Wagner).

 

PROLOGUE : Introduction musicale développée parfois sous forme d'une ou plusieurs scènes.

 

QUADRILLE : Danse d'ensemble, de salon, très en vogue au XIXe siècle, comportant deux groupes de quatre danseurs se faisant vis-à-vis en croix. Ex. : dans Orphée aux Enfers (Offenbach).

 

QUATUOR : Ensemble vocal à quatre parties. Ex. : Quatuor de Rigoletto, 4e acte (Verdi).

Se dit de l'ensemble des instruments à cordes de l'orchestre. (Voir au mot Cordes).

Quatuor à cordes : composition de forme Sonate, pour deux violons alto et violoncelle ; désigne aussi le groupement d'instrumentistes qui exécutent une telle pièce.

 

RÉCITATIF (ou RÉCIT) : Sorte de déclamation vocale, qui se rapproche davantage de la parole parlée que celle de l'Air et se prête de la sorte mieux que lui à l'expression du mouvement dramatique — l'Air étant plutôt dévolu à l'expression de situations dramatiques données.

Ce genre de déclamation a été créé par les Florentins vers 1600, et l'on distingue, dans l'opéra classique, le Récitatif sec (Recitativo secco), où le chanteur n'est soutenu que par quelques rares accords au clavecin (Ex. : le Barbier de Séville, de Rossini) du Récitatif accompagné (Recitativo con stromenti) (Ex. : Orphée, de Gluck). L'opéra romantique a généralement fait usage du Récitatif accompagné. A l'époque moderne, surtout depuis les tentatives de Wagner et de Debussy (Pelléas et Mélisande), un style moins rigide, intermédiaire entre le Récitatif et l'Air, s'est créé, celui du Parlé-chanté (on dit aussi Parlando) qui est maintenant noté d'une manière précise au point de vue rythmique, mais pas toujours quant à l'intonation (c'est le contraire qui était de règle dans le Récitatif). Le Récitatif remplace le Parlé dans les œuvres intégralement chantées.

 

ROMANCE : Primitivement : chanson lyrique en langue romane. Dans l'opéra : courte poésie chantée, souvent divisée en strophes. Ex. : Romance de Nadir, dans les Pêcheurs de perles, de Bizet (1er acte).

 

RONDE : Danse enfantine, qui s'exécute en cercle avec des refrains chantés. C'est la forme populaire du Rondo (Voir ce mot).

 

RONDO : (On écrivait aussi RONDEAU) : 1. Pièce de vers français, où l'un des vers, se répétant, forme refrain. 2. Forme de composition musicale à refrains Ex. : Rondo de Fiordiligi, au 2e acte de Cosi fan tutte (Mozart).

 

SARABANDE : Danse noble, d'allure lente, à trois temps, d'origine espagnole. C'est elle qui, figurant dans l'ancienne Suite, a donné dans l'évolution de cette forme l'Adagio de la Sonate ou de la Symphonie.

 

SÉGUEDILLE : Succession de couplets chantés, dont chacun était précédé, à l'origine, d'une ritournelle de guitare et suivi d'une figure de danse à 3/4.

 

SEPTUOR : Groupe instrumental ou vocal à sept parties distinctes. Ex. : Scène finale de la Mégère apprivoisée (Gœtz).

 

SÉRÉNADE : Composition vocale ou instrumentale destinée à être exécutée le soir (par opposition à l'Aubade) pour honorer quelqu'un. Ex. : Sérénade de Don Juan (Mozart).

La sérénade instrumentale est une sorte de Suite symphonique, comprenant généralement 5 à 6 morceaux assez brefs, destinée à l'exécution en plein air. Ex. : les Sérénades de Mozart.

 

SEXTUOR (ou SEXTETTE) : Dans l'opéra, pièce vocale écrite pour 6 personnages exécutant chacun une partie distincte. Ex. : Sextuor du 1er acte de Cosi fan tutte (Mozart) : « Alla bella Despinata... »

 

SILICIENNE : Danse populaire de Sicile, d'allure lente, à 2 temps ternaires. Morceau vocal construit sur ce rythme. Ex. : Sicilienne de Torido, dans Cavalleria Rusticana (Mascagni).

 

SINFONIA : Aux XVIIe et XVIIIe siècles, Ouverture symphonique d'un motet ou d'un opéra. Se disait aussi des interludes instrumentaux intercalés dans le cours d'un ouvrage lyrique.

 

SONATE : Composition instrumentale (par opposition à Cantate, qui désigne une œuvre destinée à être chantée) en 3 ou 4 pièces.

 

SOPRANO : La plus élevée des voix de femmes. On en distingue plusieurs sortes :

1. Soprano léger. — Voix agile d'un volume parfois assez réduit, se mouvant avec aisance dans l'aigu et apte à exécuter tout ce qui constitue la virtuosité : gammes de toutes sortes, trilles, notes piquées, etc... Elle est peu dramatique et convient aux rôles jeunes, enjoués, ou brillants (Philine dans Mignon, Rosine dans le Barbier de Séville, Lakmé, etc...)

2. Soprano tout court, souvent appelé aujourd'hui soprano lyrique.— Cette voix est d'une étendue semblable à celle du soprano léger (avec, pourtant, des notes aiguës moins faciles), mais elle est plus puissante et plus expressive. C'est la voix de Marguerite dans Faust, de Madame Butterfly, de la Traviata, etc. On peut aussi, quand elle vocalise bien, lui confier Manon, Juliette, Ophélie dans Hamlet.

3. Soprano dramatique. — Un peu moins aigu que les deux voix précédentes, quoique montant facilement aussi, possédant une ou deux notes de plus dans le bas ; c'est la voix généreuse, prenante, énergique qui convient aux rôles passionnés tels qu'Aïda, Valentine dans les Huguenots, la Juive, et même la Tosca et Santuzza dans Cavalleria rusticana. On appelle souvent cette voix falcon parce que Mlle Falcon, qui créa la Juive et les Huguenots, en fut le modèle achevé.

 

SPIRITUALS : Cantiques nègres, généralement issus de chorals luthériens, qui sont, avec les Chants des plantations, à la base du folklore négro-américain.

 

STANCES : Strophes d'un chant de caractère élégiaque. Ex. : dans Lakmé, 2e acte (Delibes).

 

STRETTE : Dans l'opéra : passages d'allure rapide que l'on rencontre fréquemment à la fin de morceaux ou d'airs. Ex. : la Strette de Manrique dans le Trouvère (Verdi).

 

SYMPHONIE : Sonate d'orchestre.

 

TE DEUM : Hymne de reconnaissance. Ex. : Te Deum de la Tosca (Puccini).

 

TÉNOR : La plus élevée des voix d'homme. On en distingue plusieurs sortes :

1. Le fort ténor. — C'est une voix puissante dont les notes de médium sont sonores, un peu épaisses, et dont le registre aigu est éclatant.

Le fort ténor éprouve généralement de la difficulté à donner les notes hautes autrement qu'en pleine force ; il a rarement de la souplesse et, s'il peut exceller dans l'expression des sentiments violents, héroïques et pathétiques, la douceur et le charme lui sont presque toujours interdits. Les rôles les plus célèbres de fort ténor sont Arnold dans Guillaume Tell, Eléazar dans la Juive, Raoul dans les Huguenots, etc.

2. Le premier ténor ou ténor de demi-caractère. — Son étendue est la même que celle du fort ténor. Mais c'est par le timbre et le caractère de la voix qu'ils diffèrent. Le premier ténor possède un timbre infiniment plus charmeur, de la souplesse, une facilité bien plus grande à atteindre en douceur les notes élevées. Par contre, son médium est moins robuste, mais il peut facilement, lui aussi, chanter avec éclat dans le registre aigu. C'est la voix qui convient à Faust, à Don José dans Carmen, à Des Grieux dans Manon, à Rodolphe dans la Traviata, à Lohengrin, et même à Samson dans Samson et Dalila, qui n'est nullement écrit pour fort ténor comme on a le tort de le croire.

3. Premier ténor d'opéra-comique ou ténor léger. — Cette voix est moins étendue que celles que nous venons de décrire, et moins virile ; elle est dévolue à des rôles aimables, peu dramatiques et d'un caractère plus tendre que passionné : Wilhem dans Mignon, Léopold dans la Juive, Vincent dans Mireille, Almaviva dans le Barbier de Séville ; elle doit avoir de l'agilité et pouvoir vocaliser facilement.

4. Le ténor comique ou trial. — C'est, en quelque sorte, un diminutif du premier ténor d'opéra-comique. Il doit son nom à un artiste de la Comédie-Italienne, nommé Trial, célèbre au XVIIIe siècle. Il peut, avec de l'entraînement, du travail et de l'expérience, tenir les emplois de ténors légers.

Il existe encore des représentants d'une catégorie de ténors nommés hautes-contre, dont le registre atteint facilement des notes fort aiguës, grâce à une émission vocale faite d'un mélange de voix de poitrine et de tête combinées. Cette voix, très en faveur au XVIIIe siècle, n'a plus ou presque plus cours aujourd'hui. Elle peut être d'un calibre fort, moyen ou ténu. Rodolphe Plamondon et Fritz Albert Warmbrodt étaient des hautes-contre. Ce dernier, dans certains airs religieux ou dans l'air de l'Enfance du Christ, donnait véritablement l'impression d'une voix venant du ciel.

 

TÉNORINO : Petit ténor léger, utilisé aujourd'hui dans la chansonnette et le café-concert.

 

TÉNORISTE : Désignait autrefois un ténor léger chantant en voix de fausset.

 

TRÉPAK : Danse russe d'un rythme sauvage et passionné.


TRIAL : Voir Ténor.

 

TRIO : 1. Composition chantée à 3 personnages. Ex. : le Trio de Guillaume Tell (Rossini).

2. Second menuet, dans un Menuet instrumental.

 

UNISSON (UNISONO) : Littéralement : son unique. Effet obtenu en faisant jouer à toutes les parties la même note. Ex. dans l'Africaine de Meyerbeer (Introduction au dernier tableau).

 

VALSE : Danse tournante à trois temps rapides, dont le premier est fortement accentué. Ex. : Valse du déjeuner, au 1er acte du Chevalier à la Rose (R. Strauss).

 

VARIATION : Forme comportant l'habillage d'un même thème sous des aspects modifiés (en agrandissement, raccourcissement, changements de mode ou de tons, etc.).

 

VENTS : Groupe des instruments de l'orchestre symphonique qui comprend les flûtes, hautbois, clarinettes et bassons. Ce groupe se compose d'instruments solistes, qui ne sont jamais redoublés dans leur partie. L'orchestre classique en utilise deux de chaque espèce ; le grand orchestre moderne souvent trois, et même quatre. Dans ces cas, le pupitre des flûtes comprend une flûte aiguë (piccolo) ; celui des hautbois, un cor anglais ; celui des clarinettes, une clarinette basse, et celui des bassons, un contrebasson.

 

VÉRISME (ÉCOLE VÉRISTE) : Style dramatique réaliste, dont le Paillasse de Leoncavallo est le type. Le Vérisme a surtout fleuri en Italie ; ses principaux représentants sont Puccini, Mascagni et Giordano.

 

 

 

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